Si la raison commandait nos sentiments [En Pause]

Chapitre XXI - Je t'attendrai

          Une fois que nos lèvres se détachèrent, nous restâmes dans les bras de l'autre pendant un moment. Je savais que ma vie était sur le point de changer. Lorsque je commençais à me dégager de son étreinte il la resserra autour de ma taille.

-"Tristan.."

-"Ne t'en vas pas."

-"Je ne m'en vais pas."

Il releva les yeux pour me regarder, je lui pris le bras et le tirais vers moi.

-"Viens."

Docilement il me suivit jusqu'au salon et je le fis s'asseoir sur le canapé. Je m'installais  en tailleur à côté de lui mais me mis de côté pour pouvoir l'observer.

-"Qu'est ce qu'on va bien pouvoir faire maintenant tous les deux?"

Il ne dit rien pendant un moment et je reposais le côté de ma tête contre le dossier du sofa. Il fixait toujours ses cuisses.

-"Je ne sais pas. La seule chose que je sais c'est que je souhaite être avec toi."

Des papillons se firent ressentir dans mon bas ventre, mais je ne répondis rien. 

-"Cassie... Est ce que tu aimes encore Etienne?"

Je détournais mes yeux de lui à cette question, les reposant sur l'écran éteint devant nous.

-"Je ne sais plus. Je crois."

Il prit un moment avant de renchérir. Il finit par planter ses iris vertes dans les miennes. 

-"Et moi? Est ce que tu ressens plus que de l'attirance physique?"

Il était tendu en attendant ma réponse. 

-"Oui. Oui je ressens quelque chose pour toi."

Ses épaules se décontractèrent en signe de soulagement. Les larmes me montèrent aux yeux rien que par le fait de penser à la situation dans laquelle je m'étais mise.

-"Et toi Amélia?"

Il secoua aussitôt la tête.

-"Je n'ai jamais été amoureux d'Amélia je te l'ai dit... ce soir là. Je l'apprécie c'est tout."

-"Alors pourquoi tu ne la quitte pas?"

-"Parce que si je le faisais mon père ne me pardonnerait jamais cet affront. Ma famille serait très mal vue du milieu mondains. Certains de ses contacts lui tourneraient le dos, sans oublier que le père d'Amélia, qui est politicien, a le bras tellement long qu'il peut nuire à ma famille."

-"Donc tu vas quand même l'épouser?"

       Ma voix avait été plus forte que je ne l'aurais voulu gagné par la colère. Pourquoi m'avouer qu'il avait besoin de moi si c'était pour rester avec elle? Pourquoi nous infliger tout cela si notre histoire n'avait aucune chance?

-"Cassie je ne l'aurais jamais demandé en mariage si je t'avais revu avant. Et puis toi alors? Tu quitterais Etienne pour moi?"

Je me mordis la lève inférieure à cette question.

-"Je.. J'ai besoin de temps."

Il hocha la tête.

-"Tout comme moi. Mais je sais une chose Cassie, je ne peux plus me passer de toi."

Il ne m'avait pas quitté des yeux en disant cela.

-"Depuis quand le sais tu Tristan? Que tu ressens autre chose que de l'amitié envers moi?"

-"Je pense que tout à commencé le jour où je t'ai revu au mariage de Lucie. Avant lorsque je pensais à toi, c'était à l'adolescente un brin timide et qui était la meilleure amie de ma sœur avec qui il m'arrivait de passer un peu de temps étant plus jeune. Au mariage j'ai été pris de court par toi... comment tu avais grandis, la femme que tu étais devenue."