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T'avais-je déjà dis que je croyais en Dieu ? À Iris, le peuple, ainsi que le roi sont très croyants sur ces terres. J'éprouve un profond respect que pour la divinité d'Iris. Anémoi Thÿellai est ce Dieu en lequel je crois. Et si t'en parle seulement,, c'est parce qu'il a entendu mes prières.
—Tes prières ?
—Oui, celles de pouvoir être de nouveau avec toi.

Un instant, j'avais perdu connaissance en sentant les lèvres de Kairi contre les miennes. Et si ce baiser avait pour but d'être chaste, le jeune héros à l'Yga était en train de littéralement dévorer ma bouche de la plus maladroite de façons.

—Hmmmmm !?

Il se ne contentait pas non plus de plaquer seulement ses mains sur mon visage. Non, Kairi écrasait mes joues entre ses paumes, ne se rendant pas compte qu'il était terriblement adorable dans sa manière de prendre les devants. D'ailleurs, il ne les avait pris que très peu de fois, et il ne faisait jamais vraiment preuve de douceur. Avant qu'il ne perde sa mémoire, il avait tendance à ne pas savoir utiliser correctement sa langue entre autre pendant nos baisers. Je ne parlais pas du nombre de fois où ce petit con d'humain m'avait mordu en pleine fellation, non plus. Mais même aujourd'hui, il s'investissait dans notre relation, alors que plus rien ne nous liait.

Et au bout d'un instant, il finit par séparer nos lèvres l'une de l'autre, me laissant avec un grand vide. Sa bouche me manque déjà.

—Q-Qui êtes-vous réellement pour moi ? Osait-il demander alors qu'il venait de se jeter sur moi la minute d'avant.
—C'est à toi de trouver la réponse Kairi. Réfléchis à la signification de ce baiser, peut-être trouveras tu quelque chose ?
—J-Je suis désolé !

Ce côté timide de Kairi n'avait pas changé et ça, ça me faisait craquer. Il prenait les devants mais fuyait quand il ne maîtrisait plus rien.

—Qu'aimerais-tu que je sois pour toi ?
—Je...

À son expression, il devait sûrement se poser des questions à mon sujet, chercher des réponses à ce qu'il ressentait véritablement.

—Tu n'as pas à te justifier devant moi, jeune homme.
— Killik, je ne sais pas quel mot mettre dessus mais je sais que vous et moi, avons une relation particulière... et unique.
—Dis-toi que la réponse à ta question se trouve dans ce baiser.

Je relevais à l'aide de mes doigts sa tête qu'il avait baissée pour fuir mon regard.

— Qu'est qu'un baiser signifie pour toi ?

Puis, je finis par me lever et pris sa main pour l'aider à suivre le mouvement. Finalement, Kairi restera muet à propos de ma dernière question. C'était difficile de répondre à cela quand on avait plus de souvenirs de soi-même.

Le lendemain arriva bien assez rapidement. Je n'avais pas réellement fermé l'œil de la nuit après ce qui s'était passé entre nous. Comment aurais-je pu avec Kairi ? Il dormait dans la pièce juste en face de ma chambre et j'étais incapable de le rejoindre. Mais je n'avais pas perdu de temps, la situation pressa. Je réunis Lisla et Mikleo dans le salon de ma chambre, laissant les deux humains se reposer.

Les choses sérieuses allaient reprendre à présent. Si Kairi était en sécurité pour l'instant, je n'avais aucune nouvelle d'Emil et je me souvins que Mustang et Valkyria s'étaient lancées sur leurs traces. À part Mikleo, je n'avais pas révélé mon alliance avec la reine de Vah'Nalla à Lisla.

—Lisla, tu as dit que les hommes de Vdrike vous avaient retrouvé, n'est-ce pas ?
— C'est exact, pourquoi me demandes-tu cela ?

Quand je tentai de rétorquer à la jolie blonde, Mikleo s'interposa. Il savait parfaitement que je ne lui faisais pas confiance.

— Killik, te rappelles-tu que c'est à Nibelheim que nous avons commencé nos recherches ? Me lança-t-il du coin de l'œil.

Mon bras droit se leva de son fauteuil pour se tenir à mes côtés et me parler dans l'oreille.

—Ne laissons pas de place aux doutes à Lisla où Kairi pourrait mal le prendre.

Il avait raison, je ne devais pas montrer à Lisla que j'avais un manque de confiance en elle. Peut-être que je me trompais, mais je n'avais pas la preuve pour changer d'avis.

—J'ai compris qu'Emil était en vie, est-ce vraiment la vérité ?
— Oui, c'est bien la vérité, lui répondis-je en la regardant.

Les mains dans les poches, j'allais vers elle qui était toujours assise sur son fauteuil. Arrivé à sa hauteur, je me penchais ai dessus d'elle pour l'avoir dans mon viseur.

—Tu es de quel côtés ? Lui demandais-je.
—Je te demande pardon ?

Elle se leva pour me faire face et fronça des sourcils.

—T'es une Alèthéias pas vrai ?

Elle resta silencieuse, alors j'arrivais à ma conclusion.

— C'est donc ça, hein ? Constatais-je.

Je ne l'avais porté dans mon cœur, je doutais de sa loyauté. Il y avait toujours cette petite alarme en moi qui retentissait.

—Et donc ? Ça fait de moi ton ennemie ?

Je me redressais sans rien lui répondre. Mais je la sentis courir dans mon dos pour me dépasser et se mettre devant, pour me couper le chemin.

— Je considère sincèrement Kairi comme mon petit frère !

Je plongeais mes yeux en elle sans rien lui répondre. Je ne doutais pas de sa parole envers Kairi, mais pour autant, elle n'avait pas ma confiance.

— Mikleo, reste au palais. Je ne peux pas rester sur Iris pour l'instant. Commençais-je.

Le capitaine se pencha légèrement en avant, le poing au cœur pour accepter ma décision.

—Quant à toi, tu vas venir avec moi.
— Hein ?
— Tu as parfaitement compris, dis-je à Lisla.

Puis je quittais la pièce. Seulement, je n'avançais pas plus loin quand la porte se referma derrière moi.

— Tu écoutes aux portes, maintenant ?

Kairi avait entendu notre conversation, et s'était mis à l'écart pour ne pas nous déranger.

— Vous allez me punir ? Dit-il ironiquement.
— Ça se pourrait, répondis-je très sérieusement.

Kairi se tritura les doigts en frottant ses genoux l'un contre l'autre. Il comprit que je ne plaisantait pas, mais cela ne semblait pas lui déplaire. Quand il récupéra sa mémoire, je ferais en sorte qu'il se souvienne longtemps de son affront afin de ne jamais l'oublier. Il y avait mille façons de punir un enfant avec un cul pareil.

—La vérité, c'est que j'aimerais pouvoir venir avec vous.
— Tu ne peux pas.
— Pourquoi !?
—Parce que c'est dangereux.

Sincèrement, je n'allais pas résister longtemps devant son visage larmoyant. Il tenait vraiment à m'accompagner.

— Très bien. Mais tu fais tout ce que je te dis, d'accord ?

Il ramena ses mains vers lui, enchanté par ma réponse.

—Oui !
— Je suis sérieux, ce n'est pas un jeu.
—Oui !

Se rendit-il compte que ce n'était pas amusant du tout ?

KILLIK ( KAIRI, Vol.2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant