La souffrance d'une mère

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  Aujourd'hui, alors que j'attendais patiemment mon train afin de rentrer à mon domicile et ayant fini les choses que j'avais à faire plus tôt dans la journée je me suis retrouvé à devoir attendre plus d'une heure sur le quai avant que mon train ne daigne venir. En face de moi se jouait un spectacle des plus déroutant, une mère essayait par tous les moyens de vêtir son enfant d'une veste rembourrée rose bonbon. La couleur est, vous vous en douterez, pas du tout le sujet de ma déroute mais bien évidemment le comportement de la mère.  

Il m'est donc venu plusieurs réflexions :

Pourquoi cette mère s'acharne elle à tenter de vêtir son enfant de cette veste ? Il n'allait pas mourir de froid et ne pleurais même pas, tout ce qu'il essayait de faire c'est quitter la protection que lui offrait sa mère ainsi que la protection qu'elle voulait lui offrir. Mais jusque là cela peux se comprendre, elle voulait le protéger du froid - pour je ne sais quelle raison. Mais plus elle essayait de vêtir son enfant et plus elle échouait, allant jusqu'à, étant arrivée à bout de nerf, s'énerver contre son enfant et le frapper afin qu'il se protège du froid... j'en suis venu donc à une réflexion plus poussée : Qu'est ce qui fait que la souffrance d'un enfant peut autant affecter sa mère alors quelle-même est capable d'infliger à son enfant cette même souffrance ? Étant de l'autre côté et si je traversais la voie et jetais son enfant sur les rails que je venais de traverser avant qu'un train ne passe ? Comment aurait elle réagit ? Elle aurait pleuré probablement et m'aurait très certainement agressé. Mais pour quelle raison ? Même elle s'est montrée capable de faire souffrir son enfant pour une raison totalement absurde qui ne servait que ses propres intérêt - faire taire la voix qui lui disait que c'était une mauvaise mère. Je l'aurais débarrassée de son problème, elle n'aurait plus été contrainte de s'infliger cette torture mentale, n'aurait plus à s'occuper d'une progéniture sûrement pas voulue qui détruit sa vie et finalement, en y réfléchissant bien, je lui aurais rendu la vie plus simple.

  Évidemment je ne l'ai pas fait, pas par soucis du risque encouru car j'aurais tué un enfant, mais car j'étais bien au chaud dans un abri et que bouger m'aurais sorti de mon confort bien mérité. Et puis admirer cette mère se débattre était comme aller au cirque, l'enfant était le lion et la mère le dresseur qui fait faire des pirouettes toujours plus délirante à son animal dressé. Je n'y aurais pris aucun plaisir à aller aider cette femme en tuant son enfant, j'aurais simplement voulu voir ce qui allait se passer, comment aurait elle réagit ? Après tout, ce n'était qu'un Humain parmi tant d'autres...  

Courtes pensées d'un SociopatheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant