Chapitre 8

3.5K 277 209
                                    

PDV Levi - 7 mai

Bien que j'ai accepté de vivre chez Eren, je m'ennuie énormément de ma meilleure amie. Elle ne m'appelle que quand elle a un peu de temps libre pour prendre de mes nouvelles. Elle travaille beaucoup et je ne lui en veux pas. Je la comprends assez bien, mais ses délires et ses bavardages incessants commencent vraiment à me manquer. J'avais l'habitude de l'entendre dire tout ce qui lui passait par la tête, donc forcément, je me suis habitué à ce train de vie.

De plus, mes sentiments envers Eren n'arrangeaient pas du tout la situation. J'aimerais pouvoir observer son visage, je n'arrêtais pas de me demander à quoi il pouvait ressembler, mais je devais attendre encore une semaine avant l'opération. 

Cela fait 6 jours, je crois, que je suis chez lui. Quand je suis arrivé, je suis tombé dans l'entrée. La raison ? Dans la maison d'Eren, il y a deux marches pour se rendre dans un couloir, puis tu débouches sur deux arcs qui mène au salon, à droite et à la cuisine, à gauche. Ce n'est pas trop dur de se retrouver, sauf que pour moi, c'est plus compliqué. Eren a dû me faire visiter sa maison six fois en deux jours en m'expliquant en détails tous ses recoins.

Dans mes débuts, je n'arrêtais pas de foncer dans les murs du couloir. Puis, comme Eren n'a pas de chambre au rez-de-chaussée, j'ai une chambre à l'étage. Donc pour monter, ça se fait à quatre pattes et pour descendre, ça se fait assis, surtout quand je suis seul.

Je me rappelle encore la honte que je me suis tapé le premier jour. J'avais dit à Eren que j'allais me coucher. Lys m'avait guidé jusqu'au escalier, mais cette traîtresse m'avait laissé tomber en bas. J'ai dû monter les marches à quatre pattes sans savoir qu'Eren était juste derrière moi. Enfin, j'avais fini par le savoir quand il avait éclaté de rire. Je vous dit tout de suite que j'étais rouge de gêne et que je me trouvais ridicule à ce moment là.

Eren avait finalement arrêté de rire et m'avait aidé à monter les marches restantes. Il m'avait aussi apporté dans ma chambre et m'avait souhaité une bonne nuit. Le lendemain, en voulant descendre les escaliers après ma routine matinale, j'ai failli tomber. Heureusement, Eren était là. On a descendu les escaliers assit, comme des enfants. Vous savez quand vous vous laissez glisser sur les marches. Bah comme ça. Eren voulait qu'on fasse la course, donc j'ai accepté. Ainsi, grâce à ma petite taille, j'ai gagné ! Le plus drôle, c'était qu'Eren avait mal au cul après ça.

Malgré le presque baiser de la dernière fois, on n'avait pas eu de malaise, on avait même pas parler de ça depuis que j'étais là et ce n'était pas pour me déplaire. Je n'avais aucune envie d'en parler. 

Je soupirai une nouvelle fois depuis maintenant vingt minutes. Je m'ennuyai, Eren travaillait, donc j'étais seul presque tout le temps. Enfin, pas aujourd'hui vu que sa mère est là. Elle a été opéré par son propre fils. Elle était elle-même atteinte par la cataracte, seulement d'un œil. C'était une femme très gentille et elle n'avait pas sa langue dans sa poche, elle ne battait cependant pas Hanji. 

Je sentis soudainement un poids à mes côtés. Carla, la mère de l'homme que j'aimais, venait de s'asseoir à ma gauche. Je décidai donc de lui poser une question qui me taraudait depuis un moment. 

- Je ne veux pas paraître indiscret, mais comment se sent-on après l'opération ?

- Ça dépend de chaque personne, pour moi ça n'a pas changé grand chose, mais ça risque d'être différent pour toi. Comme tu le sais déjà, je n'avais qu'un oeil de touché par la cataracte et donc je n'avais pas l'envie irrésistible de voir le monde comme toi. Tu es jeune et tu ne vois pas le monde, c'est une bonne chose que tu te fasses opérer. Tu vas en découvrir des choses, crois-moi. Pour répondre à ta question, c'est difficile à expliquer de manière objective. On a pas trop conscience pendant l'opération, tu es anesthésié localement et donc tu somnoles, quand tu te réveilles, tu as mal à l'oeil un peu, mais rien de bien grave, sans parler que tu es désorienté pendant un moment. Le plus agaçant, c'est la faim qui te ronge l'estomac. 

L'aveugle et l'ophtalmologue [Ereri]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant