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Je me retrouvais à nouveau devant Kairi dans ce lieu blanc au milieu de ces fleurs. Il portait toujours l'Yga que je lui avait laissé. Kairi s'amusait à courir dans ce champ où les pétales valsaient autour de lui. Au dernier moment, le jeune humain s'aperçut de ma présence ici. Et dans un élan de joie, Kairi s'approcha de moi avec un magnifique sourire.

—C'est encore vous ?
—Il faut croire que ta présence apaise ma conscience.

Nous nous étions assis au milieu des fleurs, laissant le vent nous procurer bien être et douceur.

—J'ai l'impression de vous connaître mais je...je n'arrive pas à me souvenir.

Il se tint la tête en tentant en vain de se rappeler, mais cet effort lui fit un mal soudain.

—Tu n'as pas besoin de te souvenir de moi...

Il me fixa tristement, ses yeux devenaient humides comme s'il était sur le point de pleurer.

—Tu m'échapperais à nouveau si tu te souvenais de moi. Parfois, certaines vérités ne sont pas bonnes à entendre.

Quand il ouvrit la bouche pour me répondre, il s’arrêta soudainement. Préférant se murer dans le silence, l'humain cala sa tête contre mon épaule en soupirant d'aise, glissant sa main dans la mienne. Alors que j'étais un inconnu à ses yeux, Kairi se semblait proche de moi.

Nous étions toujours liés.

—Je suis un inconnu, Kairi.
—J'écoute mon corps et mon cœur. Me répondit-il.

Je ne pus m'empêcher de reprendre espoir et de caresser sa joue en entendant sa réponse. Ses cheveux cachaient légèrement son regard. L’humain se laissa faire en rougissant avant que nos yeux se rencontrent et que nos lèvres se s'unissent.

Même si ce n'était qu'un rêve, ce doux baiser était malsain, mais j'en avais besoin. Ma langue glissa délicatement entre ses lèvres pour aller chercher la sienne. Kairi tremblait contre moi, et peinait à respirer par le nez. Il laissa même échapper des petits gémissements étouffés.

Mais quand j’ouvris mes yeux, je réalisai alors que nous ne devions pas nous rapprocher.

—Je suis désolé, Kairi.

Oui, Kairi me manquait, oui j'avais même envie de le prendre maintenant. J'étais prêt à faire de ce rêve un rêve érotique dégoulinant de possibilités, mais je devais rester réaliste. Je n'avais rien à gagner à agir ainsi et ce serait être égoïste. Kairi n’avait pas besoin de ça.

Mais Kairi n’était pas du même avis que moi. Je l’avais sous estimé. Il me prit complètement au dépourvu.

—Je ne sais pas pourquoi mais j'ai...envie de vous...
— Kairi, tu…

Dans le feu de l'action, je n'avais même pas remarqué que Kairi était au dessus de moi, à califourchon qu'un lit à baldaquin était apparu. Il y avait du bon à être dans un rêve par moment. Là clairement, je ne pouvais que céder à Kairi. Le garçon dont j'étais amoureux voulait se rapprocher avec moi malgré sa perte de mémoire. Intérieurement, j’étais heureux, comblé par une joie intense. Mais je ne devais rien montrer à Kairi. Ça ne serait pas bon pour lui.

—Depuis quand es-tu entreprenant, Kairi ?
—N-Ne vous moquez pas de moi ! Je n'ai aucune raison de rester passif…

Sauf qu'il avait toujours été passif, et je n’avais pas envie de lui céder cette place qui me revenait de droit. Mon corps était fait pour aller dans le sien, pas l’inverse. Cependant, qu'il fasse le premier pas me plaisait beaucoup, il avait un certain charme malgré son jeune âge.

En le regardant, je caressais doucement ses cuisses. Kairi était toujours au-dessus de moi quand nous nous déshabillions, et se pencha un peu plus en avant pour m'embrasser sauvagement. Kairi n’hésita pas à utiliser de sa petite langue pendant que son sexe rentrait en érection. Mes mains se contentaient d'agripper ses fesses, l'invitant à s’empaler. Mais pour ne pas précipiter non plus les choses, je glissai délicatement un doigt en lui.

Je faisais des allées venues dans sa chair avant d'en insérer un deuxième. Kairi se tint à moi en criant tout près de mon oreille, ses bras autour de mes épaules.

Le contact de nos peaux nues ne me laissa pas indifférent.  Il avait toujours cette même chaleur. Pas uniquement en mettant mes doigts en lui. Mais tout son être entier. Chaque membre qui composa son corps était brûlant. Cela semblait si vrai.

Mais je ne devais me méprendre. Cet instant n’était qu’un rêve.

—Je suis un inconnu. Lui dis-je.
—Je m'en fiche. Vous êtes le seul pour qui mon cœur bat.

Bordel, je craquais. Kairi me faisait perdre le peu de raison qui me restait. Je forçais son intimité à s’écarter. Kairi avait un peu de mal à supporter ces caresses, mais ne tenta pas de m’arrêter pour autant. Il prenait sur lui, trouvant une certaine forme de plaisir dans ce que je lui apportais. Il me manquait, mes doigts glisser facilement en lui. Inconsciemment, mon humain se souvenait de moi.
Enfin, dans les rêves, tout était possible.

Mais je finis par arrêter. Je retirais mes doigts et le retournai à quatre pattes afin de ne pas voir son visage. Cela n’avait rien à voir avec de la soumission. Mais si je voyais son visage maintenant, jamais plus je n'ouvrirai mes yeux pour me réveiller. Et dans ma tête, je m’excusais pour mon comportement.

Je poussais ma verge en lui en le tenant par les hanches. Son intimité m'accueillit et se resserra autour de moi comme il le fallait. Je sentais ses chairs m'attirer en lui, cette chaleur envahir mon être et pénétrer dans mes veines pour remplir mon cœur de bonheur.

***
Quand j'ouvris les yeux,  la nuit était  déjà tombée sur Iris. Je pris un certain temps pour me redresser en position assise. À cause de ces maudites pilules,  il m'arrivait de m'assoupir et de rêver de Kairi.

—Ça semblait si réel...

J'étirais mes membres avant de me lever de mon lit et de poser les pieds sur le sol. Ma chambre représentée parfaitement l’état dans lequel j'étais.
Mais ce rêve m'avait beaucoup apporté. Et je sus que je devais me ressaisir. Déterminé, je décidai de remettre de l’ordre à cette pièce.

Les rideaux avaient été remplacés, ainsi que les draps. Plus une poussière avait sa place dans cette pièce. Cela m'avait occupé une bonne partie de la nuit et le soleil s’était déjà levé sur le royaume.

Ayant bien dormi avant, je n’étais pas fatigué malgré ce décalage. Je préparais mes affaires car un nouveau périple m'attendait. Je n'avais pas oublié que je devais rencontrer les Alèthéias pour rencontrer la conscience d’Aïra. Hormis le faite qu'il ait sauvé Kairi d’une mort certaine, je devais parler avec lui. Je ne m’étais jamais excusé pour ce que j’avais fait. Son cœur battait toujours en moi.

J'étais décidé à changer le destin, et peu importe qui se dressera entre Kairi et moi. Et pour cela, je devais définitivement tourner la page et dire au revoir au passé.

Aujourd’hui, Kairi était mon présent et l’on futur, je devais me séparer d’Aïra une bonne fois pour toute.

KILLIK ( KAIRI, Vol.2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant