Chapitre 24

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Nous venons de nous garer sur le parking du du camping et il est complètement désert.

Je ne sais plus quoi penser puisqu'il est clair que Selen est innocente.

Dans mon malheur, cela me redonne du baume au cœur. Mais très peu.

Au vue de la conversation téléphonique, il est clair que cette personne me surveille en permanence.

Mais comment ?

Grâce à mon portable ?

Entre la caméra, le micro et la géo-localisation que je ne désactive jamais... Il y aurait de quoi faire. Mais si c'était le cas, la personne aurait bien plus d'information.

Cela me confirme que c'est forcément quelqu'un qui me connaît. En tout cas suffisamment pour pouvoir connaître autant de détails. Mais peut être pas suffisamment calé en piratage.

Je me tourne vers mon acolyte. Il semble être lui aussi perdu dans ses pensées.

Il ne m'accorde aucun regard et ne décroche pas un seul mot.

Ni lui, ni moi, n'avons parlé depuis cet appel. Il a arrêté de me regarder, depuis qu'il a retiré sa main d'un coup et brutalement.

Après coup, on est resté quelques minutes à regarder mon amie qui prenait tranquillement un café en compagnie de celui qui semble être son nouveau mec, je crois qu'il fait partie de l'équipe de Jérémy. 

Elle semblait heureuse. Sereine. Contrairement à moi.

Elle rigolait à chaque phrase de l'autre personne. Contrairement à moi.

Elle était rayonnante, sûre d'elle. Contrairement à moi.

Je l'enviais à ce moment là.

Elle a toujours tout eu : argent, beauté, prestance, la réussite, de nombreux amis.

J'ai très peu gagné depuis la rentrée et pourtant j'ai comme l'impression que je perds de plus en plus.
J'aimerais que tout soit comme avant.

Je n'interessais personne c'est sûr, mais au moins tout était plus simple.

Perdue dans mes pensées, je ne l'entends pas sortir de la voiture.
Il s'adosse contre la portière arrière pour s'allumer une cigarette, il a laissé la portière ouverte bien que le froid soir mordant.

C'est d'ailleurs cela et lorsque de la fumée parvient à mes narines que je reprends les esprits et me rends compte qu'il est sorti.

Je fais de même et viens me placer face à lui.

Je tends la main afin qu'il m'en donne une également. Il fronce les sourcils, mais ne dit rien et ne m'offre aucun regard.
Il en tire une de son paquet et me la tend en la tenant par le filtre.
Lorsqu'il me passe son briquet, il s'arrange pour que ses doigts n'effleurent pas les miens.

Lorsque les premières bouffés emplissent mes poumons et que je trouve enfin le courage de dire un mot, il me devance.

- Tu devrais rentrer chez toi.

Sèchement, sans rien rajouter et sans me regarder.

Coupée dans mon élan, je perds toute envie de dire quelque chose.

Devant mon mutisme il poursuit

- Je te conseille d'aller voir la police.

Toute la tension est d'un coup décuplée par milliers.
Je ne sais pas du tout quoi dire.
Ce que j'ai fait ou ce qu'il s'est passé pour qu'on en arrive à cette situation.
J'arrive simplement à souffler

18 JuinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant