18 Juin

Chapitre 31

Je ne me souviens plus comment nous en sommes arrivés là, 

mais nous y sommes.

La situation la plus gênante de toute ma vie très certainement.

Jérémie est à table, avec ma famille. Mon frère le toise comme s'il voulait lui arracher la gorge et lui déjeune tranquillement comme si la situation n'avait rien d'absurde.
Seul Adrien connaît la vraie version de l'histoire et j'ai décidé, en dépit de son avis, de faire semblant.
Jeremie de son côté, semble penser que je suis d'accord pour être avec lui, mais sans les inconvénients. Genre un plan cul régulier et une bonne copine à la fois.

Alors soit il est complètement stupide, soit il joue également un jeu, le même que le mien, mais dans ce cas là, je ne comprends pas ses motivations...

C'est clair que je suis lâche, mais, depuis que Sandra et mon père semblent convaincus qu'il est mon petit ami officiel, j'ai bien l'impression qu'il sont d'accord pour m'accorder plus de souplesse.
Même si je n'étais pas spécialement à plaindre jusqu'ici.
Du coup, tant qu'à faire, autant profiter de ces apparences trompeuses, si cela s'arrêt à cela et je compte bien ne rien offrir à Jeremie sur le plan charnel.

- Donc, cela fait presque deux mois, et c'est seulement aujourd'hui que nous te rencontrons...

Cette phrase semble tomber comme un reproche, mais je crois qu'il s'agit plutôt d'une simple constatation, je ne pense pas qu'il s'intéresse tant que ça à ma vie amoureuse.

Pendant que mon père fait la conversation, Renée se tourne vers Sandra pour faire des messes basses en sachant pertinemment que l'ensemble de la tablée les entend, c'est vraiment la honte. 

Mais bizarrement personne ne semble en réalité faire attention à ce qu'elle dise, l'habitude probablement.

- Tu n'avais pas exagéré lorsque tu disais qu'il était plutôt canon. Tu dois être fière de ta fille.

Ma belle mère detourne légèrement la tête pour observer ma réaction, semble tiquer un peu sur le qualificatif, avant de souffler mais ne répond rien, elle sourit simplement.

Le repas se poursuit. 

Lorsque je pique ma fourchette dans une pomme de terre, je sens une jambe commencer à se lover contre la mienne.

Mon regard se pose instinctivement sur lui, mes doutes se confirment lorsque je vois son petit sourire en coin. 

Celui qui, il y a de cela un mois me faisait totalement fondre, mais également celui qui, aujourd'hui, m'exaspère au plus profond de moi et me donne envie de lui arracher sa jambe.

Quel sale petit profiteur. 

Mais je lui rend son sourire, pas un grand sourire, un petit sourire malicieux qui sous-entend tant de choses....

J'ai envie de jouer en fait et de lui faire payer.

Ça ne durera pas longtemps, je ne suis ni sadique, ni réellement accro pour gâcher mon temps. Je veux juste lui faire vivre un petit ascenseur émotionnel, si effectivement il pense pouvoir recoller quelque chose et puis le jeter comme une merde.

Une pauvre et petite merde.

Il doit prendre ça pour le feu vert, puisque je sens à nouveau sa jambe se coller et son pied qui commence à caresser doucement mon mollet, le connard, il sait y faire en plus.
Si je n'avais pas un peu d'amour propre, je pourrais retomber facilement.
Il continue de me faire du pied, doucement mais sûrement.

Ma belle mère nous coupe

- Alexandra, ma chérie, tu serais mignonne de venir me donner un coup de main pour préparer et rapporter le dessert et les cafés ?