26 - Haru

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L'écran de mon portable affichait qu'il était 23 heures. J'étais sur le chemin vers sa maison mais j'hésitais à lancer un appel. je ne savais même pas s'il allait m'ouvrir ou me répondre. Mais je continuais à marcher. Avec l'espoir de le voir enfin. Qu'il me dise qu'il allait mieux. Mais je ne sentais toujours pas son odeur. Je ne le sentais nulle part. C'était la seule personne qui pouvait se cacher aussi bien de moi. J'avais toujours envié ce talent mais en ce moment, j'aurais voulu qu'il ne l'ai pas.

Avec un soupir, Je contrôlais les battements de mon cœur et lançais l'appel, priant pour que ce con me réponde cette fois. Plus les secondes s'écoulaient, plus je perdais espoir et succombais presque à l'envie de jeter mon portable contre le sol. Mais la voix qui sortit de l'appareil me stoppa dans mon élan.

" Yoru? T'es où? "

— ...Et toi? Tu n'es pas chez toi?

J'étais un peu déstabilisée par sa question. Pourquoi est-ce qu'il voulait savoir ça?

" Je vais chez toi. "

— Je suis devant chez toi...

Je l'entendis soupirer de l'autre côté du fil et soupirais avec lui. Lorsque le silence revint, je me mis à fixer le vide en me demandant ce que je pouvais dire ensuite.

— T'es où?

" Je t'attends vers l'autoroute. "

— OK.

Je me mis en route. Ce n'étais pas loin alors il ne me fallu que six minutes pour l'apercevoir près des feux tricolores.

Malgré que je m'étais plusieurs fois imaginée la scène où je le frapperai en lui criant mon énervement... le voir arrêté ainsi, seul près des feux tricolores avec une expression maussade sur son visage rougit par le froid me fit instantanément oublier mes idées de vengeance.

Yoran ne m'avait pas encore remarqué, il observait les voitures passer avec une expression vide. Ses yeux tristes avaient retrouvé leur couleur normale et il avait l'air d'être en bonne santé. Ma rage et mon hésitation s'estompèrent alors que le feu passa au vert. Les voitures s'arrêtèrent et les passants s'aventurèrent sur la voie. Il y avait beaucoup de gens plus grands que moi alors je le perdis de vue. Pendant cette poignée de secondes, mes craintes auparavant enfouies sous toute cette rage émergèrent enfin. 

Maintenant que je savais qu'il allait bien, et que mes sentiments protecteurs envers lui avaient pris le dessus sur ceux de rancune, l'idée qu'il m'aimait venait encore une fois m'écraser le cœur. Ce n'était pas ce léger sentiment de culpabilité que j'avais étrangement ressenti lorsqu'il s'était mis en colère. C'était un sentiment bizarre que je n'arrivais même pas à identifier. J'étais sûre d'une seule chose dans cette histoire... J'étais perdue. Complètement perdue, je ne savais absolument pas comment m'en tirer...C'était la saison des confessions ou quoi?

J'avais envie de rire, de rire de moi, de nous trois. Étions-nous ceux qui compliquaient l'amour ou bien l'amour avait-il toujours été aussi compliqué ?

Une odeur familière me chatouilla le nez, interrompant soudainement mes pensées. Elle était faible entre toutes les odeurs qui m'entouraient mais je pouvais la reconnaître et la séparer de toutes les autres. Mes pas se stoppèrent immédiatement alors que je tournais la tête dans cette direction, sans trouver ce que je cherchais.

C'était étrange mais l'odeur avait disparu petit à petit, comme si j'avais rêvé. Je fronçais les sourcils un instant mais je fini par continuer ma route et à effacer toutes les pensées concernant ce sujet, le plus grand de mes soucis se tenait à présent devant moi.

Tokyo Ghoul : Next GénérationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant