Tokyo Ghoul : Next Génération

18-2- Lui

La nuit était tombée et nous avions dû nous séparer. Je ne voulais pas quitter mon ami, ça a été dur de le laisser partir alors que je venais juste de le revoir après tant d'années mais il le fallait. Alors je suis retournée dans cet appartement silencieux, j'étais épuisée et pourtant je ne trouvais pas le sommeil. Mon excitation était trop grande, le lendemain j'allais le revoir et il m'expliquera tout. J'espérais qu'à mon réveil, tout ceci ne disparaîtra pas. J'espérais qu'il soit bel et bien de retour pour ne plus jamais repartir.

*

— Ran !

Je n'avais pas rêvé, il était devant moi dans ce couloir. Je l'avais rejoins aussi vite que j'avais pu et je l'avais serré dans mes bras de toutes mes forces.

— Tu m'étouffes, Yoru. Soufflait-il d'un ton amusé.

Je le lâchais et l'observais avec de grands yeux, je lui arrivais à peine à l'épaule.

— Tu as trop grandi.
— Et toi tu n'as pas grandi. Plaisantait-il.

Il avait de la chance d'être mon meilleur ami, je ne laissais pas n'importe qui parler de ma taille. Je lâchais néanmoins un rire jaune.

Il me sourit comme s'il savait ce que je pensais.

— Il est temps d'avoir une petite discussion. Annonçai-je sérieusement. Tu n'as rien à faire, non ? Viens ! On ne va pas rester indéfiniment dans ce couloir !

Sans lui laisser le temps de parler, je lui tirais le bras jusqu'à des sièges où nous nous asseyions sans que je ne le lâche d'un pouce.

— Pourquoi étais-tu en Allemagne ?
— C'était l'une des dernières volontés de ma mère. Répondit-il.
— Pourquoi elle aurait voulu une telle chose ? Demandai-je dubitative.
— Elle voulait m'éloigner de mon père.

Devant mon expression ennuyée, il eu un léger soupire et continua.

— En parallèle, j'ai pu poursuivre ma formation de pacificateur.

Je relevais les yeux sur lui.

— Je suis heureuse que tu ai pu réaliser ton rêve.
— Et moi je suis surpris que tu ai fini au CST.
— La vie est pleine de surprise. Répondis-je en haussant les épaules.

Il émit un petit rire.

— Pourquoi es-tu ici ?
— C'est une longue histoire.
— Que tu me raconteras.
— Évidemment.

Je le pris une énième fois dans mes bras et fermais les yeux. Sa présence m'avait tellement manqué que je me transformais en pot de colle. Il glissa sa main dans mes cheveux en silence. Cette sensation m'avait elle aussi beaucoup manqué, je l'avais presque oublié... Non, je m'en étais convaincue pour ne plus souffrir mais maintenant qu'il était de nouveau avec moi, tous ces moments de solitude semblaient bien loin. Un peu mélancolique, je sentis mon coeur se serrer.

— Je pensais que tu ne reviendrais jamais. Murmurai-je comme pour moi même.

Tellement d'années sans se quitter pour qu'il se volatilise du jour au lendemain. Sa disparition m'avait laissé un goût de déjà vu. Mon tuteur et Risa m'avaient fait le même coup. Lorsqu'il avait rejoint le mouvement, j'avais réalisé à quel point je tenais à lui, j'avais réalisé que c'était grâce à lui que j'avais pu supporter ces nombreuses fois où mon monde s'était effondré.
Lorsqu'il m'avait quitté, je n'avais plus personne pour m'aider à me relever. À présent que les choses se remettaient en marche, j'avais l'impression que ma vie était enfin complète.

— Toi aussi tu m'as manqué...Murmurait-il enfin en resserrant son étreinte.

Yoran n'était pas très expressif alors j'aimais le voir se livrer ainsi. J'étirais un léger sourire contre lui. Il n'avait vraiment pas changé. On aurait dit le petit garçon d'autre fois.