KILLIK ( KAIRI, Vol.2)

Acte I : UNE FEMME MYSTÉRIEUSE / Page 11 / fin.

Rapidement, Mustang comprit parfaitement la situation. Elle semblait même partager le même avis que moi. Emil n'était pas mort, nous en avions même longuement parlé pendant que l'humain sans nom s'était endormi, la tête sur mon épaule. Mustang s'était isolée le temps de déchiffrer le message d'Emil. L'ancien Djinn était très difficile à lire et à écrire et même pour les plus doués, il fallait prendre le temps d'en comprendre chaque mots. Quant à Valkyria, elle était restait silencieuse, debout à regarder les braseros de la salle d'Ignite. C'était sûrement l'une des rare fois où elle quittait Vah'Nalla, et revoir Mustang ne lui avait fait aucun effet.

—Valkyria, est-ce que vous allez bien ? Lui demandais-je en mettant le garçon en position allongée, près d'un feu.

Puis je me levais pour aller discuter avec elle. À présent que nous étions compagnons de voyage, il était nécessaire de parler l'un avec l'autre, pour le bien de cette quête.

—Je repensais à ma vie. À ce que j'ai laissé derrière moi pour vous accompagner.
—

Je suis sur que le capitaine de votre armée saura veiller sur la partie de Vah'Nalla qui vous appartient.
—Vous ne comprenez pas, ma fille accepte de veiller sur le royaume en mon absence, quelle mère ferait ça pour son enfant, normalement ?

À cet instant même, je découvris une autre femme. Valkyria n'était pas qu'une reine, elle était aussi et avant tout une mère. Voici donc une faille chez elle, je dus admettre intérieurement être surpris par cette révélation.

Valkyria dirigeait un royaume extrêmement puissant, tandis que sa sœur était quand même le bras droit de Mikleo. J'ignorais si elle avait fait le bon choix pour sa fille, mais Valkyria semblait solitaire, et n'avoir personne sur qui compter dans ses moments de doutes. Je compris que nous avions beau être tous différents, nous avions tous besoin d'avoir une épaule sur laquelle pleurer, une oreille prête à nous écouter, et un cœur prêt à nous aimer.

Pour l'heure, je devais mettre ce garçon en sécurité. Une fois le message décodé, il n'était pas question de le mêler à cette histoire. Je m'accrochais à lui car il était humain. J'essayais simplement de me racheter car la culpabilité m'envahissait à chaque fois que je pensais à Kairi. Parfois, je me demandais comment était la mort, cette sensation de ne plus exister et de se reposer pour l'éternité. J'avais envie d'être entouré par le calme et la paix. Seulement, en tant que roi d'Iris, je n'avais pas droit à ce privilège. J'étais condamné à vivre sans jamais oublier le mal que j'avais fait en prenant injustement la vie d'Aïra. Sa conscience pesait sur la mienne, je ne pouvais pas lui dire au revoir, c'était impossible. Je n'avais pas la force nécessaire pour y parvenir.

Valkyria me donna un coup de coude au niveau du torse afin de me ramener au présent. Je m'étais égaré dans mes pensées alors que Mustang était revenue vers nous. Mais la femme avait un regard qui en disait long. Elle avait réussi à traduire le message d'Emil et je fus étonné de voir que de simples minutes lui avaient suffi. Elle s'installa face à nous, dominant ainsi toute la pièce. Elle hésita un petit moment puis se mit à parler l'ancien Djinn.

Cette langue était incompréhensible pour moi, pourtant elle était de toute beauté. Chaque mot prononcé me rappela cette vielle chanson que me chantait souvent Aïra, de son vivant. Lui même parlait l'ancien Djinn. Toujours, je l'avais vu comme un surdoué, capable de tout faire.

J'ignorais ce que disait Mustang, mais j'étais toujours bien, serein. D'ailleurs, d'après les légendes de Death Phantom, l'ancien Djinn serait la première langue de notre univers, mais qui petit à petit, se fit oublier suite à la naissance des autres royaumes.