Chapitre 18

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La journée passe très lentement. Je ne me l'explique pas.

Nous sommes à peine au moment du déjeuner.

Je crois que tout le monde est très fatigué en ce moment, les élèves comme les profs. Du coup, très peu de gens sont motivés et l'heure semble tourner au ralenti.

Il reste deux semaines avant les vacances de Noël, et tout le monde croule sous le travail. Je suis en train de déjeuner avec des amies qui sont dans la même classe que moi cette année, Andy, Marie, Gabrielle, Angélique et Selen, qui vient de nous rejoindre. Je suis un peu tendu qu'elle vienne déjeuner avec nous. Elle fait comme si de rien n'était. Je n'ai pas du tout envie de parler de tout ça. 

Nous discutons un peu de tout et de rien au départ, essentiellement des cours et de la montagne de devoirs que nous avons à rendre avant les vacances, ce qui nous laisse peu de temps. Et la discussion se lance rapidement vers nos petits-amis, puisque, je viens de l'apprendre ; nous sommes toutes en couple. J'apprécie vraiment Marie, elle est plutôt discrète, un peu comme moi, c'est vrai que c'est plus reposant. Selen était un travail à plein temps, si on peut dire les choses ainsi. 

Bien que nos relations semblent tout à fait normal aux yeux de tous, cela reste bizarre et je suis extrêmement tendue. Elle me lance parfois quelques piques. Là, d'un seul coup, elle me demande si je suis, enfin, passée à la vitesse supérieure avec Jérémy. Je peux lui répondre par l'affirmative et elles m'applaudissent.

Non, mais franchement la honte. Surtout qu'elles sont toutes les trois face à moi. Marie, Andy et Selen. Elle semble amicale et pourtant son regard est glaçant. J'imagine que je suis la seule à pouvoir le remarquer. Marie poursuit sur ce sujet

- Tu as eu raison de prendre ton temps, il vaut mieux être sure je pense. Il y a trop de mecs qui préfèrent enchainer, c'est mieux d'être sure. S'il n'est pas capable d'attendre, il vaut mieux qu'il dégage.

- Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi !

Lui répond Selen, et elles partent dans un débat, mais mon attention est retenu par autre chose.

Je vois au loin Guillaume en train de s'installer avec ses amis. Il regarde dans ma direction et me fait un petit signe discret de la main et je lui rends un sourire.

Je réintègre la discussion, on est toujours sur le thème "mecs", mais le fait d'avoir vu Guillaume me fait penser à mes problèmes mais bien entendu, je ne peux pas leur en parler à elles, en fait à absolument personne, à part lui. Et ça me pèse.

Selen nous raconte que cela devient réellement sérieux avec son copain, qu'on avait rencontré ensemble,

- En principe, si tout continue comme ça, on comptait s'installer ensemble l'année prochaine.

Je lui souris timidement, et malgré tout je suis tout de même contente pour elle. Mon sourire est sincère. Elle le remarque rapidement, mais ne s'attarde pas.

Je continue d'écouter d'une seule oreille, toutes les histoires de la conversation mais je me sens observée, je sais pas pourquoi Guillaume me jette régulièrement des coups d'œil, comme pour voir si j'allais bien. Ca me déstabilise un peu, puisque habituellement et depuis un certain temps, on ne se fait plus aucun signe.

C'est à ce moment-là que mon portable vibre et je reçois un message. C'est un message de Guillaume :

Il faudra que j'on parle ce soir, je te dépose pour récupérer ton vélo. 

Je lui réponds dans la foulée :

Non, j'y vais avec Jérémy. Mais merci

Je le regarde de loin ouvrir son message, je le trouve mignon en fait et je vois qu'il fronce les sourcils. Sa réponse nene se fait pas attendre :

Compte pas trop sur lui !

Il me regarde toujours, de manière insistante. Il me saoule avec lui franchement, qu'est-ce que cela peut bien lui foutre. Je fronce aussi les sourcils, et montre bien que je mets mon portable dans mon sac. Il secoue la tête. J'arrête de me focaliser sur lui et continue la conversation avec mes amis.

Apparement comme cette après-midi, c'est piscine en sport, ça suscite débat, Selen ne veut jamais aller à la piscine.

- Je pense que je vais dire que j'ai mes règles je n'ai pas du tout envie de me mouiller, il fait beaucoup trop froid.

- Moi tu sais ça ne me dérange pas tant que ça.

Marie et Selen sont en constante opposition. En tout cas, je suis contente de faire natation cette après-midi.

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Tout le monde, garçons et filles compris, se matent ouvertement pendant que le prof explique ce qu'on va faire : échauffement puis volley. Pendant qu'il poursuit ses explications, quelques garçons sifflent d'autres filles, j'ai le droit à une remarque un peu perverse de la part de Maxime, ce qui n'est pas étonnant. Il est toujours en chien.

Le prof les calme assez rapidement.

On enchaîne rapidement quelques longueurs avant de commencer les matchs. C'est clair que c'est plutôt sympa, mais j'ai eu la malchance de tomber avec Maxime dans mon équipe. Il essaye régulièrement de me toucher les fesses sous l'eau discrètement et comme je n'aime pas trop balancer au prof, je ne dis pas grand-chose, mais je lui envoie des coups de pied sans me faire capter ou alors je le pince. A un moment donné, lorsqu'il récupère le ballon, après avoir servi il fait semblant de me tomber dessus pour récupérer un ballon et il en profite pour me chuchoter à l'oreille :

- Tu sais, je te trouve plutôt bonne et à askip, tu es plutôt OP comme fille. Si jamais tu sais pas quoi faire ce soir...

Je ne réponds plus pendant le match, qu'est-ce qui raconte et profite pour lui smasher un ballon lorsqu'il passe devant moi. Mais je crois qu'il est un peu maso et prend ça pour des encouragements. 

En sortant de la piscine, je me dirige vers ma serviette pour la récupérer et il est toujours derrière moi.  Il arrête pas de faire des bruits de bouche qui ne prêtent pas à confusion. Je ne savais pas qu'il était aussi lourd.

Il se dépêche de me dépasser, tout en me mettant la main au cul avant de me piquer ma serviette. Au moment où il la déplie, un liquide se déverse sur le sol et cela le fait glisser. Il fait une chute impressionnante, avant de tomber lourdement sur le dos et de se claquer la tête violemment par terre.

Il gémit de douleur, je me précipite vers lui, tout comme le prof qui le met en PLS, nous crie d'appeler les pompiers avant de l'examiner et de toucher l'huile à ses pieds.

18 JuinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant