Partie 19 : "Je ne suis pas le monstre que tu t'imagines."

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Nous étions de retour au manoir. A peine arrivés, Kyle s'était isolé avec ses hommes dans le salon et depuis, la porte était évidemment fermée... Après avoir bu un bon chocolat chaud, je me dirigeais donc vers ma chambre, mon ordinateur et mon portable s'y trouvaient et puis, Kyle m'avait ordonné de monter lorsque j'aurai fini ma boisson. De toute façon, ce n'était pas du tout pour lui obéir mais je voulais envoyer des messages à mes amis et à ma mère pour les rassurer et leur expliquer que finalement, je ne partais plus en voyage de noces. Même si j'étais curieux de savoir pour quelle destination était prévu ce voyage, moi qui ne partais jamais, je me sentais tout de même soulagé de ne pas partir seul avec mon mari. Loin de tout, dans un pays que je ne connaissais pas et dans lequel j'aurais peut-être eu du mal à me débrouiller en ne parlant pas la langue, j'aurais été totalement à sa merci et à présent, cette idée m'effrayait bien plus qu'avant...

Je poussai enfin la porte de ma chambre avec soulagement, je ressentais le besoin de m'isoler un peu. Malheureusement pour moi, ça n'allait pas être pour tout de suite car la première chose que je pus voir, était que toutes mes affaires avaient été retirées. Je restai un instant, figé dans l'entrée, puis je finis par avancer pour aller ouvrir les placards mais je découvris que tout était vide, même dans la salle de bain. Pourquoi ? Où se trouvaient mes affaires ? Mon ordinateur, mon portable ? Il y avait toute ma vie là-dedans !

Je fis demi-tour et descendis, prêt à demander à Kyle où se trouvaient toutes mes affaires. Je venais de descendre la dernière marche lorsque la porte du salon s'ouvrit brusquement, laissant passer un homme en costume-cravate noir et chemise blanche. Je pus constater qu'il était typé comme mon mari, qu'il avait l'air d'avoir à peu près le même âge également et surtout qu'il dégageait une aura dangereuse qui me cloua sur place. En me voyant, il avait arrêté tout mouvement lui aussi, même si ce n'était sans doute pas pour les mêmes raisons que moi... Sa main était encore sur la poignée de la porte et mon regard fut attiré par la bague qu'il portait et qui brillait avec la lumière du soleil qui s'y reflétait et je remarquai ainsi avec effroi, qu'il lui manquait deux doigts à la main gauche, l'annulaire et l'auriculaire étaient coupés... Je déglutis difficilement en voyant sa main et mon regard dut refléter mon choc car lorsque mes yeux rencontrèrent les siens, je le vis sourire mais il ne s'agissait pas d'un sourire gentil, non... C'était plutôt tout le contraire. Il avait un air sadique sur le visage et... il se dirigeait à présent vers moi !

-Joshua ?

Cette voix autoritaire ! Kyle ! Je me tournai vers lui. Pour une fois, j'étais content de l'entendre. En cet instant, sa voix n'était pas synonyme de danger, au contraire ! Il se trouvait à l'entrée du salon et l'homme, en l'entendant, s'était stoppé.

-Tu devrais partir, ordonna froidement Kyle à cet inconnu.

Ils se jaugèrent tous les deux du regard un moment. Je sentais une tension glaciale entre eux et j'en étais vraiment mal à l'aise. Puis l'inconnu se retourna vers moi un bref moment et il me sourit froidement. Ses yeux avaient l'air de me faire une promesse silencieuse que je ne comprenais pas mais je devais sans doute me faire des idées, me rassurai-je. Et sans dire un mot, il partit. Kyle vint alors vers moi.

-Qu'est-ce que tu fais là, tout seul dans le couloir ?, demanda mon mari d'une voix glaciale. Je t'avais dit de monter et de rester à l'étage jusqu'à ce qu'ils soient tous partis.

Une colère froide se lisait sur son visage. Merde...

-J'étais monté mais toutes mes affaires ont disparu. Qu'est-ce que tu en as fait ?, demandai-je d'une petite voix, étant encore sous le coup de l'émotion et sa colère ne m'aidait pas.

Je le vis froncer les sourcils avant de m'attraper le bras doucement mais fermement et de m'entraîner en haut, jusqu'à sa chambre dont il ouvrit la porte. Je pus voir que mon ordinateur et mon portable se trouvaient sur un bureau qui avait été nouvellement installé contre le mur et je devinais que mes vêtements devaient être rangés dans les placards. Je me tournai alors, étonné, vers Kyle.

Tu es à moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant