Chapitre 14

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Rien de nouveau.

Pourtant je farfouille.

Je suis dans le réfectoire à grignoter vaguement ce que j'ai pris au self. C'est pas si mauvais, mais je vois Guillaume au loin en train de discuter avec ses potes et ça me coupe l'appétit. On était devenu proches et ce qu'il m'a dit, m'a tout de même blessée. Je ne comprend pas moi même. Ca fait maintenant presqu'une semaine qu'on ne s'est pas parlé.

Je sais c'est débile, mais c'est comme ça. Lui en tout cas, à l'air d'aller très bien. En même temps c'est logique. Je n'aurais été qu'une de plus, un con reste un con. Il faut que j'arrête de penser ça, un côté de moi pense que c'est faux.

Du coup je considère qu'on est plus ou moins en froid, malheureusement je travaille dimanche midi avec lui.

Dimanche s'est très bien passé. J'ai fait comme ci, je lui ai dit que je n'avais rien de nouveau mais c'est faux.
Il me cerne bien, il sait que je ments. Mais ne dit rien.

Depuis ce jour, on n'échange pratiquement plus.



Les semaines défilent, le train-train quotidien est à nouveau en place. Seule chose nouvelle, je travaille désormais tous les week end. Je sens que ma belle-mère n'est pas trop pour, mais mes notes sont bonnes et j'aimerais mettre de l'argent de côté pour l'année prochaine, lorsque je déménagerai loin. J'aimerais aller bien plus loin que l'université de notre région.

Entre temps, j'ai finalement pris un nouveau numéro, ça me fait un peu bizarre de changer. Je n'y était pas spécialement attachée mais plutôt habituée. J'ai finalement fait comme on avait dit à l'époque avec mon compagnon de fortune : je n'ai pas bloqué mon ancien numéro et j'ai dis à tout le monde que je l'avais fait.

J'ai essayé d'appeler une fois, la personne a décroché, j'entendais sa respiration, je ne parlais pas et elle non plus. Juste au moment où je comptais raccrocher, j'ai entendu un chien aboyer. Je l'ai entendu dans la rue et dans le téléphone.
J'ai coupé la communication aussitôt. Elle était proche.
Mais je le vois puisque, régulièrement, je reçois une photo de moi. Oppressé, c'est un état habituel désormais. Et comme je suis conne, je ne fais pas le premier pas. Une seule personne est capable de me réconforter et ce n'est pas mon petit ami...
Jérémy est très doux, mais il aimerait bien qu'on passe à la vitesse supérieure. Je l'apprécie et je pense même commencer à développer des sentiments pour lui. Mais, parce qu'il y a un mais, je n'ai pas envie. J'aime beaucoup nos rapports actuels mais je sens bien que cela ne lui suffit plus.

La personne ne s'est pas manifestée depuis maintenant pratiquement 10 jours. Je ne sais plus quoi penser. Cela n'était jamais arrivé jusqu'à maintenant et ce silence radio est intenable. Comme si quelque chose se préparait.

Guillaume n'a tenté aucunement de venir me parler avant ce dimanche, lorsque je prenais ma pause. Cela fait plus d'un mois qu'on ne s'étaient pas adressé la parole. Il est venu s'assoir à côté de moi, l'air de rien. A mis sa main sur la mienne, s'est penché contre moi, si proche que nos nez se touchaient pratiquement. Je pense que tout est clair entre nous et je suis pratiquement sûre d' être presque amoureuse de Jérémy. Mais sa proximité me trouble comme la dernière fois.
Il annonce direct la couleur

- Il faut qu'on parle.

- Je suis désolée de m'être trompée tout à l'heure pour la réservation. Mais c'était vite réglé...

Il me coupe brutalement la parole et sa voix est assez sèche. Il plonge ses yeux dans les miens.

- Ce n'est pas de ça dont j'ai envie de te parler...

18 JuinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant