Chapitre XI - Anniversaire de couple

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-"Vous avez été vraiment parfaites toutes les deux !"

Nous étions dans la voiture de Tristan. Ce dernier avait gentiment accepté de nous ramener, nous évitant ainsi un voyage en bus. Tout au long du trajet, nous avons discuté d'une éventuelle réintervention dans l'hôpital de notre part. Bien entendu, il faudrait s'organiser avec la direction, mais la chose semblait tout à fait possible. Après avoir déposé Anna, je me retrouvai seule en compagnie de Tristan.

-"J'ai pu observer que Léa et Thoé t'apprécient tout particulièrement."

Tout en disant cela, Tristan me jeta un rapide coup d'oeil avant de se concentrer de nouveau sur la route.

-"Ils sont vraiment touchants..."

Une question me brûlait les lèvres mais j'avais peur de la réponse que mon ami me donnerait. Tristan sembla remarquer le conflit interne qui se jouait en moi.

-"Cassie, tu vas bien?"

Je soufflais un bon coup, tentant de me donner le courage d'encaisser la réponse qui allait suivre.

-"C'est que... quels sont leurs chances de survie ?"

Au même moment, Tristan se gara dans ma rue. Je n'osais pas le regarder, attendant toujours le verdict du médecin. Malgré tout, je perçu que son corps se tendit à l'entente de ma question. Il ne répondit pas immédiatement, cherchant probablement les bons mots.

-"Léa a une chance de s'en sortir... nous expérimentons un nouveau traitement qui semble agir sur ses tumeurs." Il s'interrompit pendant quelques seconde. Mon cœur accélérera. "Pour Théo... c'est plus compliqué..."

Enfin j'eu le courage de planter mes yeux dans les siens.

-"Combien de temps?" Le coupais-je.

-"Les médecins les plus optimistes lui donnent encore trois à quatre mois si nous n'arrivons pas à le stabiliser rapidement..."

Je fermais mes yeux en me détournant de Tristan. La voix de ce dernier était détachée, froide, probablement par habitude. Après tout un médecin se devait d'avoir le recule nécessaire pour exercer, au risque de sombrer à la perte de chaque patient. En revanche, pour moi, ce détachement était beaucoup moins évident. D'autant plus après la journée que j'avais passé avec ces gosses.

-" C'est tellement injuste... Ce sont des enfants!"

Les larmes me montaient aux yeux. Tristan me pris dans ses bras, et, bien que la position n'était pas confortable avec le levier de vitesse entre nous, son étreinte me faisait du bien.

-"Je sais Cassie... Je sais..."

*****

Les jours suivants, je m'étais plongé dans la fac et les cours afin d'oublier la réalité qui m'avait frappée après ma journée à l'hôpital. Finalement la semaine était passé à une vitesse incroyable. Avec Julien, nous avions décidé de passer le vendredi après midi à la bibliothèque universitaire afin de travailler sur nos cours et nos séances de travaux dirigés. Alors que je faisais des recherches sur la jurisprudence concernant la recevabilités des moyens des parties dans un procès, je reçu une boulette de papier en pleine tête. Aussitôt je levai le nez de mon écran d'ordinateur pour voir de qui elle provenait. Julien, face à moi me fit signe de retirer mes écouteurs.

-" Un ciné entre potes ce soir ça te dis? Ils ont sorti un film de science fiction qui à l'air pas mal sur la conquête de nouvelles planètes et la rencontre d'extra terrestres." Me dit-il tout en chuchotant.

Je secouais la tête.

-"Désolée! On est le 10 octobre...On fête nos cinq ans avec Etienne ce soir. Et on profite de ce week end tous les deux, il part deux semaines à partir de la semaine prochaine..."

-"Effectivement inutile de lutter alors".

*****

Lorsque je rentrais à l'appartement vers 18h30, l'appartement était embaumé d'une délicate odeur de nourriture qui s'échappait de la cuisine. Après avoir rangé mon manteau et mon sac, je me dirigeais vers le salon. La table avait été dressée à la façon d'un restaurant gastronomique, et des bougies allumées un peu partout rendaient la lumière tamisée.

-"Salut ma chérie!"

Etienne enleva son tablier pour venir m'embrasser.

-"Mets toi à ton aise ! Je mets le plat de résistance au four et je te rejoints pour l'apéro."

Je suis allée chercher son cadeau dans la chambre. Je l'avais acheté quelques semaines auparavant. En revenant dans le salon. Etienne était assis sur le sofa, tenant un cadeau de taille moyenne dans ses mains, joliment emballé. Je lui tendis le mien:

-"J'espère qu'il te plaira..."

Etienne déballa l'objet.

-"Oh Cassie tu n'aurais pas dû! Il a dû te coûter un bras!"

En effet, ce dernier tenait dans sa main un exemplaire d'un des ouvrages de travail original de Voltaire que le philosophe avait annoté lui même, une pièce très rare. Etienne étant fasciné par la philosophie, je me doutais que ce présent provoquerai son petit effet. À son tour, il me tendit son paquet. De toute évidence ce dernier venait d'une bijouterie. Lorsque j'eu finis de le deballer, je me retrouvais avec une boite en écrin rouge. Lorsque je l'ouvris, je découvrit à l'intérieur un magnifique collier de perles de culture.

"Il est magnifique..."

-"C'est vrai, il te plaît ?"

J'admirais le calibre des perles assez important sans être trop gros, et la régularité de chaque perle qui composaient le bijoux.

-"Tu es fou! Je l'adore!".

Etienne pris le bijoux délicatement dans ses mains afin de me l'attacher autour du cou.

Le reste de la soirée continua sur la même lancée. Après un apéritif, nous sommes passés à table. Une ribambelle de plats végétariens élaborés se suivirent. Étienne avait dû passer toute sa journée derrière les fourneaux pour préparer tout cela.

Après le repas, nous avons fait coulé un bain, afin de nous retrouver enfin après cette semaine de travail et avant qu'il ne reparte pour l'Allemagne. La baignoire de la salle de bain était suffisamment spacieuse pour deux personnes. Etienne était rentré dans l'eau le premier, me laissant me glisser entre ses jambes, dos à son torse.

La buée s'échappait de l'eau chaude, recouvrant le miroir de la salle de bain. Par la chaleur, nos muscles s'étaient totalement. Etienne commença à m'embrasser au niveau du cou et de la clavicule. Je le sentais se tendre entièrement derrière moi. Je tournais la tête afin de l'embrasser. Nos corps commencèrent à bouger ensemble, dans une danse qu'ils connaissaient parfaitement au bout de cinq années.

-" Je t'aime Cassie..." me sussura t-il avant de s'abandonner à moi.

*****

Cela faisait déjà cinq jours qu'Etienne était parti à Munich. J'avais malgré tout des nouvelles de lui tous les soirs au téléphone. Il me racontait sa journée et moi la mienne. Après cette fameuse soirée anniversaire, je n'avais pas repensé a Tristan et cela me rassurait. Au final mon intérêt pour lui n'avait dû être provoqué que par le choc de le revoir après autant de temps.

J'avais repris le sport pendant l'absence d'Etienne, me forçant à courir plusieurs fois par semaine. N'ayant pas cours en ce vendredi après midi, j'avais enfilé mes baskets et j'étais partie courir à travers les rues de Paris, écouteurs à fond dans les oreilles. J'avais parcouru la moitié de mon parcours lorsque je suis arrivée aux champs de mars. Décidant de redoubler, je suis arrivée à un passage piétons dont le bonhomme était vert. Je m'engageais pour traverser.

Ce jour là, je n'aurais peut être pas dû prendre cet itinéraire.

Je n'aurais peut être pas dû écouter la musique aussi fort et je l'aurais peut être entendu arriver....

.... Cette voiture qui me renversa...

Si la raison commandait nos sentiments [En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant