Près de toi

Chapitre 17

Annabeth ne disait rien. Son visage était totalement neutre, ne laissant passer aucune émotion. Pourtant à l'intérieur d'elle c'était un véritable chambardement. Elle devait se maîtriser pour ne pas se laisser aller, comme elle l'avait promis aux Rois.

Mais il était plus que difficile de se retenir quand une petite vingtaine de personnes, humaines de surcroît, se tenaient en face de vous. Leur sang coulait dans leurs veines de façon alléchante et entendre les différents battements de cœurs était encore pire. Ils résonnaient dans sa tête comme des tambours, ce qui ne l'aidait pas à se concentrer.

Elle retenait donc sa respiration et serrait fortement les mains dans son dos. Mais elle n'était pas seule dans cette épreuve. Les jumeaux l'encadraient, ordre d'Aro, au cas où elle lâcherait prise. Ces derniers prenaient d'ailleurs leur mission très à cœur, observant de temps à autre la jeune fille à la dérobée et s'approchant d'elle plus que de raison. Outre cela, la présence si proche d'Alec la déstabilisait, la faisant serrer un peu plus les points pour ne pas se relâcher.

Alors qu'elle regardait un point fixe sur le mur en face d'elle, afin de ne pas dériver sur les humains qui se trouvaient tout près, Annabeth vit du coin de l'œil Aro se lever de son siège. Ce simple mouvement fit taire toutes les personnes présentes.

— Bien. Entama-t-il. Si vous êtes réunis ici aujourd'hui, c'est bien plus que pour rencontrer notre nouveau membre. Vous la connaissez tous, je ne ferais donc pas de présentation. Je tiens tout de même à vous rappeler qu'elle n'est plus votre égale et devra, en conséquent, obtenir les mêmes marques de respects que vous nous devez.

Le ton du Roi était sans appel et quelques regards de peur prirent place sur les visages des humains. Ils se contentèrent d'acquiescer sans ouvrir la bouche.

— Parfait. Sourit de façon satisfait Aro. Comme je le disais, vous êtes ici parce que l'un de notre clan a fait l'objet d'une attaque des plus graves. Annabeth n'était, certes, pas encore l'une d'entre nous au moment des faits, mais étant promise à nous rejoindre, l'acte qu'elle a subit revient à s'en être prit à nous et notre autorité. De plus, nous ne tolérerons plus que de telles pratiques aient lieux sous notre toit. Déclara froidement le roi. Pour ce faire, nous devons rendre justice.

Ce dernier regarda rapidement les portes, signe que les gardes pouvaient agir. Moins d'une minute passa avant que les lourds battants ne s'ouvrent en grand.

Deux vampires poussaient devant eux Herbert et Judith. Enfin, ce qu'Annabeth identifia comme étant la jeune femme et le meilleur ami de son frère. Ils étaient méconnaissable et elle ne fut pas la seule à le constater, vu les cries de surprise mêlés d'horreur qui s'échappèrent des domestiques.

Les deux prisonniers avaient les traits marqués par la fatigue et la douleur. Leur tenue était dans un état lamentable, ils étaient sale et ils ne tenaient plus vraiment debout. Le plus atteint des deux était sans conteste Herbert. Ce dernier n'affichait pas seulement un air de souffrance, l'on voyait qu'il avait également subit des brimades physiques. Ce qui se confirmait par un léger boitillement.

Les deux jeunes gens se retrouvèrent au milieu de la salle, tête baissée. Seule Judith laissait par moment échapper quelques sanglots. Ils étaient vraiment en mauvais état et surtout en mauvaise posture.

Annabeth sentit son cœur se comprimer, elle n'avait jamais voulu qu'une telle chose arrive. Certes elle avait été blessée par le comportement de Judith et Herbert la rebutait, mais en aucun cas elle avait souhaité leur mort. Elle aurait voulu faire quelque chose pour eux, plaider leur cause mais en tournant la tête en direction des Rois, puis vers les autres vampires présent, elle sut que ce serait peine perdue.