Chapitre XVII - Pluie torrentielle

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            Il était 17h lorsqu'on frappa à la porte d'entrée. Ma mère se précipita pour aller ouvrir, il n'y avait aucun doute sur l'identité du visiteur. Mon père s'approcha de moi et me prit par les épaules. Je savais combien il détestait me voir quitter la maison même après quatre années. Tristan et ma mère nous rejoignirent dans le salon, casque à la main. Il était vêtu d'une énorme veste de moto noire, d'un jean de la même couleur avec des ourlets au niveau des chevilles et des baskets blanches. Je n'avais pas l'habitude de le voir dans une tenue aussi décontractée mais je trouvais que ça le rendait diablement sexy. Il serra la main de mon père avant de m'embrasser sur la joue. Sa bouche était froide et me fit frissonner. 

-"Tu es prête?" Me demanda t-il avec son petit sourire en coin. J'acquiesçais. 

           Dire au revoir à mes parents fut assez bref. Tout comme eux je détestais ce moment, néanmoins ils nous suivirent jusque dehors. Il avait plu tout au long de la journée et je fus soulagée de constater que la pluie s'était enfin arrêtée. Tristan me tendit un casque identique au sien et un blouson un peu trop grand pour moi. Après avoir enfilé des gants et mon sac à dos sur mes épaules, il m'avait aidé à monter à l'arrière de sa Yamaha SCR 950 noire.  Une fois montée,  je regardais à droit et à gauche pour trouver un endroit où me tenir. Je vis qu'il secouait la tête amusé.

-"Cassie je ne vais pas te manger si tu t'agrippes à moi". Me dit-il avec une voix moqueuse. 

Hésitante, je passais mes bras autour de sa taille puis le serra afin de garder mon équilibre. 

Il tourna la tête vers moi. 

-"Tu es bien installée?"

-"Oui je crois.." soufflais je.

-"Parfait!"

            Il démarra d'un coup de pied l'engin et fit rugir le moteur. Tristan adressa un dernier signe de main à mes parents et je fis de même avant qu'il ne se mette en route. 
Malgré mon inquiétude quant au fait d'avoir froid sur le trajet,  je me rendis très vite compte que mes protections et le dos de Tristan m'isolait du froid et du vent.  Assez rapidement nous avons gagné l'autoroute et la vitesse du véhicule doubla, puis tripla. Je m'étais un peu crispée au début serrant resserrant ma prise autour de lui. Il s'était contenté de rire et accéléra encore plus. Très vite je me détendis mais ne relâchais pas ma prise. Un petit sac hermétique était placé entre nous deux, contenant les affaires de Tristan,  mais il n'était pas assez imposant pour m'empêcher de poser ma tête contre son dos. 

             Les choses commencèrent à se gâter peu de temps après que nous avions passé Chartres, la pluie tombait de nouveau. Nous avons tout de même continué une dizaine de kilomètres mais au bout de quelques minutes il se mit à pleuvoir tellement, qu'outre le fait d'être trempés, cela devenait dangereux. Tristan ralentie l'allure et prit la première sortie qui s'offrait à nous: Direction Champseru. Il s'agissait d'un tout petit village où le seul endroit où nous avons trouvé refuge était un bar/hôtel dont l'inscription en lettre bleue s'effaçait par le temps. 

-"Je suis désolé Cassie mais il pleut beaucoup trop... On va s'abriter à l'intérieur le temps que ça s'arrête et on repartira quand le temps sera plus clément." Sa voix paraissait sincèrement navrée. 

             Nous sommes entrés dans le petit bar et contre tout attente il était bondé. Nous étions loin des endroits que nous fréquentions d'habitude mais j'étais tellement trempée que je ne pu qu'apprécier de me retrouver au chaud. Nous étions dégoulinants en arrivant dans leur établissement et la gérante d'une soixantaine d'année nous offrit gracieusement de nous sécher  à l'aide de serviettes puis nous apporta 2 plaids en laine. Une petite cheminée offrait un peu de chaleur au lieu, et bien évidemment je ne me fis pas prier pour m'installer à la table qui se trouvait juste à côté. Je regardais Tristan pendant que ce dernier était gentiment allé nous commander quelque chose à boire. Ses cheveux châtains trempés étaient plaqué sur son front et quelques gouttes dégoulinaient le long de sa joue. Il revint vers moi avec 2 énormes chocolats chaud, surplombé de chantilly. 

Si la raison commandait nos sentiments [En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant