18 Juin

Chapitre 21

C'est hyper impressionnant. Je n'arrive pas à y croire.

- C'est vraiment toi tout seul qui a fait tout ça ?

Je suis abasourdie, stupefiee, subjuguée et... flattée. Oui vraiment, en partie c'est pour moi. Non ? Il me regarde en gonflant exagérément son torse et en la surjouant, je commence à le connaitre au final.

- Oui, tout à fait ma ptite dame...

Je me tourne vers lui en souriant. Il ne se prend jamais au sérieux ou quoi. C'est fatiguant et en même temps, c'est rafraichissant en fait. Je décide de lui envoyer une petite pique

- On dirait pas que t'es aussi malin

Il grogne un connasse, ce qui me fait sourire.

Je regarde son tableau, tout y est, il a même imprimé une carte de la ville et indiqué le lieu et l'heure où cet inconnu s'est manifesté. Réalisé une chronologie de toute l'affaire, si on peut dire ça de cette façon, à partir du premier événement. Toutes les personnes concernées y sont, avec des rapides récapitulatifs, je n'aurai pas fait mieux. Sincèrement.

Même si ce type de représentation est désormais quelque chose de classique dans le domaine de l'investigation et qu'on voit surtout à travers les séries policières, il n'en reste que c'est, à mon sens, très utile et schématique. Je continue de regarder tous les liens, les hypothèses et je tique sur quelques photos de personnes que je ne connais pas. Il a même intégré ma famille, son oncle et son père, mes patrons quoi.

- En ce qui concerne la photo et les autres, j'ai trouvé en fait qu'il s'agissait de photos utilisées sur des groupes Facebook pour des photomontages, donc à part te dire que c'est quelqu'un dans ton entourage proche, je ne vois pas qui cela peut signifier. A moins que ce ne soit pour t'embrouiller, ce qui est aussi possible.

Je te regarde, il s'est vraiment creusé la tête.

- J'avais aussi demandé à un ami qui est à la fac, en informatique, de savoir s'il était possible de localiser ton portable ou de savoir quand quelqu'un l'utilise. Mais il n'en est pas capable, il va se rapprocher d'autres étudiants afin de savoir si ce serait possible. Donc tu me dis que tu avais appelé la personne ?

- Oui, au début je n'entendais que la personne respirer... Mais elle avait raccroché rapidement, je n'ai pas eu l'occasion d'entendre sa voix.

- Tu peux me donner le nouvel indice s'il te plait ?

Je sors de son espèce de penderie, qui fait pratiquement la taille de la moitié de ma chambre et me dirige vers sa chambre. J'avais posé mon sac près de son bureau. Je cherche la pochette transparente. Je regarde rapidement l'ensemble de sa chambre, je n'aurais jamais imaginé qu'il puisse avoir une chambre aussi soignée. Il est bien plus organisé que moi et bien moins bordélique. Dans les tons vert et gris, elle inspire le calme, contrairement à ce que je pensais, je me sens agréablement bien chez lui. Je m'en veux un peu de l'avoir aussi mal jugé les autres années, au final je suis comme de nombreuses personnes. Je suis bourée de préjugées et je m'arrête aussi à l'apparence ; alors que je pensais être plus à l'écoute que ça.

Je retourne dans le pièce et lui tend la pochette, il sort l'espèce de plastique et le renifle.

- Je dirais que ça ressemble à de l'huile...

Je le regarde en relevant les sourcils

- Sans dec ... Je pensais que c'était de la crème

Il me regarde et lève les yeux au ciel

- Non, mais laisse moi finir. On dirait de l'huile de coco. Tu connais ?