Chapitre 12

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PDV Eren - 17 mai

Après avoir rendu visite à Mikasa chez elle, je suis allé voir Armin et comme il n'y avait personne d'intéressé par ma présence, il m'avait dit que je n'étais pas obligé de rester. Pendant le trajet du retour, je me suis souvenu que Levi était chez sa mère et c'était à seulement quelque rue de ma position. Je décidai alors de lui rendre une petite visite. Je ne l'avais pas revu depuis son opération et je devais avouer que ses yeux gris tirant sur le bleu me manquaient.

Ses yeux dont la couleur unique me hantait. Je ne saurais dire s'il ne s'agissait que de ses yeux, mais lorsque j'étais près de lui, j'avais envie de le serrer contre moi et de ne jamais le quitter. Il était si mignon lorsqu'il rougissait. C'était la première fois que je voyais un homme aussi beau que lui.

 Malgré sa petite taille, il dégageait une aisance qui faisait presque peur, mais s'était ça qui faisait son charme. Même s'il essayait de le cacher, Levi avait un côté un peu pudique qui ne m'avait pas échappé. Je ne saurais cependant pas dire s'il était comme ça avec tout le monde ou seulement avec moi, mais il ne cessait de rougir en ma présence ou lorsque nos mères s'amusaient à nous taquiner sur une quelconque relation entre nous. Il est du genre réservé et ne parle que peu, mais il n'avait pas besoin de dire se qu'il pensait pour se faire comprendre. Ses yeux en disaient plus qu'il ne saurait l'imaginer. J'ai vite compris qu'il avait des sentiments à mon égard, mais je ne sais pas si cela est réciproque de mon côté. J'avouais que Levi était un homme magnifique et je ne pouvais pas nier qu'il m'attirait énormément, mais nous étions dans une situation un peu difficile. J'étais son ophtalmologue et ce genre de relation était interdite. 

S'il s'avouait que mes sentiments pour lui soit les même qu'il ressentait pour moi, nous devrions attendre d'avoir terminé cette partie de l'histoire, en soit, attendre que Levi ne soit plus mon patient. Autrement, une relation ne serait pas saine au yeux de la société. 

Je sortis de mes pensées lorsque j'arrivai devant chez lui. Je cognai et se fut la mère de Levi qui m'ouvrit. Elle me salua et m'invita à entrer, je ne me fis pas prier et entrai. Nous nous installâmes sur le sofa et elle me servit une tasse de thé avant de me dire que Levi n'était pas présent, qu'il était parti prendre une marche et qu'il ne tarderait pas à rentrer.

Nous discutâmes d'un peu de tout, puis Levi arriva. Après un moment de discussion, sa mère me proposa de l'aider et j'acceptai. Nous nous installâmes à la table de la cuisine et Levi essaya avec un peu de difficulté de tenir son crayon. Je le plaignais une peu, me souvenant clairement de mes difficultés à tenir mon crayon quand j'étais enfant. Nous sommes tous passés par là à un moment ou à un autre. Je le sentais un peu tendu et je décidai de lui venir un peu en aide. Lorsque je posai ma main sur la sienne, je le sentis se tendre encore plus. Je l'aidai à tenir son crayon et à suivre le tracé des lettres. quand on termina, je me reculai, lâchant sa main par la même occasion. Il me regarda, le visage rougit par la gêne et me souffla un faible ''merci''. 

Levi continua de travailler pendant un moment, puis il s'arrêta après deux heures acharnées. Il était épuisé, mais j'était content qu'il s'applique autant. Sa mère se leva et lui fit un clin d'œil qui semblait destiné à lui aire comprendre quelque chose. Lorsque je posai mon regard curieux sur lui, il me fit signe de laisser tomber. Je souris à sa réaction, il voulait éviter de me dire se à quoi sa mère pensait ?

***

Lorsque je quittai le domicile de Kuchel, je remerciai Levi pour avoir accepter l'expérience. Je n'aurais jamais cru que c'était si perturbant, mais c'était plaisant. Seulement, il y avait quelque chose qui m'avait dérangé pendant que je marchais avec Lys, j'avais eu la vague impression que Levi me fixait, ce qui ne m'étonnait pas vraiment, mais à un moment, j'ai entendu quelques sanglots étouffés. Je n'avais pas posé de question, mais je me doutais que le noiraud pleurait. La raison m'échappait, mais ça aurait été trop indiscret de lui demander. 

C'est étrange comme sensation, mais rien que d'imaginer Levi pleurer suffisait à me serrer le cœur. Si ça se trouve, j'ai fait quelque chose qu'il ne lui à pas plus et ça l'a blessé. Était-ce ma faute s'il pleurait ? Je sais qu'il est amoureux de moi, j'ai l'habitude, mais jamais je me suis inquiété à ce point pour une personne. Même avec Jean, je ne m'étais jamais fait de sang d'encre quand il ne me contactait pas de la journée. Avec Levi, j'avais ce besoin incessant de savoir comment il allait. Je m'inquiétais pour un rien dès qu'il s'agissait de lui et la simple idée de ne plus le revoir me faisait mal. 

Depuis que je l'avais rencontré, le noiraud hantait mes pensées. Peut-être était-ce ça l'amour dont ma mère parlait, celui qu'on ne peut pas prévoir et éviter. Aurais-je eu un coup de foudre pour mon patient, sans même que j'en prenne conscience ?

Je soupirai en m'arrêtant à un feu rouge. Je posai ma main droite sur ma poitrine, vis-à-vis mon cœur et essayai de le calmer en prenant de grande inspiration. Rien que de penser à son nom suffisait à le faire battre frénétiquement. Je le connaissais depuis plus d'un mois et j'avais fait plus pour lui que j'en aurais fait pour un autre. Levi était vraiment quelqu'un à part. J'avais vraiment du mal à le considéré comme un simple patient, il était devenu bien plus que ça à mes yeux. C'était un ami, mais au fond de moi, je savais que j'attendais plus que ça. 

Lorsque j'arrivai chez moi, je m'assis sur le canapé et regardai la place vide à ma droite. Quand Levi était là, c'était sa place. Je me souviens qu'une fois, il venait d'entrer dans le salon et j'étais assis là. Évidemment, il ne le savait pas et il s'était assis sur mes cuisses. Ça n'avait pas prit de temps pour qu'il se relève et se retourne complètement rouge de gêne. Il s'était excusé faiblement alors que je riais à m'en donner des courbatures. À ce moment là, j'avais décrété que c'était sa place attitré et que je ne lui piquerais plus son siège. Encore aujourd'hui, j'évite de m'y asseoir. C'est la place de Levi et de personne d'autre. 

Je me relevai et montai l'escalier pour aller dans la chambre que j'avais fournie à Levi pendant son séjour. J'entrai dans la pièce et m'effondrai sur le lit, la tête dans l'oreiller. Je n'avais pas encore changé les draps et j'en fus bien content lorsqu'une douce odeur vint titiller mes narines. Je retournai sur le côté, prenant l'un des oreillers dans mes bras pour humer le parfum enivrant de mon patient. J'étais si bien que je m'endormis en pensant à Levi. 

L'aveugle et l'ophtalmologue [Ereri]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant