Distress Call

Huit

 Assis sur le rebord de ma fenêtre, en attendant l'arrivée de ma tante et mes cousines, je gribouille sur un carnet les quatre lettres censées former un mot quelconque. Je n'ai encore aucune idée de ce que T I C T peuvent signifier. Il doit forcément manquer une lettre ? Une voyelle ? Impossible d'écrire un mot avec ça. Alors que je continue de gratter la mine de mon crayon sur la dernière lettre de ma liste, le son d'un klaxon et d'une portière en train de claquer me sort de mes pensées. 

Quand je lève les yeux de mon carnet, j'aperçois une voiture que je reconnais. L'Audi de ma tante. Un sourire spontané se dessine sur mon visage lorsque je vois ses deux filles sortirent du véhicule en sautillant dans tout les sens et s'exclamant. J'entends la voix de ma mère qui résonne à l'entrée et se réjouit de voir ses nièces et sa sœur. Cette dernière ouvre ses bras et je la vois enlacer maman aussi fort qu'elle le peut. Je suis incapable de bouger de ma place, je me sens bien ici. Et même si j'appréhendais la venue de tante Sarah, je me réjouis de la voir après tout ce temps. Toutes deux se lâchent enfin et ma mère se retourne et lève la tête vers ma direction. 

" Louis, viens dire bonjour à ta tante ! " lance-t-elle, toute joyeuse.

" Louis ! Oh mon Dieu, ce que tu as grandis ! Viens embrasser ta tante préférée ! " fait Sarah en me faisant signe de la main, m'adressant un sourire plus grand que son visage.

Je hoche la tête en m'efforçant de sourire de la même manière, sauf que j'ai du mal à être crédible et je suis sûr que ce faux sourire est flagrant. Mais je ne sais pas comment, je ne peux pas m'en débarrasser. 

" J'arrive. " je lance avant de descendre de la bordure de la fenêtre.

" Louis ! " s'écrient les deux petites à l'unisson.

" Hey ! Salut les p'tits monstres ! " 

Casey et Jeni accourent vers moi en riant, et je m'accroupis pour les rattraper dans leur course. Je les serre le plus fort possible dans mes bras. Elles ont tellement grandies. Quand elles me lâchent, chacune d'elle me présente leur plus beau sourire qui illumine leur innocent petit minois. Et elles me font rire dans leur petite robe fleurie–  Casey porte une robe jaune et Jeni, une beige. Mais elles sont tellement adorables, comment ne pas craquer devant ces deux boucles d'or ? Oui, boucles d'or. Ce sont les surnoms que je leur donne. Toutes deux ont les cheveux longs et ondulés qui retombent sur leurs petites épaules. Elles ont l'air de jumelles, mais elles sont toutes deux différentes. 

Casey a les cheveux blonds platine, Jeni a des mèches brunes. Casey a les yeux bruns de sa mère, Jeni a les yeux verts de son père. Casey a un petit grain de beauté sur sa joue droite, Jeni n'en a pas. Enfin, elles ont toutes deux leurs caractéristiques physiques et leur propre caractère. 

" Regarde ce qu'on a fait pour toi. " 

Jeni sort de son petit sac à main – eh bien, ça ne plaisante plus à l'âge de sept ans – une feuille de papier pliée qu'elle me tend. 

Quand je déplie la feuille, une grande maison y est dessiné avec des tas de petits bonhommes autour d'elle. 

" C'est ton ancienne maison, et toute la famille ! " s'écrie Casey. " Parce que tu nous manques beaucoup. "

" Oh, vous aussi vous me manquez beaucoup. Mais maintenant vous êtes là, nous allons passer du temps ensemble, d'accord ? Merci pour le dessin, il est magnifique. " 

Et toutes les deux sautent une nouvelle fois dans mes bras, et je manque de trébucher en arrière. Je ne peux m'empêcher de glousser en entendant leur rire angélique. Puis mon père les accueille à la maison, et comme je m'en étais douté, lui non plus n'échappe pas aux hors-d'œuvre des petites. Je les observe en train de courir vers la porte d'entrée en lançant