La brise automnale caressait mon visage et je savourais avec délice cette fraîcheur bienvenue. J'avais toujours aimé me promener le soir lorsque les lumières illuminaient tout, que le vent était frais et la ville plus calme. C'était comme si une autre vie commençait. Une autre vie dans laquelle tout était possible.
Tout à mes pensées rêveuses, je soupirai en marchant. Ma petite pause allait tourner court ! Il se faisait tard et je commençais à avoir faim. Et puis, je devais absolument revoir une leçon pour le lendemain si je ne voulais pas encore me retrouver pétrifié devant tout le monde ! Ça avait déjà été douloureusement le cas lorsque ma professeure de Littérature latine à l'Université m'avait interrogé et que je n'avais su quoi répondre. Autant ne pas retenter cette dure expérience... Je me dirigeai donc d'un pas lourd vers ma maison.
-Je suis rentré ! criai-je à ma mère en retirant mes chaussures dans l'entrée.
-Bonsoir, mon chéri, me fit-elle en m'embrassant sur la joue. Tu as passé une bonne journée ?
-Ça a été.
-Bien ! Le dîner sera prêt dans une demi-heure ! me dit-elle en souriant avec son enthousiasme habituel.
Sachant ce qu'il me restait à faire, je partis vers ma chambre dans laquelle je m'empressai d'allumer mon ordinateur. Je pris mon courage à deux mains en essayant de ne pas penser à ma prof traumatisante et je relus avec attention ma leçon de la semaine dernière. Ma mère finit par m'appeler et je partis la rejoindre.
Comme d'habitude, le dîner se passa chaleureusement. J'aimais ma mère, je n'avais qu'elle et nous étions proches. J'étais fils unique et mon père était mort sept ans auparavant de maladie. Elle était donc tout pour moi.
Le repas terminé, je partis m'occuper de la vaisselle et ma mère vint me faire un baiser sur la joue. Il était l'heure pour elle de partir travailler. Elle était infirmière dans un hôpital et en ce moment, elle était de garde de nuit alors nous ne nous voyions que pendant les soirées.
Une fois mes corvées finies et ma douche prise, je retournai dans ma chambre. Assis sur mon lit, mon ordi posé sur mes cuisses, je parlais tranquillement avec mes potes de fac lorsque mon portable se mit à vibrer. Je me dépêchai alors de l'attraper et À demain, mon amour. fut ce que je pus lire avec surprise.
Bizarre... Le numéro était inconnu. Je restai perplexe un moment puis me dis tout simplement que cela devait être une erreur et je n'y prêtai plus attention de toute la soirée. Naïf que j'étais...
**
BIP ! BIP ! BIP !
Encore à moitié endormi, je me dépêchai d'éteindre l'alarme stridente de mon portable chargée de sonner à sept heures. En soupirant, je partis prendre mon petit-déjeuner composé d'un jus d'orange, d'un café et de céréales, avant d'aller dans la salle de bain me préparer. Le reflet du miroir me renvoya l'image d'un étudiant au visage fatigué. J'aurais bien encore dormi ! Mes yeux vert clair avaient des cernes et mes cheveux châtains étaient ébouriffés. J'essayai tant bien que mal de les coiffer et une fois fait, je me regardai en soupirant.
Je n'étais pas très grand pour un mec, je mesurais 1m 70 et j'étais, sans être maigre, plutôt bâti comme un gringalet. Mais bon ! Fallait faire avec ce qu'on avait !
Une fois habillé de mon t-shirt, de ma chemise à carreaux rouge, d'un jean et de baskets, je sortis de la salle de bain. Mon sac sur l'épaule et mon blouson enfilé, je partis vérifier que ma mère était bien rentrée. J'entrouvris tout doucement la porte de sa chambre et jetai un coup d'œil. Elle dormait profondément. Rassuré, je pris le chemin de l'Université. J'y allais à pieds, j'avais la chance contrairement à la plupart de mes amis qui devaient vivre dans des petits studios, de n'habiter pas très loin.
Après vingt minutes de marche, j'arrivai enfin devant les bâtiments faits de briques et les chemins menant à chacune des UFR. J'empruntai celui qui menait au bâtiment B, celui des Lettres, quand un de mes amis m'interpella.
-Hé ! Salut, Joshua ! Prêt pour les trois heures de Littérature française ? me fit-il en rigolant ironiquement.
-Salut ! Ouais...
Après avoir poussé un gros soupir à fendre l'âme, nous marchâmes en discutant vers la salle de cours. Nous savions tous les deux que nous allions le sentir passer. Ce cours n'était pas le plus passionnant ce semestre et trois heures, c'était long !
L'heure du déjeuner arriva enfin et c'est la tête remplie des lettres du marquis de Sade pour son épouse lors de ses expériences carcérales que nous partîmes rejoindre Kévin et Jérémy à la cafétéria. Nos deux amis étaient étudiants en Histoire mais nous étions tous ensemble en cours de portugais qui avait d'ailleurs lieu cette après-midi au bâtiment des Langues. Après avoir pris nos plateaux, nous les rejoignîmes comme à notre habitude.
-Alors ! Vous avez prévu quoi ce week-end ? demanda Kévin.
-Perso, rien du tout pour l'instant, répondit Scott.
-J'ai bien envie d'aller au cinéma samedi soir ! On pourrait aller boire un verre après ! proposai-je.
Tous approuvèrent et le reste du repas se passa dans un certain brouhaha propre aux cafétérias. C'était ça le milieu universitaire ! Le milieu dans lequel je me sentais si bien ! Les étudiants que nous étions, passions notre temps à étudier, à s'amuser, à discuter. Nous stressions ensemble pour les examens, préparions les exposés en groupe, mangions ensemble en parlant des cours, des profs et de nos loisirs ! J'aimais cette ambiance et je n'étais pas pressé qu'elle prenne fin ! La vie qui suivrait mes études m'angoissait un peu. J'espérais trouver un métier qui me plaise et surtout continuer de voir mes amis qui comptaient énormément pour moi.
Après les deux heures de portugais, le moment de partir était arrivé. Mes amis rentraient chez eux mais moi, je me dirigeais vers la BU*. Être étudiant en Lettres demandait pas mal d'assiduité et surtout, beaucoup de livres à posséder ! Quand je pouvais éviter d'en acheter, j'empruntais à la bibliothèque. Et aujourd'hui, il me fallait L'œuvre de Zola car j'allais devoir passer en exposé sur ce roman avec un prof pas très commode. Je n'aimais pas particulièrement passer en exposé devant tout le monde mais malheureusement pour moi, c'était obligatoire pour tous les étudiants...
Bravement, je montai donc l'étage qui menait aux livres de l'UFR des Lettres et après avoir déambulé un moment, je finis par le trouver. En le détaillant, je ne pus m'empêcher de penser que j'allais encore être bien déprimé en le lisant, Zola n'étant pas connu pour la gaîté de ses écrits...
Mon livre obtenu et l'enregistrement à l'accueil fait, je partis vers le chemin le plus proche afin de sortir du campus. Je marchais depuis quelques minutes lorsque j'aperçus une voiture noire particulièrement imposante au bout de l'allée. Elle barrait le chemin et à cette heure-ci, la cour et les allées qui l'entouraient étaient plutôt désertiques. Je trouvais cela étrange mais ne m'arrêtais pas pour autant.
Alors que je m'approchais, tout intrigué que j'étais, je détaillais cette belle voiture quand la porte de derrière s'ouvrit et laissa apparaître un homme qui en sortit. Il était habillé d'un costume noir et d'une chemise blanche dont les premiers boutons étaient ouverts. Il devait mesurer environ 1m 90, il était large d'épaules, très imposant, les cheveux bruns et mi-longs coiffés en arrière, et les yeux bridés. Il devait avoir une trentaine d'années et il était indéniablement beau. Très beau même, à tel point que j'en rougis légèrement lorsque ses yeux sombres se posèrent sur moi, me fixant de manière intense. C'était le genre d'hommes qu'on ne croisait pas souvent. Voire jamais...
Lorsqu'il bougea son bras, je remarquai qu'il tenait une rose rouge dans sa main. À mon grand étonnement, il s'avança vers moi, comblant l'espace entre nous, et ce qu'il m'annonça de sa voix grave, me figea sur place.
-Bonjour, Joshua. Fini de fuir, je suis venu chercher ce qui m'appartient.
*Bibliothèque Universitaire.
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Tu es à moi.
General FictionJoshua est un étudiant insouciant, partageant sa vie entre ses cours et ses amis, une vie banale en l'occurrence, jusqu'au jour où cet homme s'imposa dans sa vie. Cet homme magnifique, arrogant et autoritaire qui se proclamait être son fiancé, venai...