15.La rivière

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Samuel était parti, j'étais allongée sur mon lit et je finissais mon journal malgré l'heure tardive. Il était resté une petite heure avec moi, allongés sur mon lit on avait discuté de tout et de rien. En réalité, c'était moi qui avais surtout parlé et Samuel m'avais écouté en me caressant le bras.

C'est d'ailleurs étonnant que cela n'ai pas dégénéré et que l'on se soit embrassé mais je remercie mon self contrôle d'acier d'avoir résisté à ses deux beaux yeux verts.

D'ailleurs, je le voyais demain mais je ne sais pas si j'oserai le dire à Félix.

"Eh salut! J'ai passé ma journée du samedi avec le chef de ta meute c'était trop bien!"

J'imaginais la scène et je secouais la tête. Non, décidément je ne pouvais pas lui dire.

***

Le matin, je me réveillais vers 9h profitant dès les premières minutes du weekend. Je devais rejoindre Samuel à l'entrée du sentier de randonnée, j'enfilais mon pantalon kaki, un t-shirt noir et j'attrapai des baskets adaptées. Je jetais un petit coup d'œil dans mon miroir. Ma tenue était à milles lieux de celle d'un rencart, j'avais plus l'air de me rendre à mon service militaire qu'à une promenade avec un beau brun.

Je soufflais avec résolution. Je m'en fichais de mon look et en plus ce pantalon me faisait de jolies fesses.

J'arrivais devant le lieu de rendez-vous, Samuel avait une tenue similaire à la mienne ce qui me fit sourire.

- Salut Rose, prête à découvrir la foret?

- Je me promène ici depuis que je suis née, c'est toi qui va te perdre! Dis-je sûre de moi.

Il se rapprocha nonchalamment, jusqu'à me faire face et à me dominer par sa taille. Il me glissa à l'oreille en m'attrapant délicatement la joue:

- Pas peur de croiser le grand méchant loup?

J'enlevai sa main, agacée par ce sous-entendu. Mes craintes m'arrivèrent en pleine face, qu'allais-je faire dans un endroit isolée avec un prédateur?

J'étais sûre d'une chose: je ne devais surtout pas montrer ma peur.

Alors j'enlevais sa main de ma joue et en gardant son poignet dans ma main, je lui lançait:

- Et toi?

Il eut un petit sourire suffisant, comme satisfait de ma réponse et on entama la randonnée. Très vite, nous nous retrouvâmes dans la forêt totale sans aucune trace de civilisation. Je respirai pleinement, j'adorai m'éloigner des hommes.

Je me retournais vers Samuel qui marchait derrière moi.

- Pas trop dure la montée?

***

- Pas trop dure la montée?

Rose me regardait avec son air candide. Elle était fière de marcher devant moi cette gamine. Je ne sais pas si elle se doutait qu'elle me laissait tout loisir de regarder ses fesses, magnifiées dans ce pantalon.

Mais il ne faut pas que je m'égare, le chemin pour se rendre à la rivière est complexe et sort du chemin de la randonnée. J'espère qu'elle ne connaît pas cet endroit ce qui est très peu probable étant donné qu'elle connaît la forêt comme sa poche.

D'ailleurs, le fait qu'elle aime être seule dans un endroit que certain pourrait qualifier d'oppressant me trouble. J'ai des fois l'impression qu'elle aussi soit un loup-garou. Nos point communs et nos différences sont si claires. Ça ne me rassure pas.

Les loups de ThiercelieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant