Chapitre 19 : Tout va bien

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TW : violence, propos homophobes

Je me réveille à 5h57 en entendant Scorpius pleurer. Je me redresse brusquement et je le vois assis, roulé en boule au bord du lit. Je me lève et je m'assois à côté de lui. Il se tourne vers moi, l'air surpris.

« Qu'est ce qu'il ne va pas ? lui dis-je.
- Albus... Recouche-toi. Tu sais qu'elle heure il est, au moins ?
- Oui, j'ai regardé ton réveil. Mais tu détournes totalement la question.
- Je me suis juste un peu disputé avec mon père. Rendors-toi, tu vas être crevé.
- Non, c'est bon. Raconte-moi. S'il te plait. »

Il soupire et s'allonge. Je m'allonge à côté de lui et je le prend par la main. Il tourne la tête vers moi et essuie ses joues, puis me sourit enfin.

« Mon... Mon père est parti au travail plus tôt parce-qu'il était super en colère. Il était à deux doigts de démolir la maison... C'est bizarre que tu ne nous ai pas entendus. Bref. J'avais l'impression qu'il avait pas mal bu avant, et maintenant j'en suis presque sûr.
- Et... Vous vous disputez souvent ?
- Depuis les vacances d'été, tout le temps. En avril, l'année dernière, je me suis rendu compte qu'il buvait beaucoup plus souvent que je le pensais. J'espère vraiment qu'il n'est pas alcoolique... (Il regarde fixement le plafond et se racle la gorge, l'air triste, puis il se tourne vers moi en serrant ma main dans la sienne.) Tu en penses quoi, Al... ? On peut bien boire souvent mais ne pas être dépendant, non... ?
- Heu... Je pense que oui... Hum. Il n'est pas forcément alcoolique. En tout cas... Oui. J'espère vraiment aussi.
- Ouais... (Il regarde de nouveau le plafond.) Tu as déjà été bourré ?
- Pas que je sache. Et toi?
- Une fois l'année dernière, je crois. Mais je suis pas sûr. (Il hausse les épaules.) C'est pas très important...
- Explique-moi votre dispute, dis-je. S'il te plait.
- Ok. Bah... (Il me regarde.) On s'est disputés parce-qu'on parlait des relations amicales et amoureuses de mon père. Je lui dis tout le temps de tourner pour de bon la page, mais à chaque fois, il s'énerve et parfois, il pète les plombs. Je sais pas ce qui ne tourne pas rond chez lui. Je lui propose de sortir un peu, de faire des trucs, de parler un peu plus avec ses collègues de bureau, de changer d'air, de se faire d'autres amis... Il ne veut jamais rien entendre. Je sais que c'est pas à moi de faire ça... Mais j'en ai vraiment marre de le voir comme ça.
- Oh.
- Et là, on parlait tranquillement après avoir pris mes potions, puis j'ai remis en douceur le sujet sur le tapis. Il s'est énervé comme pas possible en me criant que ce n'était pas à moi de lui dire ça, qu'il répétait toujours les mêmes choses et qu'il ressortirait avec quelqu'un quand il le voudra et quand il sentira que c'est le bon moment, et la bonne personne. Je sais qu'il a raison, Albus, je le sais. Je veux juste l'aider, moi, ça me coûte rien de lui dire ça et ça ne lui coûte rien de m'en parler, et d'essayer d'être plus doux avec moi.
- Je ne sais pas quoi dire...
- Puis ensuite, après que je me sois excusé, il m'a frappé.
- Hein ?!
- Mais il s'est tout de suite excusé, il m'a embrassé sur la joue, il m'a prit dans ses bras et il est partit en pleurant.
- La vache.
- Ouais, dit-il en souriant un peu. Bref, on se rendort ?
- Scorpius, comment tu peux me demander ça après m'avoir dit... Tout... tout ça ?
- C'est comme hier, tu n'es pas mon psy, Al. J'avais seulement envie de te dire "tout ça" avant que "tout ça" n'explose à l'intérieur de ma tête. Et tu m'as demandé de t'expliquer, aussi, je te signale.
- D'accord. Mais... Il faudrait peut-être que tu parles à ton père de l'alcool, non... ?
- Je lui en parlerais. Ce ne doit pas être très grave... »

Il se rallonge sous la couette. Je le rejoins et je le prend dans mes bras. Je n'insiste pas pour en savoir plus. C'est bizarre, car il se rendort en même pas cinq minutes. Ou alors, il fait semblant.











Je me réveille de nouveau à 8h34. Scorp n'est plus à côté de moi. Je me lève et je pars en direction de la cuisine. Dans le mini couloir qui mène aux escaliers, je marche sur quelque chose.

Ma raison - ScorbusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant