14. Instinct humain ou animal?

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Je n'avais rien compris à cet échange. Samuel non plus d'ailleurs.

Notre discussion était animée dans la voiture sur le chemin du retour.

- Mais tu comprends pas Samuel! Ils parlaient des loups garous! Le groupe c'est la meute!

- Arrête de dire n'importe quoi. Ça a aucun rapport. Tu sais très bien que le directeur aime magouiller, ça peut être très bien une histoire de fric. Tu viens juste de découvrir la face cachée de Thiercelieux mais ne tire pas des conclusions hâtives!

- Mais ça ne peut pas être une histoire d'argent! La famille du directeur est blindée depuis des siècles!! Et l'homme blond, t'imagines un investisseur dans une bled pareil?

Il souffla d'exaspération et resserra ses mains sur le volant. Je serrai les lèvres et essayait de me concentrer sur autre chose que son acte que j'avais toujours trouvé extrêmement sexy.

- Arrête de dire n'importe quoi! Tu connais rien au fonctionnement de la meute, tu n'as rien à dire sur le sujet!

Je serrai une nouvelle fois mes lèvres, j'étais vexée.

- Je suis quand même impliquée dans la meute! Même sans être un loup-garou, tu le sais très bien!

- Je sais... Mais je sais aussi que tu es persuadée que le directeur trafique quelque chose de louche car il est ami avec mon père...

Je soupirai en me renfonçant dans mon siège. Je détestais avoir tort.

- ... Et tu déteste mon père même avant que tu ne saches ce qu'il a fait lorsqu'il était loup-garou... C'est même impressionnant comment tu as pu deviner à quel point il était mesquin quand on était enfants.

Il parlait presque pour lui-même. Je devinais que la relation entre lui et son père devait être difficile pour lui. Dans ces moments là, il ne réussissait pas à cacher sa souffrance. Qu'est ce que son père avait pu lui faire pour qu'il soit autant détruit?

- Tu le trouves mesquin?

Il rit jaune.

- Pire que ça.

On était arrivé devant chez moi, il arrêta la voiture et me regarda sérieusement. La nuit était déjà tombée et je distinguais à peine son visage à la lumière des lampadaires.

- Ne te met pas en danger à chercher des réponses Rose.

- Oui t'inquiète pas.

J'ouvrais la voiture en levant les yeux et le remerciait de m'avoir ramenée. J'entrais chez moi et je vis ma mère occupée à cuisiner. Après l'avoir embrassée, je mettais la table et je m'assieds en attendant la nourriture.

J'avais une faim de loup! Humour.

Après avoir fini le dîner, je montais dans ma chambre. J'avais pris ma douche et j'étais avachie sur mon lit à feuilleter une revue historique. Ma lumière s'éteignit soudainement, encore une fois les plombs avaient sautés. C'était malheureusement très fréquent à Thiercelieux, les serveurs électriques n'étant pas assez puissants. Je continuais à lire malgré tout, grâce à la lumière des lampadaires.

J'entendis toquer contre ma fenêtre, je jetais alors un coup d'œil et je crus apercevoir Samuel. C'était plutôt étrange, j'habitais au deuxième étage. J'ouvrais tout de même la porte et je le vis restant en équilibre sur les colombages.

- Putain, qu'est ce que tu fais là!?

- Laisse moi rentrer... j'ai des choses importantes à te dire...

Ma curiosité prenant le dessus, je le laissai entrer en me décalant, ma fenêtre se trouvant juste au dessus de mon lit.

- Ne pose pas tes pieds sur mon lit!

Les loups de ThiercelieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant