Si la raison commandait nos sentiments [En Pause]

Chapitre XV - Sans nouvelles

Les jours passent à toute vitesse! Dans un tout petit peu plus d'un mois, ce sera Noël. J'attendais Julien sur un banc pas loin de la fac les écouteurs dans les oreilles. Cela fait déjà 2 semaines que je me repassais en boucle ce qu'il s'était déroulé ce fameux soir avec Tristan. Etienne avait débarqué quelques minutes plus tard après notre baiser passionné. Il avait réussi à négocier avec son patron pour revenir plus tôt afin de s'occuper de moi. Etienne ne s'était pas rendu compte du trouble qui s'était emparé de moi lorsqu'il a débarqué à l'improviste dans le salon. Son premier réflexe avait de me prendre dans ses bras et de m'embrasser. Ce contact n'avait rien à voir avec celui que j'avais vécu quelques instants plus tôt. Celui de Tristan m'avait fait brûler de passion. Avec Etienne c'était plus ordinaire et... teinté d'une pointe de culpabilité.
Je n'avais pas pu m'empêcher de couler un regard en direction de Tristan après la démonstration d'amour d'Etienne. Ce dernier avait gardé les yeux rivés au sol, la mine grave pendant que l'attention de mon petit ami était entièrement tournée vers moi. Dès que ce dernier s'était retourner vers lui, Tristan avait tout de suite repris contenance, comme si rien ne s'était passé. Etienne s'était avancé vers lui et il lui avait tendu une main en le remerciant d'avoir veillée sur moi. Tristan n'avait pas hésité à la saisir en lui disant que ce n'était rien.
Je n'étais pas aussi forte que ce dernier pour mentir. Le fait que nous nous étions embrassé, qu'il m'avait repoussé, l'arrivée d'Etienne et enfin la culpabilité qui s'était emparée de moi me donnaient la nausée. Etienne s'était rendu compte que je n'étais pas comme d'habitude et m'avait gentiment demandé si quelque chose n'allait pas. J'avais juste détourné le regard en bredouillant que j'étais fatiguée à cause de ma convalescence. Il avait eu l'air de me croire puisqu'il m'avait enlacé d'une main me frottant gentiment le dos avant que nous quittions l'appartement de Tristan.
Pendant 2 semaines, une infirmière était passé chez moi pour faire les soins. J'avais en effet décidé de congédier Tristan par SMS après ce qu'il s'était produit. Ce dernier n'avait pas très bien réagit. Il avait tenté de m'appeler plusieurs fois mais j'avais décliné les appels. De toute manière il était marié, moi en couple, nous voir était une très mauvaise idée. Malgré tout, sa présence me manquait. Je me disais qu'à force de ne plus le croiser, les choses reviendraient comme avant...

Soudain, deux mains virent me couvrir les yeux me tirant de mes pensées. Je retirais mes écouteurs de mes oreilles.

-"Salut Cassie!" Il me détailla. "Dis donc ça n'a pas l'air d'aller mieux toi..."

-"Je ne vois pas pourquoi tu dis ça!"

-"Cassie... ça fait quatre ans qu'on se connaît, je sais voir quand ça va pas. Déjà en début de semaine quand tu es revenue, même si je n'ai rien dit j'ai bien vu que tu n'étais pas dans ton assiette... J'ai d'abord mis ça sur le compte de l'accident mais là ça fais 2 semaines... Il y a autre chose pas vrai?"

En effet, difficile de cacher mon état à Julien que je croisais tous les jours. Malgré le maquillage je n'arrivais pas à cacher les énormes cernes qui se trouvaient sous mes yeux et j'avais été beaucoup moins loquace ces derniers jours.

-"Ok je vais te dire ce qu'il y a, mais pas ici."

Nous sommes allés dans un petit salon de thé à quelques rues de l'université. J'aivais tout raconté à Julien. Il était la seule personne à qui je pouvais me confier et j'en avais besoin. Son visage avait changé d'expression tout au long de mon récit, passant de la surprise à l'inquiétude.

-"Attends! Tu veux dire que ton médecin t'as sauté dessus?"

-"Pas sauté dessus Tristan, preuve en est il a tout arrêté. C'est là qu'Etienne est arrivé.."