KILLIK ( KAIRI, Vol.2)

Page 9.

— Je n'irai pas par quatre chemins Valkyria, alors répondez honnêtement : Que savez-vous sur Hel et Aïra ?

Je ne pouvais plus ignorer la présence de cette bonne femme. Elle avait un lien, c’était évident. Étrangement, elle semblait intéressé par le mystère d’Aïra. Mais ce dernier ne m'avait jamais réellement parlé de sa vie ici, des gens qu’il fréquentait et de sa famille. J’ignorais tant, de choses sur lui. Je me retrouvais bien stupide. Finalement, j’étais bien naïf et idéaliste.

— Pourquoi me demandez vous cela, roi d'Iris ?

Je la pris par le bras en la plaquant contre une paroi, à l’entrée de la grotte.

— Mon fiancé a perdu la mémoire en affrontant cette salope, et maintenant il est en danger.
— Le roi d’Iris est donc fiancé ?
— Kairi, lui répondis-je.

Elle leva les yeux sur moi, se fichant bien d’être entre mon corps et la paroi rocheuse de la grotte.

— Il s’appelle Kairi.
— Ce n’est pas un prénom originaire de Death Phantom, remarqua la reine de Vah’Nalla.

Je me mis à sourire en me redressant pour la libérer.

—Il est ce qu’il y a de plus humain.
—Un humain qui affronte Hel, tien donc ?
—Ce garçon est la réincarnation d'Aïra ! Il n’est pas comme les autres.
— Alors c’est donc vrai, Aïra est de retour.

J'éclatai de rire devant la reine qui ne comprit pas ma réaction. Tous les confondaient. Oui Kairi était la réincarnation d’Aïra, mais non, ils n’étaient les mêmes. Ils étaient deux garçons différents. L'un était plutôt introverti, et petit en taille. L’autre était porteur d'espoir qui possédait un immense pouvoir.

— Valkyria, décidément. Vous n’avez rien compris à la situation. Ces garçons sont totalement différents.
— Aïra est bel et bien mort, ajoutais-je.

Ce garçon s’était sacrifié pour que je vive. Aïra s’était réincarnait pas a cause de notre amour, mais parce que sa volonté était la seule chose à pouvoir mettre fin à ce conflit. Et puis je ne devais plus ressasser cette histoire, Aïra faisait partie de mon passé, Kairi du reste de ma vie.

— Kairi s’est lié à Syphie et le reste des esprits. Il possède en lui la volonté d’Aïra. Maintenant, je sais que le seigneur de Djinn n’est pas mort dans ce conflit. Je dois retrouver votre sœur, je n’ai plus de temps à perdre.
— Mustang ? Cela fait une éternité que je ne l'ai pas revu.

Si elles ne vivaient pas dans le même royaume, Valkyria semblait touché par cet éloignement. Mais elles ne venaient pas du même milieu, ces deux femmes étaient bien trop différentes pour être réunies.

Mais pour l'heure, je n’avais guère le temps pour leurs petites affaires. Je devais retrouver Mustang pour qu’elle puisse vérifier ce message. Elle faisait partie des rares personnes à avoir avait appris cette langue. Elle était mon seul espoir.

— À moi de répondre à votre question, Killik.

Elle étira ses lèvres charnues en décalant la mèche qui cacher son œil droit. Je découvrais ainsi la vérité beauté glaciale de cette femme. Si je n’aimais pas Kairi, je serais indéniablement tombé amoureux d'elle. Valkyria avança un peu plus loin devant moi, les mains derrière le dos.

— Hel n’est pas un esprit.

En une phrase, Valkyria vint confirmer mes doutes.

— Je m’en doutais, mais maintenant que vous en avez trop dit, vous ne pouvez me laisser sur ma faim.

Elle se tourna seulement pour me regarder dans les yeux. Puis le vent se leva sur la femme sombre.

— Hel est une Alèthéias.

Intérieurement, j’y avais pensé. Mais sans vraiment y croire. À présent, je comprenais d’où lui venait cette force. Et Kairi l’avait tout de suite compris. Il avait deviné la véritable nature d'Hel avant moi. Il avait un pas d'avance. Mais ce combat entre Kairi et Hel n’était pas équitable.

— J’ai mes raisons d'agir ainsi, roi d'Iris. C’est pourquoi je vous accompagne. Je tiens à vérifier si votre Kairi est bien sa réincarnation ou non.

Sans aucun doute, elle le connaissait. Il y avait tant de chose que j’ignorais sur Aïra. Et cela ne touchait pas que Kairi, Aïra avait son jardin secret qu’il n'avait jamais révélé à personne. Pas même à moi.

—Cependant, vous vous engagez sur un terrain miné, Killik.

Je levais les yeux sur elle, l'interrogeant du regard.

—Si Ardyn met la main sur votre garçon, sachez que ce sera la fin pour tout le monde.
— Ardyn ?

Voici un nom que je ne connaissais pas. Nos adversaires étaient plus nombreux que ce que je pensais. Mais certains agissaient dans l'ombre, comme Hel.

—Vah’Nalla est actuellement divisé en deux. Ardyn est le roi de l’autre côté. Un Alèthéias extrêmement puissant.
Même moi je n’ai aucune chance contre lui.

Pourtant, Valkyria semblait égale à Hel. Je ne l’avais pas encore vu se battre, mais ce corps ne me trompait pas. L'arme dans son dos non plus, cette lance abîmée témoignait des nombreux conflits dont elle avait pris part.

— Killik, je ne me porte pas garante de ce jeune garçon, ni de vous.
— Vous êtes bien une femme, Valkyria. Dire que je comptais vous protéger.
— Ça ne sera pas nécessaire.

Arrivé devant les portes de Nibelheim, je retrouvais ce jeune homme. Il m'avait grandement aidé, je ne pouvais trahir sa confiance. Je fis rapidement les présentations mais Valkyria n’était pas emballée à l’idée qu'il nous accompagne. Parce qu'il était humain, et que pour ces gens, il était préférable qu'il ne soit pas témoin de cette histoire. 

— Ce n’est pas une bonne idée, Killik.
— Je sais, mais je ne peux pas l’abandonner, dis-je en serrant les poings près de mes cuisses.
— Est-ce que vous pensez à votre fiancé en le regardant ?

Valkyria me prit au dépourvu. Ce garçon me rappela Kairi, et stupidement, je voulais le protéger pour me racheter. Mais il n’était pas ce dernier pour autant. Je devais arrêter de me faire dévorer par les remords. Les regrets n’avaient pas leur place dans cette histoire.

— Je l’emmène à Iris, mon bras droit se chargera du reste.

Je remis ma capuche quand des hommes de Vdrike se dirigeaient vers la grotte. Je pris l'humain contre moi pour cacher son visage car il était évident qu'ils le reconnaîtraient. Seule Valkyria n'avait pas à s’inquiéter. Si elle était une reine, personne autre qu’une toute petite communauté connaissait son visage. Nous montions rapidement sur nos montures, et pris le garçon avec moi.

— Nous devons faire vite.

L'humain se tenait à moi en passant ses bras autour de ma taille. Je l'avais mis en garde, si le danger était trop grand, il devait fuir pour sa survie. Je lui avais promis ma protection le temps du voyage. Mais une fois à Iris, il sera pris en charge par Mikleo.
Sur le chemin, je restais concentré sur la route à prendre, tout en observant les environs afin de m'assurer que nous ne soyons pas suivis. Quant à Valkyria, elle ne quitta pas le jeune homme du regard.

— Killik ne m’a pas donné ton prénom, comment t’appelles-tu ?

Valkyria engagea la conversation. Mais je savais bien que cette question n’avait pas de sens pour le jeune homme baux yeux marrons.

— Je n’ai pas de nom. Pas plus que je suis vivant, répondit-il sans la regarder.
— Je vois, souffla Valkyria doucement.