[Vu la longueur du texte je préfère préciser que la lecture de ce chapitre n'est pas obligatoire puisqu'il n'a pas de lien direct avec le reste de l'intrigue, mais il aide à présenter les personnages. Donc vous pouvez passer au chapitre suivant si vous n'avez pas la motivation pour le lire 🙏🏻]
*Attention : si je parle de majorité dans ce chapitre, il s'agit de la majorité royale : le roi n'est pas majeur à vingt-cinq ans comme le reste de ses sujets, mais à treize ans, et ne peut être sacré et exercer ses fonctions qu'à partir de ce moment-là. Je préfère préciser ici pour que vous compreniez un peu mieux la situation.
-- Duc d'Anjou est le titre provisoire de Charles]
9 février 1651, Palais-Royal
Cela avait commencé avec une bousculade.
Une simple bousculade, qui avait été rendue, et qui avait dégénéré.
D'abord, une gifle, puis une autre, et cela devint une bagarre.
Charles n'était pas concerné, et voulait même y mettre un terme. Seulement, comment un garçon de douze ans, seul, qui plus est, pouvait-il y mettre fin ?
Le garçon ne pouvait plus distinguer ses deux frères, ils semblaient s'être transformés en une masse informe. Une sorte de cyclone qui tantôt se cognait aux meubles de la chambre, tantôt émettait des grognements.
Il ne supportait plus de les voir se battre comme cela, et d'être planté là, à la recherche d'une solution pour qu'ils cessent enfin.
Au bout d'un moment, voyant qu'il ne réussissait pas à attirer leur attention, et étant à court de patiente, il décida d'y mettre fin lui-même.
Prenant son courage à deux mains, le prince entra dans l'œil du cyclone. Cependant, il regretta sa décision, puisqu'il fut accueilli par un beau coup dans la mâchoire. Néanmoins cela fut momentané, et tenta tant bien que mal de mettre un terme à tout ça.
Malheureusement, il n'avait pas assez de force pour séparer Louis et Philippe suffisamment longtemps. Et ne parlons pas de ses tentatives de leur faire entendre raison !
Charles se désespérait, subissant de plus en difficilement les bousculades répétées et les quelques tirages de cheveux de la part des deux camps respectifs. Il ne pouvait s'empêcher de se demander s'il y aurait bien un noble ou un domestique assez courageux pour l'aider.
C'était à des moments comme celui-ci que la présence de Mazarin se faisait le plus désirer. S'il était là, le garçon était persuadé que cette maudite bagarre n'aurait pas duré si longtemps. Mais à la place, il restait là, seul, à tenter de trouver une solution.
L'agacement commençait à se faire sentir. Pourquoi donc fallait-il que ses frères trouvent toujours un moyen de se chamailler, voire de se battre comme c'était le cas en ce moment-même ?
Exaspéré et fatigué, le prince poussa son jumeau de toutes ses forces - du moins, celles qui lui restaient -, pensant que cela le calmerait.
Grave erreur, ce geste ne fit qu'aiguiser la colère du jeune roi, qui cette fois, au lieu de ne s'en prendre qu'à son benjamin, se jeta sur ses deux frères.
Alors qu'il se débattait comme il pouvait, deux mains agrippèrent les épaules de Charles, le tirant brusquement en arrière.
Celui-ci, brutalement revenu à la réalité, ne comprit ce qui se passait que lorsqu'il vit Gaston, son premier valet de chambre, aider celui de Louis à séparer les deux frères.
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Le Secret du Roi
Historical FictionDes jumeaux peuvent être une bénédiction pour certains parents, mais cela peut s'avérer bien plus compliqué lorsqu'ils sont royaux. On s'attendait à accueillir un héritier au trône de France, il y en a eu deux. Charles a un jumeau, le soleil est s...