12. Pluie et voiture

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Je me réveillais le lendemain encore plus mal en point que la veille. J'avais rêvé de loups, pleins de loups qui me voulait du mal.
Assise sur mon lit, j'étais en train de phaser, pour une fois je pouvais prendre mon temps je m'étais levée à 7h. Dans tout ce que j'avais appris ces dernières 48 heures, quelques détails me laissaient perplexe. Déjà d'une part, comment avais-je pu oublier cet épisode de mon enfance? Que c'était-il passé ensuite?
D'autre part, je ne comprenais toujours pas pourquoi aucun de mes ancêtres avaient été loups garous.
Pour trouver des réponses à mes questions j'avais déjà quelques idées. La période touristique n'était pas finie et il restait encore quelques touristes étranges à Thiercelieux. Je n avais qu'à aller les voir et les interroger.
J'allais faire ça cet aprem, aujourd'hui je n'avais cours que la matinée. Je m'habillais, mangeais et me maquillais tranquillement et quand vient l'heure du départ j'enfilais le sweat de Samuel. J'avançais faire le garage pour aller chercher mon vélo mais je me stoppais en jetant un coup d'œil à la fenêtre...
Saleté de temps. Le ciel était gris et il pleuvait fort. Ma mère était partie tôt ce matin pour rejoindre une grande ville afin de rencontrer un éditeur. J'essayais de me motiver alors n'ayant que seul choix d'y aller à pieds. Je ne voulais pas glisser dans la boue avec mon vélo, j'imaginais bien la scène, moi arrivant en cours toute sale moquée par Samuel et ses amis.

Je fermais la porte de chez moi et mettais mes écouteurs. Un seul groupe pouvait me donner le sourire même un jour de pluie, les Beatles. Les premières notes de la musique résonèrent et j'entamai le chemin du lycée.
Here come the sun douloududu

Une voiture klaxonna à ma gauche et je sursautais. Je regardais d'un mauvais oeil, l'individu qui avait pu me faire peur tôt le matin.

Un brun aux yeux verts qui m'étaient familier me regardait avec son sourire stupide.

- Tu veux monter Rose?

- Pour que tu te moques encore de moi et en faisant des allusions sexuelles? Non merci.

Insensible à ce que je venais de dire, il ouvrit la portière côté passager, il m'adressa le même sourire. Pendant quelques minutes, on se fixa. Puis j'eus un frisson, ma tenue était trop légère pour le déluge. Il continuait de me regarder alors brusquement j'abdiquai. Je devais avoir une sacré tête, plutôt ronchon d'être en tort.

Une fois entrée dans la voiture, je claquais la porte fortement et je soupirai la bouche grande ouverte. En même temps, je jetais un coup d'œil à Samuel, les mains sur le volant, il n'avais pas cessé de me regarder.

- Quoi? Avance, on va être en retard.

Il tourna la tête avec son éternel sourire et la voiture démarra. Je ne comprenais pas cet individu, comment pouvait -il être de super bonne humeur à 7H30 du matin et avoir envie de me tuer le soir?

- Être un loup-garou, c'est comme les règles?... Genre, tu changes d'humeur toutes les 4h? Avant-hier, quand je me suis réveillée, t'étais détestable et là ce matin je suis sûre que t'as une crampe à force de sourire.

Il rit et sans détacher les yeux de la route, il me dit tranquillement:

- C'est toi qui me fais changer d'humeur, tu me casses la tête... Il me regarda la bouche un peu entrouverte.

Sans le lâcher du regard, je dis dans un son presque inaudible:

- Regarde la route au lieu de dire des bêtises.

Il m'écouta et respecta les normes de sécurité de la conduite. Mais il ne me laissa pas tranquille.

- Des bêtises? Je pense que c'est le cas pour toi également.

- ... Non. Je regardais la vitre en espérant qu'il coupe court à la discussion.

- C'est pour ça que tu portes mon sweat? D'ailleurs, je vois pas à quel moment je te l'ai donné.

- Je te l'ai volé le lendemain que ... voilà quoi.

- Tu sais que tu es en danger maintenant que tu es au courant?

Dieu merci, il avait changé de sujet.

- Oui, Félix me l'a dit aussi mais je ne comprends pas pourquoi.

Il eut un bref soupir.

- C'est trop long à expliquer et on arrive bientôt au lycée. Cet aprem, tu pourrais me rejoindre à la bibliothèque, c'est plutôt calme. Ca te va?

- Euh... Oui

On arrivait devant le complexe scolaire, il gara la voiture et nous partîmes tous les deux en direction de la salle de classe.

Les loups de ThiercelieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant