Chapitre 10 : Mains froides, lèvres tièdes

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La porte s'ouvre alors que Scorpius et moi sommes allongés l'un sur l'autre, les lèvres collées. Je me redresse d'un coup et je sens que mes joues virent au rouge vif. Ma mère se contente de nous regarder, puis s'excuse en disant qu'elle avait pourtant frappé. Elle a l'air gênée mais je vois bien qu'elle est plutôt contente.

Comme elle commence à refermer la porte derrière elle, je lui dis :

« C'est pas grave, t'inquiètes. Reste ici.
- D'accord, dit-elle en avançant et fermant la porte.
- Rah. Je suis déçu, je voulais te le dire moi-même...
- C'est pas grave, Albus. Je l'ai appris il y a longtemps. Je vous soupçonnais... Heu. Ce verbe ne convient pas. Enfin ! Tu m'as comprise.
- Oui, oui, oui, mais... Je voulais te le dire pour de vrai. J'y tenais, dis-je.
- Alors, eh bien, vas-y.
- Heu... »

Je souris un peu et avance de quelques pas, comme si je montais sur une scène.

« Maman. Je suis gay. Enfin je crois. Bref, le plus sûr, c'est que j'aime Scorpius. Non, non, le plus sur, c'est que je suis fou amoureux de lui. »

Dire cette phrase me chatouille les entrailles et je souris beaucoup parce-que c'est une sensation agréable. Scorpius sourit aussi.
Ma mère plaisante ;

« Oh mon dieu quelle surprise ! je suis tellement contente pour toi Albus j'étais bien loin de m'en douter oh la la la la ! » s'exclame-t-elle en faisant appel à son piètre talent d'actrice.

Elle vient me serrer dans ses bras en riant. Je ris aussi. Je regarde Scorpius et lui fait signe de se joindre à nous pour faire un câlin collectif. Il vient et je l'embrasse sur la joue en souriant.

Drago entre à ce moment là et hausse les sourcils.

« J'ai raté un épisode ?
- Deux ou trois, lui répond ma mère.
- Ah bah... mince.
- Albus a fait son coming out !, lui dit Scorpius.
- Bravo!
- C'était difficile, je bredouille.
- Oui, c'est vrai. Alors maintenant, applaudissez! »

Je fais une petite courbette sous les rires et les applaudissements. Je rougis beaucoup, mais c'est pas grave.

Ensuite, ma mère et Drago se regardent et se mettent à dire en rythme et en chœur comme des enfants -on aurait dit qu'ils avaient prévu ça depuis longtemps- ;

« Le bisou! Le bisou! Le bisou!Le bisou! Le bisou! ... »

Je lève les yeux en l'air en rigolant, ça me met mal à l'aise. Je prend ça à la rigolade ; je ne bouge pas.

Mais Scorpius, lui, prend ça très au sérieux, un peu trop d'ailleurs.

Il sourit, se lève, pose une main sur ma joue et l'autre sur ma hanche, puis m'embrasse avec fougue avant que j'aie pu faire un geste.

Je me fige comme une statue, mais je lui rend son baiser. Il s'écarte en souriant. Je lui souris et les parents applaudissent encore. Mes joues sont en feu, je lui prend la main.
Il entrelace nos doigts. Je regarde nos mains puis lève brusquement la tête vers Drago :

« Alors ? Scorpius peut sortir dehors? Enfin, de la chambre ?
- Ils ont dit que oui, dès qu'il le voulait, répond-t-il. Mais il faut y aller doucement !
- Youpi ! dit Scorp.
- Sortons tout de suite, je dis. Je déteste cette pièce.
- D'accord, mais je me change d'abord. Je hais cette robe plus que tout au monde.
- Elle te va très bien, pourtant, lui dis-je en souriant. Tu devrais porter des robes plus souvent.
- J'en porte tout le temps à Poudlard et je déteste ça.
- Moi, j'adore.
- Je t'en offrirais des milliers pour Noël, si tu veux.
- Ce serait très gentil, dis-je en riant. »

Drago lui donne les vêtements qu'il portait quand il a été emmené ici. Ils ont été lavés depuis un bout de temps. Scorpius dit qu'ils sentent le citron (pas de chance, il déteste le citron. Oui, je sais, il a des goûts bizarres).

Ma raison - ScorbusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant