Chapitre 11 : Cookies et bière au beurre

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On marche dans les couloirs du bâtiment avec Albus. On se tient la main et c'est plutôt naturel, même si on est pas trop habitués.

Enfait, tout le monde s'en fiche qu'on se tienne la main ou pas. Appart une petite fille d'à peine cinq ans qui nous dévisage durant tout le temps où on reste dans un des ascenseurs.

Après tout, peut-être que ce n'était pas pour cette raison-là ; elle a sûrement vu des photos du père d'Albus dans des livres et se demandait si le garçon qui me tient la main est le fameux Harry Potter qui aurait enlevé ses lunettes. Albus ressemble à son père, il faut l'avouer. Mais pour moi, il ne ressemble à personne d'autre qu'à Albus.

On croise mon père qui sort de la salle à machines à boissons. Il tient une tasse de déca brûlante entre ses mains. Il nous sourit et vient vers nous.

« Coucou, vous deux. (Il semble se souvenir de quelque chose.) Oh. Albus, ta mère est sortie pour bosser sur quelques dossiers chez vous. Et elle m'a dit de te dire qu'elle avait reçu un patronus lui disant que finalement, elle ne pouvait pas prendre ses congés toute la semaine et qu'elle devrait aller au boulot à partir de demain jusqu'à jeudi soir. Donc elle doit finir des trucs à ta maison qu'elle n'avait pas encore fini.
- Ah, mince...
- Oui. Elle est désolée. Elle te fait des bisous et elle s'excuse. Tu vas pouvoir rester plus longtemps ici aujourd'hui.
- C'est pas grave! dit Albus, qui, visiblement, est très content de rester avec moi, ce qui me fait sourire. Bien-sûr, j'adore être avec elle, mais je la verrais les soirs, et puis je la reverrais pendant toutes les vacances. Je peux rester à la maison seul le soir et venir toute la journée voir Scorpius, quelque chose comme ça...
- Eh bien, en vérité, Tu peux venir dormir toute la semaine chez nous. Ta mère est d'accord. Ce soir, tu iras dormir chez toi, et demain soir, tu viendras chez nous.
- Oh oui! Génial ! »

Il boit un peu de sa boisson en nous regardant.

« Scorp, tu pourras sortir de l'hôpital dès demain soir. Tu auras des sorts à appliquer et des potions à boire tous les jours, a dit ton médicommage. Début janvier, tu auras un rendez-vous ici, pour voir si tout se passe bien.
- Super, dis-je, ironique.
- Je te fais confiance pour respecter la feuille de consignes qu'il te donnera.
- T'inquiètes. »

Mon père part en nous disant qu'il va dans la chambre parce-qu'il a aussi du travail pour le Ministère ; il reprend après-demain.

Je suis très content de pouvoir enfin partir de cet endroit triste.

Avec Albus, on entre dans la salle avec les distributeurs de boissons. On prend tous les deux une bière au beurre en bouteille. C'est beaucoup moins bon que celles de Madame Rosmerta, c'est sur, mais c'est délicieux quand même. Albus prend aussi un paquet de gâteaux à partager.

Ensuite, on ressort dehors, parce-que l'atmosphère des couloirs et des salles est désagréable et triste. La cour, même si elle n'est pas naturelle mais magique,  est largement plus respirable et joyeuse.

On s'assoit sur un banc et on déguste notre bière en silence.
Après quelques gorgées, je pose ma bouteille à côté de moi et ma tête sur l'épaule d'Albus. On se sourit. Je ferme les yeux.
Je perd alors mon sourire.

J'ai très froid, d'un coup. Et mal partout. C'est une sensation assez bizarre. Je tremble. J'ai chaud, j'ai froid, je n'arrive pas à savoir. Je transpire et je suis tout raide. Je me lève puis regarde Albus avec un regard de détresse. Son image est floue et je vois tout en noir et blanc. J'ai l'impression que les arbres bougent, tombent sur nous. J'ai envie de hurler mais je n'y arrive pas. Je m'écroule par terre pendant qu'Albus crie mon nom et que ma bière au beurre se répand sur le sol et sur mon visage pétrifié.




















Ma raison - ScorbusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant