25.Wicked Games

107 9 0
                                    

Wicked Games - RAIGN

J'avais posé ma tête sur la vitre de la voiture. Nous étions en train de rentrer chez nous et mes recherches m'avaient donné la migraine.

J'avais appelé l'office de tourisme de Gallicinium. Mais personne n'avait voulu donner réponse à mes questions.

Si, sauf une vieille dame qui m'avait conseillé de m'éloigner au plus vite de ce loup.

Je fronçais les sourcils de douleur, il fallait que je cesse de m'accrocher à lui.

Pourtant, une partie de moi me criait de ne pas l'abandonner. Je n'allais pas écouter une vieille dame tout de même? Je pouvais retrouver le Samuel d'autre fois.

Il fallait que je m'en persuade.

                                                                                   ***

Mon réveil sonna. Un des pires sons de ma vie.

Je n'avais pas mangé la veille. Ma migraine avait empiré, je m'étais couchée directement et mon sommeil n'avait pas du tout été réparateur.

Ma mère, voyant mon état, m'amena en voiture au lycée. Elle me laissa et je lui dis au revoir tel un automate. Ne faisant plus attention à mes mouvements. J'entrais dans la cour lentement. En jetant des coups d'œil sur les côtés, je constatais que tout le monde m'observais.

Je soupirais longuement, en essayant de ne pas y faire attention. J'avais de plus gros problèmes.

En entrant dans la salle de classe, je vis que j'étais la première à arriver. Pour éviter d'être à proximité de Samuel, je me plaçais au premier rang.

La prof entra en me souriant. Très vite, je lui rendis le même sourire mais il s'évanouit très vite lorsque j'aperçus Samuel sur ses talons. Lui non plus ne semblait pas avoir bien dormi. Ses cheveux noirs partaient dans tous les sens et de longues cernes violettes soulignait ses yeux dilatés.

- Rose!

Sa voix semblait désespérée. Mon cœur se serra mais il ne fallait pas que je cède avant de connaitre toute la vérité.

- Laisse moi tranquille.

Mon ton était froid, je regardais le sol, incapable de le regarder dans les yeux.

- Je veux juste te parler... Il faut que tu m'écoutes.

Il m'attrapa le poignet doucement mais je me débarrassai de sa prise violemment.

- J'ai dit laisse moi tranquille Samuel!

Énervée, je plongeai mon regard dans le sien et ma colère s'évapora à l'instant où nos yeux se croisèrent.

Toute la sincérité du monde était dans ses yeux.

Il avait l'air de tellement souffrir. Et je savais que j'étaie en partie la cause.

- Elle t'a dit de la laisser tranquille Samuel, éloigne toi où j'appelle une nouvelle fois le directeur.

Je regardai la prof étonnée. Pour une fois, elle affirmai son autorité. Samuel la regarda avec un sourire mauvais et commença à reculer.

Il m'observais avec ce même sourire malsain. Je ne savais pas où me mettre.

Sauvée par le gong, le reste de la meute arriva mais ils se stoppèrent devant la porte. La scène devait être surprenante: Samuel et moi se faisant face et la prof prête à nous séparer à tout moment.

Décidant de mettre un terme à ce moment gênant, je m'assis brusquement et sortit mes affaires, ignorant le regards des autres.

Je faisais abstraction de tout ce qui se passait autour de moi. Ce n'est qu'au moment où la prof commença son cours que je remarquais que Tim était assis à côté de moi.

Je le regardais avec surprise et il me sourit.

Finalement, je n'avais peut être pas que des ennemis ici.

                                                                                      ***

A l'heure du déjeuner, je sortir rapidement, voulant à tout prix éviter une nouvelle confrontation.

Mais je ne réussis pas à ignorer ma curiosité, je jetais un coup d'œil vers Samuel qui commençais à se lever.

Son regard plongé dans le mien me coupa le souffle. Il semblait si sérieux.... et déterminé. Une chose est sûre, je n'étais pas prête à recevoir ses explications. Au fond de moi, j'étais terrorisée à l'idée de revoir la part sombre de sa personnalité.

J'avais trouvé un petit banc, loin de toute l'agitation et je dégustais mon sandwich. Je vis Tim se diriger vers moi en souriant.

Même si je l'avais détesté une bonne partie de mon enfance, il était quelqu'un de bien. Il semblait si simple et fidèle. Un ami que tout le monde aurait rêvé d'avoir.

- Tu vas bien Rose? C'était quoi ce matin quand on est arrivé?

Je lui souris mais je savais que je n'allais pas échapper à son interrogatoire. 

- Ce qui s'est passé avec Samuel?

Il acquiesça silencieusement.

- Oh et bien... il voulait me parler... Mais j'ai refusé.

Il resta silencieux quelques minutes.

- Je ne comprends pas ce qu'il se passe entre vous, souffla- t il. Il y a quelques jours à peine, vous sembliez être si fusionnels et aujourd'hui vous avez l'air de vouloir de vous entretuer, continua-t-il.

- Je le reconnais plus Tim.

Mon ton était grave.

- Il me fait peur... Il devient imprévisible, plusieurs fois j'ai cru qu'il allait me sauter à la gorge.

- Tu ne penses pas qu'au contraire c'est ce qui forge votre relation?

- Je ne comprends pas.

- C'est ce qui vous unit. Si Samuel devient incontrôlable, c'est parce que tu as de plus en plus d'importance pour lui. Tout son comportement est chamboulé, même la meute en fait les frais.

- Je suis désolée...

- Tu n'as pas à l'être. C'est tellement limpide: vous avez besoin l'un de l'autre. Et ne fais pas semblant de croire qu'il te fait peur. Réfléchis-en.

Il se leva.

- Ce n'est pas ça qui t'a attiré la première fois?

Il partit sans un mot de plus, me laissant plus qu'intriguée.

C'est vrai que son côté dangereux m'attire. Mais de là à dire que c'est la base de notre relation... C'est vrai que ce n'est pas seulement l'attirance que j'ai pour lui qui me procure des frissons mais aussi le danger qu'il dégage. Cette insécurité qui me fait me sentir vivante. 

Plongée dans la réflexion de mes sentiments, je n'aperçus pas tout de suite la longue silhouette que je connaissais tant.

En entendant des cris, je levai la tête vers l'entrée de la cour et lorsque je vis l'arrivant, des larmes de joie arrivèrent.

- Félix!


Les loups de ThiercelieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant