Chapitre 18

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[ Point de vue de Dereck ]

J'éclate, je vide toutes les larmes de mon corps sur l'épaule de mon meilleur ami que je considère comme mon frère. Ses bras se referment autour de mon corps et une étrange étreinte nous lie.

Plusieurs minutes passent et mes pleurs ne cessent pas. Je n'arrive pas à réguler mes émotions. Paul ne dit rien, il est là. Sa présence me prouve son soutient. On a jamais vraiment eu a parlé pour se comprendre.

Mon corps étant à court d'eau, mes larmes disparaissent. Je sens que mes yeux pèsent lourds. Je passe une main dans ma tignasse et je souffle un bon coup. Paul s'écarte mais il garde une main sur mon épaule.

Paul: tu sais une fille, peu importe qui sait, ne devrait pas te mettre dans cet état mon frère

J'esquisse un faible sourire. Nos cris de tout à l'heure m'ont démontré son souhait que je reste ici. Ils ont aussi réveillé le voisin qui est derrière sa fenêtre, caché derrière son rideau.

À cet instant précis je sais que je suis à 800 394 km du bonheur. Il y a quoi de compliqué dans vouloir une relation longue, sincère, profonde ? Je voulais que l'amour me retourne la tête, et bien je suis plus que servi ! Il n'y a pas que cette relation qui m'a retourné la tête, il y a elle. Heather. Rien que de la regarder monte en moi une multitude de sentiments mitigés entre le désir, la passion, la haine, la colère, la jalousie et j'en passe.

Paul ouvre ma voiture et il récupère les clés sur le contact. Les phares de l'auto s'éteignent. Il me fait signe de le suivre. On entre et il sort une bouteille de vodka pour la poser sur la table.

Paul: je crois que t'en as bien besoin

Je lui fais signe que je vais m'en passer et je monte les escaliers péniblement. Mes yeux me font mal. Je sens qu'ils ont gonflés. Je rentre dans la chambre qui m'a été attribué depuis Paul a aménagé en faisant claquer la porte blanche. Une silhouette est devant la fenêtre. Je ne distingue que le contour de sa personne mais je sais que c'est elle. Elle a les bras croisés.

Je m'allonge sur le lit avant de jeter mes baskets de l'autre côté de la pièce. Aucun de nous ne parle. Je sais qu'elle a tout vu, sinon que ferait-elle dans ma chambre et surtout devant la fenêtre. Les affaires que j'avais abandonnées au rez-de-chaussée ont été remontées dans ma chambre.

L'odeur qui se dégage du lit signale qu'elle s'y est allongée. C'est fou comme les parfums peuvent nous rappeler un épisode particulier de notre vie. Je lui en veux, je suis en colère mais il n'empêche que quand je pose les yeux sur elle mes sentiments refont surface. Elle s'assoit sur le lit et je ne bouge pas. Mes jambes glissent vers elle et sur l'affaissement du matelas.
Je décale mes jambes mais elle pose la main dessus pour me signaler de ne pas bouger. Elle se racle la gorge.

Heather: Je ne veux pas vous séparer

Je ne réponds pas. La seule région de mon corps qui obéit et l'endroit où sa main est posée. Une voiture passe dans la rue et la lumière qu'elle génère éclaire son visage pendant un bref instant. Elle est tellement belle.

Je fixe ses lèvres maintenant que mes yeux ont eu le temps de s'habituer à l'obscurité. Je distingue que son regard est fixe. Je me redresse mais son regard ne change pas de direction: mes yeux. Inconsciemment mes yeux font de nombreux allés et retour entre ses yeux et sa bouche charnelle. Je chuchote.

My friend's sister Où les histoires vivent. Découvrez maintenant