Chapitre 20

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[ Point de vue de Heather ]

Je regarde la toile face à moi. Elle est blanche. J'attrape le tube d'acrylique noir et j'en mets sur la toile. Ma main se ressert autour de la brosse et j'étale la pâte sombre sur la moindre surface blanche. Petit à petit la toile devient obscure. Je lâche le gros pinceau sur mon bureau et du violet, du rouge, et du bleu électrique viennent prendre place sur la toile. Le tout formant une explosion, une sorte d'explosion dans un néant.

Je suis épuisée. Les émotions qui m'ont submergées auparavant tentent de sortir de mon corps pour se coucher sur la toile. Quelques rayons de soleils se frayent un chemin entre les stores fermés et éclairent ma toile. Je souris. Ça manque de lumière. Ma main attrape le blanc et un pinceau plat me sert à créer de la lumière sur mon travail. Ma peau n'est pas discernable sur la couche de peintre qui se trouve sur mes mains.

Mon attirance envers Dereck a aveuglé mon système de protection interne lorsqu'on a commencé à beaucoup se rapprocher. J'attendais tellement et désespérément un signe d'une attirance partagée que j'ai sauté dans ses bras. Quelle idiote ! Sa façon de bien parlé, sa maitrise de la séduction me prouve que j'ai été qu'un jeu de plus dans son palmarès de séducteur mystérieux.

Il n'empêche que quand je repense à la manière dont il a d'embrasser et de retourner la tête, je replonge dans un nuage de bonheur. Sa manière qu'il a eu de me toucher, de m'exciter et de me faire l'amour est totalement différente des autres hommes que j'ai connu. J'aimerais savoir s'il y avait quelque chose de sérieux pour lui ou s'il a eu des sentiments pour moi.

Je m'avance vers la porte et je la déverrouille. Je me lave les mains et je m'applique. Quelqu'un rentre dans la salle de bain et je reconnais la tignasse de mon frère. Il s'appuie contre la baie vitrée de la douche.

Paul: t'as raison

Je le regarde un sourire moqueur au visage. Moi j'ai raison ? Mon frère a vraiment dit ça ?

Paul: T'as toutes les raisons du monde de m'en vouloir mais t'as rien à lui reprocher
Moi: au contraire, tu ne sais pas ce qu'il s'est passé entre nous Paul
Paul: chuis loin d'être con

Je rigole. La peinture sur mes mains s'écoule dans le lavabo. Le regard de mon frère me transperce le dos. Il s'approche vers moi et j'arrête l'eau.

Paul: j'ai parlé avec Dereck
Moi: et ?

Je me sèche les mains et je le regarde dans les yeux. Il essaye de me faire culpabiliser.

Moi: qu'est-ce qui a Paul ?

Il soupire et je fronce les sourcils. Il croise ses bras sur son torse.

Moi: de quoi vous avez parlé Paul ?
Paul: pourquoi ça t'intéresserait ? (léger rire) on est bidons après tout

Il avance vers la porte et descend les marches calmement alors que je le suis. Je l'appelle à plusieurs reprises mais il ne se retourne pas. J'arrive enfin à sa hauteur et je le retourne vers moi.

Moi: dis moi Paul

Dereck est en bas des escaliers et il nous regarde. Paul me regarde avant de détacher ma main de son bras.

Paul: Reck' part, il a trouvé une colocation
Dereck: si tu pouvais bouger ta Jeep ça m'arrangerai mec

Il sort après m'avoir longuement fixé. Paul me regarde alors que je ne sais pas quoi dire. Il part ? Il part vraiment ? Sous quel motif ? Par rapport à tout à l'heure ? Je descends en vitesse le peu d'escalier et je m'apprête à sortir mais j'entends quelqu'un rire dehors. Un rire de fille. J'ouvre la grande porte en bois ébène et je tombe sur Dereck en train de chahuter avec une grande brune. Quand j'y pense j'ai été vraiment conne de croire qu'il pouvait changer. Ce n'était qu'un jeu pour lui.

My friend's sister Où les histoires vivent. Découvrez maintenant