Une jeune femme se tenait dans une pièce grise. Elle portait une enfant dans ses bras, la berçant délicatement. La fillette enveloppée dans des langes écarlates s'amusait avec les cheveux verts de sa génitrice. Elle lâcha un rire quand celle ci défit ses petits doigts avec une grimace de douleur.
— Tu veux bien arrêter Yoru ?
La petite ne cessa pourtant pas de sourire.
— Ma..man.
Eto carresa les cheveux verts de l'enfant. Elle l'observait avec un regard doux.
— Tu me ressembles tellement... Mais tu as ses yeux. Elle lâcha un petit rire puis posa délicatement sa progéniture dans son berceau.
Elle s'assit ensuite à un bureau et ouvrit un livre. La couverture était marron, elle semblait vielle. Eto se mit à écrire quelques mots puis referma son journal. Elle soupira et glissa un cliché entre les pages jaunies.
Elle vérifia que la petite dormait bien puis sortit après un dernier regard porté sur elle. La laissant seule dans la pièce plongée dans l'obscurité. Elle ne la revit plus jamais.
*
Étendue dans son propre sang, elle étira un sourire. Elle avait conscience que cette fois elle ne s'en sortirait pas. Après avoir causé tant de malheur, bouleversé la vie d'autant de gens... C'était à présent elle qui trouvait la mort, ici et maintenant entourée de milliers d'autres cadavres. elle mourrait pour sauver, ce qu'elle n'avait pas toujours fait au long de sa vie. Mais quand son regard à demi ouvert se leva sur ce ciel sans lune et sans étoiles, caractérisant si bien les ténèbres de la capitale. Elle se dit que sa vie n'aurait pas été vaine, et qu'elle ne regrettait rien. Même pas de laisser cette petite créature sans mère, sa vie à elle était loin d'être finie. Peut-être prendrait-elle la relève de son règne ?
La femme à la chevelure verte laissa échapper un rire quand ses yeux se refermèrent progressivement.Yoru avait un an lorsque le massacre débuta, elle n'était encore qu'une enfant insouciante dans le vacarme de la capitale. Elle dormait paisiblement alors que dehors des gens périssaient. Elle était protégée quelque part, à l'intérieur de cette grande boucherie lorsque des maisons furent détruites, elle souriait lorsque des pleurs perçaient le trouble de la nuit. Et lorsque celle qui lui avait donné la vie lui réserva sa dernière pensée, elle ne ressentit rien. Au chaud dans son berceau. Un homme l'observait en silence, une mine indéchiffrable gravée sur son visage, était-il serein ? Était-il inquiet ? Avait-il conscience de ce qui se tramait dehors ? Il aurait fallut savoir lire dans ses pensées pour le deviner. Cet homme ne montrait rien.
Quand la vie s'éteignit pour laisser place au silence, Tokyo n'était plus la même. Un horrible massacre avait eu lieu sur ses terres, détruisant tout sur son passage et dans un temps cauchemardesque comme celui-ci, les deux espèces n'avaient eu d'autre choix que de se battre côte à côte, faisant fi des querelles passées et récentes. Seul un ennemi commun avait le pouvoir d'unifier deux peuples... Certains donnèrent leurs vies, d'autres changèrent de nature et encore ne trouvèrent la force de voir le monde autrement que pour ce qu'il était. Une simple décharge que les quelques humains et goules restants se mirent à nettoyer.
La vie en général ne serait plus jamais la même à Tokyo comme ailleurs.
Un semblant de paix fut gagné mais à quel prix ?
Une paix basée sur l'un des plus grands carnages que le Japon ai connu n'avait pas lieu d'être. Pensaient certains, méfiants. Tandis que d'autres se complaisaient dans cette atmosphère ambiguë.
Plusieurs solutions avaient été trouvées pour que la sérénité et la tolérance soit respectée. Les goules étaient presque humaines, elles s'étaient enfin accommodées aux modes de vies humains, malgré les nombreuses discriminations auxquelles elles faisaient encore face.
D'autres goules toujours opposées à cette société nouvelle éprouvaient bien plus de mal à vivre ainsi, tel " des domestiqués ".Dix-sept ans après, les massacres perpétrés par ces fameuses goules rebelles et les orphelins du dragon étaient plus que jamais d'actualité, ces créatures sanguinaires ne participaient visiblement pas à cette paix tant rêvée et presque atteinte. L'odeur du sang était-elle si alléchante ?
Quoi qu'on dise, les humains et les goules restèrent toujours des êtres bien différents, deux espèces distinctes pactisant encore pour l'instant, car la menace commune n'était pas encore disparue.
Yoru faisait partie de cette nouvelle génération, celle de la pseudo paix.
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«...La fin de ma vie et le début de la tienne. Où que tu sois, des enfers je veillerai sur toi. Tu es une partie de moi, par toi je vis encore car dans ton coeur si tu ne m'oublies pas, je serai là.J'ai achevé ma mission sur cette terre, à toi de continuer mon règne.
Ta mère qui t'aime. »
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Tokyo Ghoul : Next Génération
De TodoDix-sept années après la guerre du dragon, les choses ont bien changé. Les habitants, le mode de vie et même le milieu qui les entoure. La ville de Tokyo se reconstruit petit à petit et de nouvelles manières de penser germent chez les humains comme...