Ma raison - Scorbus

Chapitre 2 : Graines de filet du diable

TW suicide, automutilation, maladie

« Je suis désolé... Scorpius... souviens toi juste que moi aussi, je t'aime, dis-je. Aurevoir.
_Non ! Albus ! Attends... je ne veux pas que... »

Mais je ne lui laissai pas le temps de finir sa phrase. Je partai alors en courant, ne supportant plus le regarder dans les yeux.

C'était comme si une main se refermait violemment sur mon cœur meurtri. Les larmes coulaient sans que je m'en rende compte. Je ne pouvais pas aller dans mon dortoir... je ne pourrais supporter de croiser Scorpius, de devoir affronter son regard... J'avais besoin de me calmer... Un bon bain dans la salle de bain des préfets me détendrait sûrement. Lily, ma sœur, m'avait donné le mot de passe. Elle était préfète de Gryffondor. Je pressai le pas en prenant la direction de la salle de bain. J'arrivais bientôt devant le tableau.

« Le mot de p...
- Fraicheur des pins ! criais-je, ne lui laissant pas le temps de terminer sa question.
- Inutile de hurler ainsi, jeune homme, répliqua le tableau d'un air offensé. »

La porte s'ouvrit. Je m'asseyais dans un coin, admirant les mosaïques.

De beaux souvenirs me remontèrent à l'esprit. Parfois, la nuit, Scorpius et moi, nous venions ici et nous nous éclaboussions, nous jouions comme des gamins. Nous étions heureux. Nous revenions trempés au dortoir et personne n'avait l'air de le remarquer.

Personne ne nous regardait, à cette époque. Ils ne prenaient pas cette peine. Nous étions bien, avant, lorsque personne ne s'occupait de nous. Nous faisions ce que nous voulions. Je soupirai.

« Maintenant c'est terminé. Je n'arrive pas à croire que j'aie fais ça... Qu'est ce qui m'a pris ?! »

Je prenais soudain conscience de ce que j'avais fait. Je pris la décision d'aller voir Scorpius et de lui expliquer que je ne pouvais pas rompre avec lui, c'était impossible, c'était comme... me casser moi même. Me priver d'oxygène... Me priver de vie... me priver de lui... Je suis tellement stupide.

J'allais me lever quand la porte s'ouvrit brusquement. J'ouvris des yeux ronds quand je vis Scorpius pénétrer dans la salle. Il avait les yeux rougis, et il était tout tremblant.

Je remarquai de longues traces, comme s'il s'était griffé, sur son jean noir. Il ne m'aperçut même pas et marcha droit devant, sans regarder autour de lui. Il était secoué de sanglots incontrôlables. Il actionna les robinets du bain et fit couler l'eau. Il avait sûrement eu la même idée que moi. Il s'approcha d'un robinet et sortit un bout de parchemin de sa poche. Il griffona quelques mots tremblants, d'une écriture maladroite et posa le mot sur le rebord du lavabo.

Qu'avait il écrit ? Que faisait-il ?... Je le regardais avec inquiétude. Il me faisait un peu peur... Serait il capable de... ? Non, il ne ferait pas ça... J'étais incapable de bouger, je me contentait de le regarder, ébahi, immobile, silencieux, presque tétanisé.

Scorpius s'assit sur le rebord de la piscine. Il fourra une main sa dans sa poche et en sortit sa baguette magique. Il la lança à travers la pièce. Il y eut une détonation assourdissante et elle se brisa en mille morceaux.
Je sursautai.

Mais... qu'est ce qui lui prenait ?

Il prit soudain une grande inspiration, et, sans se déshabiller, se jeta dans l'eau.

Je me levais brusquement. Qu'est ce qu'il fabriquait ? J'attendais qu'il remonte à la surface, mais au bout de quelques secondes, rien ne se passa.

Non... quel idiot... Il ne pouvait pas faire ça ! C'est complètement stupide.

Sans hésiter, je sautai dans la piscine, comme lui, entièrement habillé. Je le cherchai du regard. Il était au fond de l'immense baignoire.
Scorpius. Inerte et livide. Cette vision eu l'effet d'un coup de poignard dans mon estomac. Je nageai aussi rapidement que possible. Après quelques coups de bras frénétiques, je l'atteignai enfin et le prenai par le bras.
Je remontai à la surface avec lui et l'allongeai par terre. Mes vêtements me collaient à la peau et mes cheveux étaient dégoulinants d'eau, mais je me fichais bien de ça. Scorpius était peu être... mort. Non. Impossible.