Chapitre 14 : Ces trois mots

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Je me réveille une deuxième fois.
Scorpius est debout, entrain de s'habiller. Je ramène la couette jusqu'au-dessus de mon nez.
Je cligne des yeux ; ils me brûlent.
Je me racle la gorge puis pousse un peu la couette pour pouvoir parler :

« Bonjour.
- Oh, salut Albus, me répondit-il en souriant, se tournant vers moi.
- Bien dormi?
- Bien, dit-il. Toi, tu as l'air fatigué.
- J'ai pas l'habitude de me coucher si tard. Il est quelle heure ?
- 11h. Mon père m'a réveillé à 6h pour prendre mes potions, mais j'ai pû me rendormir après.
- Ok.
- Tu te lèves pas ?
- Flemme.
- Hum, hum. Mon père est d'accord pour qu'on aille faire un tour à Londres cet après midi. Et tes parents aussi. »

Je me redresse très vite.

« Géniaaal!
- Oui! Il faut être rentrés avant dix-huit heures. Il m'a passé un truc moldu pour l'appeler (il me montre un vieux iPhone), je sais pas trop comment ça marche...
- J'en ai un aussi. C'est quoi ton numéro?
- Mon quoi? , demande-t-il, les sourcils froncés.
- Laisse, je t'ajouterai plus tard, dis-je en riant. »

Il hausse les épaules en souriant et sort de la chambre.

Je me lève et m'habille, puis vais rejoindre Scorp, qui se brosse les dents dans la salle de bain.
Je lui fait un câlin et il se retourne pour me faire un bisou plein de dentifrice. Tout en essuyant mes lèvres et mon menton, je m'exclame :

« Scorpiussseuuh! »

Il rit, se retourne vers la glace et me regarde dans le miroir en agitant sa brosse à dents sur ses dents déjà trop blanches. Je me rends soudain compte que j'ai oublié la mienne chez moi.

« Oh, merde! J'ai oublié ma brosse à dents. J'ai pris mon dentifrice mais pas ma brosse à dents. Quel con! »

Je ris et il rit aussi.

« Je peux te prêter la mienne, si tu veux.
- Beuuuurk! non merci !, dis-je en riant encore plus. »

Il passe sa brosse à dents sous l'eau, l'essuie sur son t-shirt et me la tend. Je la prend tout de même en souriant.

« Thanks, Scorpius.
- Iour weulcom, Alebusse Potteure !!!
- Aïeeee! mes oreilles ! »

On éclate tous les deux de rire.
Je me brosse les dents avec Scorpius qui m'enlace, le menton sur mon épaule. On se regarde dans le miroir. Puis je crache dans l'évier, nettoie sa brosse à dents, la pose et me tourne vers Scorpius. Il sourit, je souris. Je passe mes bras autour de son cou et lui fais un câlin.

« Ahlala, mais qu'est ce que je t'aime, Scorpius.
- Je m'aime aussi, énormément.
- Hé! Je croyais que j'étais pardonné!
- Il me faut plus de bisous que ça pour que je te pardonne, et tu devrais le savoir, Albus.
- Très bien, Sir Scorpius, comme vous le voudrez. »

Je prend ses deux mains dans les miennes et je l'embrasse partout, du haut de la tête jusqu'aux épaules, partout là où je le peux (sans dépasser le col de son t-shirt, évidement!). Scorpius rit et frissonne en même temps. Il serre nos mains et m'enlace encore. Il me murmure dans l'oreille :

« Je t'aime aussi très fort. »

Je ne réponds rien, parce-qu'il n'y a rien à répondre, et je me contente de sourire. Scorpius s'avance et donc je recule, jusqu'aux robinets ; il me plaque pratiquement contre le meuble et je me hisse pour m'assoir dessus. Je pose mes mains sur ses joues et je l'embrasse.

Ma langue se fraye un chemin entre ses lèvres et caresse la sienne doucement.

Je ris légèrement et lui aussi ; ça chatouille. Je tire sur sa chemise pour l'attirer toujours plus contre moi. Nos souffles se mélangent et j'ai l'impression de sentir son cœur battre contre mon torse. Je m'approche vers le bord et passe mes jambes tout autour de sa taille tandis qu'il caresse mon dos, les mains sous mon t-shirt.

Je l'embrasse sur les deux joues, dans le cou, partout, tandis qu'il frissonne en caressant mon torse. Je le serre, puis je lui souris. Il enfouit son visage entre mon épaule et mon cou, me serre encore plus contre lui en soupirant. J'aimerais rester comme ça jusqu'à ce que la mort m'enveloppe.

Enfait, non, je ne veux pas ça ; je réalise soudainement que j'ai vraiment envie de passer ma vie entière avec Scorpius Malfoy. Je veux tout faire, tout avec lui, tout, vraiment. Toutes les épreuves, toutes les aventures, toutes les joies et tous les malheurs de ma vie. J'ai envie de le lui dire, mais les mots m'échappent. Je l'embrasse sur le haut du crâne en lui chuchotant simplement que je l'aime.

Je voudrais le lui dire à chaque fois que je lui parle, que ces trois mots soient toujours dans les phrases que je prononce pour lui. Chacune de mes phrases.

Avant, j'avais envie de vomir quand je voyais des films romantiques à la télé ou que j'écoutais les chansons débiles de Célestina (ma grand mère est une grande fan), mais maintenant, tout ça prend son sens et y penser me retourne l'estomac tant je me sens heureux. Je lui répète encore ses trois mots et mes joues chauffent.

Je caresse ses cheveux et il lève la tête vers moi, souriant. Il se redresse et m'embrasse, comme pour répondre à ce que je viens de lui dire. Je pose mes mains sur ses joues, il caresse mon torse et mon dos. Je soupire sans lâcher ses lèvres, je l'enlace de mes bras et de mes jambes...

C'est un trop plein d'amour pour mon cœur ; il bat tellement vite que j'ai l'impression que la Terre exploserait si j'en avais plus d'un seul. Mon ventre crépite encore plus fort que le chaudron d'amortentia que j'avais vu dans la salle de potions l'année dernière, mes mains tremblent et mon sourire est ineffaçable. Ah, pff, l'amour.

Je me sens tellement bien que je ne remarque pas que Drago ouvre la porte. Je reste collé à Scorpius, mais lui s'écarte en rougissant. Je regarde Drago et je rougis aussi. Je descend du meuble, très mal à l'aise. Il s'excuse pour ne pas avoir frappé et nous dit que le petit déjeuner est prêt. Scorpius suit son père jusqu'en en bas et je fais pareil.

Scorp et moi nous installons sur le canapé après être allés dans la cuisine pour prendre les assiettes que Drago a gentiment préparées pour nous.
Je me sens coupable d'avoir pensé ça, mais j'aurais voulu qu'il travaille aujourd'hui. Toute la semaine, enfait. Ça m'énerve qu'il ait interrompu notre moment, je me sentais si bien.

On regarde la télé en mangeant nos œufs brouillés et notre bacon sans parler pendant que Drago va faire quelques courses. On se jette quelques regards et quelques sourires, mais rien de plus ; on est chacun dans notre fauteuil. Je ne sais pas pourquoi on est aussi mal à l'aise. Peut-être parce-qu'on a senti qu'on avait vraiment envie l'un de l'autre et que ça nous a ... effrayés? Que le fil qui nous a reliés pendant quelques instants nous a apeurés ? J'en sais rien.

En tout cas, l'ambiance est horrible et je ne fais rien pour arranger ça. Lui non plus. Je caresse Aliquem en regardant la série préférée des deux Malfoy.

Puis, Scorpius vient s'assoir sur mes genoux sans rien dire et me prend dans ses bras en me souriant. Je le serre contre moi. On ne parle pas, pas besoin. Il se retourne vers la télé en prenant mes deux mains dans les siennes. Il ferme les yeux et s'endort vraiment vite. Il a l'air épuisé.

On éteint la télé seulement quand Drago rentre, à l'heure de manger, vers treize heures. On s'installe à table et j'ai l'impression que l'atmosphère est beaucoup moins chaleureuse que hier soir. On parle peu. Je regarde Scorpius. Il semble parti très loin dans ses pensées. Je ne réfléchis pas vraiment à ce qui se passe et je mange tranquillement. En tout cas, j'ai hâte d'aller faire un tour en ville cette après midi.

Ma raison - ScorbusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant