Chapitre 1 : Immobile et silencieux

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attention, scènes pouvant heurter ; TW automutilation, suicide.

Scorpius Hyperion Malfoy et Albus Severus Potter étaient dans la bibliothèque de Poudlard. Il était 4 heures du matin. Tout était immobile, et silencieux. Ils adoraient ce moment de la nuit. Ils étaient assis côte à côte sur un grand fauteuil, dissimulés derrière un sortilège très complexe d'invisibilité que Scorpius s'appliquait à lancer chaque soir. Ils cherchaient un plan de Poudlard quelconque pour trouver une salle leur permettant de se cacher sans que personne pne les trouve, pour se parler en disant ce qu'ils ressentaient, sans devoir chuchoter ou même murmurer, pour que personne ne les entende.

Albus poussa une exclamation de joie en ouvrant un gros livre poussiéreux, intitulé "Histoire de Poudlard".

« Il est sûrement la dedans ! s'exclama-il.
- C'est ce que tu ne cesse de dire à chaque fois que tu ouvre un nouveau livre, Al'...
- Je sais que celui-là c'est le bon, dit Albus en feuilletant le livre. J'en suis sûr... et puis d'ailleurs, comment tu le sais, Scorp', que ce que je cherche n'est pas la dedans ?
Parce que... parce que... et bien... je ne sais pas mais... bredouilla l'intéressé. Enfin, Al'... arrête, il doit bien être 3 ou 4 heures du matin et tu n'as toujours rien trouvé ! On a cherché dans des cinquantaines, voir des centaines de livres ! C'est absurde de penser qu'une salle sur demande est ici, à Poudla... »
Scorpius n'eut pas le temps de finir sa phrase. Albus lui plaquait sa main sur la bouche.

« Chut ! tais toi, j'entends quelqu'un... murmura Albus en retenant sa respiration. »

Les pas de la vieille Madame Pince, la bibliothècaire de Poudlard, résonnèrent dans la bibliothèque.

« Elle s'est réveillée, elle nous a entendus... enfin, elle m'a entendu..., pensa Scorpius. »

Un point de lumière apparut soudain dans l'obscurité.

« S'il y a quelqu'un ici, qu'il se montre sur le champ, dit-elle en haussant la voix. Je... Je suis armée ! »

Elle leva sa baguette en jetant des regards furtifs autour d'elle.
Les deux jeunes garçons retenaient leur respiration. Si Madame Pince les trouvait là au beau milieu de la nuit, ils pouvaient être sûrs qu'ils seraient renvoyés. Oh, peu leur importait, de partir d'ici ou pas, ils s'en fichaient complètement. Ils détestaient aller à Poudlard, en particulier Albus. Mais leurs parents seraient sûrement en colère contre eux et s'ils rataient les ASPIC, ils pouvaient dire adieu à leur avenir.

La bibliothécaire s'avançait vers eux sans les voir. Ils n'osaient plus bouger, ni respirer. Elle passa devant l'endroit où ils étaient cachés sans leur accorder un regard et continua son chemin dans la bibliothèque, baguette à la main.

Après un quart d'heure de recherche, elle dût se résoudre à penser qu'elle avait tout bonnement imaginé ces voix, et elle tourna les talons en direction de son bureau.

Ils attendirent d'être sûrs qu'elle soit bien rendormie pour commencer à parler.

« C'est bon, maintenant ? murmura Scorpius.
- Oui, elle ronfle, écoute. »

Tout deux tendirent l'oreille est perçurent de long ronflements. Ils poufèrent tout bas puis se regardèrent.

« On a quand même eu chaud, dit Scorpius au bout d'un moment.
- Tu l'as dit, sourit Albus. »

Celui ci s'approcha soudain du blondinet en le regardant puis l'embrassa. Surpris, Scorpius mit ses mains autour du cou d'Albus. Ils restèrent un moment collés l'un à l'autre, avant que Scorpius brise le silence.

« Je t'aime, Al'..., murmura-il en se décollant de lui.
- Moi aussi... répondit Albus en baissant les yeux tristement.
- Qu'est ce qu'il y a ?
- Rien, rien...
- Si, dis moi...
- C'est que... enfin, j'en ai marre de me cacher pour te serrer contre moi, ou pour t'embrasser. J'en ai marre qu'on soit plus qu'amis seulement en cachette. J'en ai marre, Scorpius, déclara-il en prenant sa tête entre ses mains.
- Al... c'est mieux comme ça, tu sais... si les autres savaient ça ... s'ils savaient qu'on sort ensemble...
- S'ils savaient que nous sommes ensemble, et bien quoi ?
- Non, non, rien...
- Finis ta phrase ! s'énerva Albus.
- Non, non, rien, Al'...
- Si ! dis le moi !
- Et bien... ils nous détesteraient, comme avant !
- Et alors, qu'est ce que ça peut bien faire ? demanda Albus. On était bien, avant, on était pas obligés de se cacher, puisque les autres se fichaient de nous !
- Pas vraiment... dit Scorpius en regardant Albus.
- C'est à dire...?
- On était pas... bien.
- Pourquoi tu dis ça ?
- Eh bien, on était seuls, et...
- Non, puisqu'on était ensemble, répliqua Albus.
- Laisse moi finir ma phrase, s'il te plait, dit calmement Scorpius. Donc, on était seuls et rejetés, alors que maintenant, tout le monde nous aime...
- Ne me dis pas que tu aime la popularité ?!
- Et... et... si... je te dis "si", Albus ? »

Albus soupira et sembla soudain abbatu.

« Scorpius, tu veux donc qu'on continue de se cacher... pour se voir et être nous même seulement... en cachette ?
- Je ne sais pas...
- Scorpius, si c'est ça, ce que tu veux, je ne pourrais pas le supporter une seconde de plus... je ne veux pas... je ne peux pas rester un simple ami pour toi... Scorp... tu es beaucoup plus qu'un simple ami, pour moi. Si tu ne veux pas que ça se sache... notre...notre relation est... est vouée à l'échec, dit Albus d'un air malheureux en se levant, brisant en même temps le sortilège d'invisibilité.
- Mais...mais... Al... je... je t'aime !
- Je suis désolé... Scorpius... souviens toi juste que moi aussi, je t'aime. Aurevoir.
- Non ! Albus ! Attends... Non... je ne veux pas...»

Mais il ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase

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Mais il ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase. Il partit en courant, le coeur noué, la gorge serrée, laissant seul le garçon qu'il aimait à présent en pleurs.
Scorpius enfouit sa tête dans ses mains, laissant couler ses larmes.

« J'ai tout gâché. Je ne suis qu'un pauvre idiot. Albus ne me mérite même pas, pensa-il. »

Il se recrovilla sur lui même en pleurant toujours à chaudes larmes. Il serrait ses mains sur ses genoux, les lacerant à travers son jean. Ils étaient à présent en sang. Il faisait cela pour ne pas se faire plus de mal à lui-même, physiquement.

« J'ai perdu Albus. J'ai tout perdu. Il était tout. Je ne suis plus rien sans lui, se dit-il. Ma raison de vivre, c'était lui. »

Il posa sa tête sur ses genoux meurtris, pleurant toujours autant.

« Et puis...autant ne plus exister, je ne manquerais à personne, de toute façon... songea-il au bout d'un certain temps. Enfin, appart papa... »

Il se leva, tremblant, le cœur détruit, les jambes douloureuses, et prit la direction de la salle de bain des préfets, avec la ferme intention d'en finir. Il arriva devant la porte, essayant de stopper ses sanglots.

« Le mot de passe ? demanda le tableau.
- Fraicheur des pins, dit-il, les yeux rougis et la voix tremblante.»

Le tableau pivota et Scorpius entra dans la salle sans jeter un seul regard autour de lui. Il fit couler l'eau. En attendant, il s'approcha d'un robinet et griffona un petit mot d'adieu sur un bout de parchemin, caché au fond de sa poche. On pouvait lire ;

"Cher papa.
Je suis désolé. Je ne pouvais pas rester ici. C'était trop dur.
Albus était ma seul raison de vivre. Je l'ai perdu. J'ai tout perdu.
J'espère que tu me pardonneras.
Je t'aime, et ne viens pas me chercher, s'il te plait.
Je rejoins maman. Je m'occuperais d'elle, ne t'en fais pas...
Reste ici. Vis. Fais-le pour moi. Je sais que ce sera dur pour toi,
mais garde cette pensée pour te réconforter ;
Ton fils est heureux, soulagé.
S'il était resté, il aurait été trop
malheureux pour vivre normalement.!Affectueusement,
Scorpius."

Il posa le bout de papier sur le robinet d'un geste brusque.

Le garçon s'assit sur le rebord de l'immense baignoire, ne prenant même pas la peine de se déshabiller. Il enleva sa baguette de sa poche et la lança à travers la pièce. Elle ne lui servirais en rien à présent. Il y eut une détonation et elle se brisa en quelques morceaux. Sans même hésiter, il respira un grand coup et se jeta dans l'eau, la tête la première. Il se laissa porter jusqu'au fond de l'eau.

Fermant les yeux, il souriait. Il pensait à Albus. À sa mère, à son père. À des souvenirs heureux. Ils étaient loin maintenant, ces souvenirs. Après quelques minutes sans pouvoir respirer, il sentit la vie qui s'en allait peu à peu de son corps meurtri.

Soulagé de ce poids qui lui pesaient sur les épaules, il pensa encore une fois à Albus, puis ne bougea plus. Il resta immobile et silencieux.

Ma raison - ScorbusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant