KILLIK ( KAIRI, Vol.2)

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Alors que plusieurs jours passèrent et que malgré tous nos efforts rien avançaient, Mikleo continuait ses recherches alors que je lui avais dit de laisser tomber. Cependant, il avait bien fait car il avait réussi à me mettre en contact avec le bras droit  d'Hel. Nous étions assis tous les trois autour d'une table à siroter du thé, sur les terres glacières. Il s'appelait Vdrike Alvin. Et ressemblait à un quelconque elfe noir.

— Je suppose que votre équipe n'a rien trouvé dans les décombres de la grotte.

Je baissais tristement les yeux. J'étais complètement désemparé mais ne devais pas le laisser avoir l’avantage sur moi.

— Cessez toutes recherches à présent. Nibelheim a énormément souffert et votre présence nuit à notre royaume.

Je le comprenais. Un vestige très important de son royaume avait été mis en morceaux à cause de cet affrontement. L’elfe semblait distant. Il était d’un froid semblable à celui de Nibelheim. Pourtant, il était là à siroter son petit thé en demandant gentiment d’arrêter nos recherches.

— Vous n'aviez pas un amant, roi d'Iris ?

Mikleo et moi restions méfiant face à cet individu. Il semblait en savoir beaucoup trop sur Kairi pour ignorer sa présence. Je me souviens de lui, enfin de son nom. Il a alors acheté cet humain lors de l’épreuve de survie où j’avais forcé Kairi à regarder cette scène. Aujourd’hui, je m'en voulais car j’avais mal agis. Inconsciemment, je voulais le faire souffrir car je pensais qu’il prenait la place d’Aïra. Mais j’avais eu tort. Kairi et Aïra étaient peut-être la même personne, mais pas à mes yeux.

— Si. Cependant, je ne suis pas venu ici pour discuter de cela avec vous, Vdrike.

Autant jouer la carte de l’humour devant ce salopard. Il m’était impossible d'enlever Kairi de ma tête. J'avais beau le vouloir, mon être s'était complètement épris de cet humain. Je donnerais n'importe quoi pour le retrouver.

— Hel m'a parlé de ce Kairi. Il est très important pour vous, prenez en soin. Mais il porte un très beau prénom, n’est-ce pas ?

Cette remarque ne me plaisait pas mais je ne la relevais pas. Ce Vdrike, je ne lui faisais absolument pas confiance. Il semblait avoir une idée derrière la tête. Je devais rester prudent. Depuis la disparition d’Hel, Vdrike avait repris temporairement le trône de Nibelheim, ou du moins, l'accès y était plus facile. Vdrike ne semblait aucunement perturbé par la disparition de l’esprit de glace.

— Vdrike, si vous touchez un cheveux de Kairi, je vous le ferai payer.

Ce n'était pas une menace mais un simple avertissement.

— N'êtes-vous pas un peu trop protecteur, roi d’Iris ? Réfléchissez un instant. Ne croyez-vous pas que je suis clairement au courant de la situation. De son pouvoir, de sa perte de mémoire.

Il maintenait sa tête grâce à ses mains placées sous son menton, affichant un large sourire aux lèvres. Cet elfe commençait sérieusement à m’énerver. J'attrapais l'elfe par son col que je le serrais entre mes doigts, en le fixai droit dans les yeux. Mikleo s'était mis derrière moi, ses mains sur mes épaules pour me retenir de le frapper.

— Ça n'arrangera pas les choses, mon roi. Reprend toi !

J'avais le point fermé près de son visage, prêt à lui porter un coup. Il connaissait parfaitement ma réaction et me provoquait pour jouir de ce plaisir.

— Ne me estimez pas non plus, Killik.
Mon étreinte s'était faite plus moin sur son col.
— Celsius, prononça-t-il.
— Quoi ?
— Mon prénom, Celsius Vdrike Alvin.
— Celsius ? Reprit Mikleo. Alors vous n'êtes pas que le capitaine de la garde de Nibelheim…vous êtes le gardien de ces lieux ?

L'elfe se mit à sourire avant de répondre à Mikleo.

— Je suis celui que vous appelez « Bahamuth ». Ravi de vous revoir.

Cela expliquait ses connaissances. Je réalisai alors que nous étions face à un puissant adversaire et qu’ici, nous étions sur son territoire. Pour faire très simple, Kairi avait perdu la mémoire pour rien. Si, Gildarts était bien mort, Hel et Bahamuth étaient toujours en vie. Si le dragon se tenait en face de moi, je ne pouvais pas engager les hostilités dans son royaume. Mais, l'envie de l’étrangler sans retenue me traversa l'esprit. Mais je ne devais pas craquer maintenant alors  que je devais rencontrer les Alèthéias.

Je relâchai son col et reculai de quelques pas pour rejoindre Mikleo. Vdrike eut un sourire narquois sur les lèvres en nous observant. Cet homme était l'incarnation du pathétisme. Même si son sombre regard noir était difficile à lire, je devinais bien quel type d’enfoiré il était. Ses traits du visage étaient mise en valeur grâce au sadisme que son expression affichait, et pourtant, les elfes noirs étaient vraiment des êtres magnifiques à regarder. Et si beauté était un atout pour duper les gens, cela ne marchait pas sur moi. User de mes atouts était un jeu d'enfant pour moi. J’avais charmé le mignon Kairi, après tout.
L'elfe se releva ensuite, les mains derrière le dos à fixer le grand jardin par la fenêtre la plus proche. Il avait cette attitude de meneur, un peu comme Mikleo, ils étaient très facilement comparable même si mon ami incarnait la sagesse.  Mais ils avaient en commun cette grâce naturelle et cette beauté qui leur était propre. Ces deux capitaines avaient ce côté fin mais viril aussi.

— Hel est certainement partie sur les traces de Kairi, déclara-t-il avant de se retirer.

Je doute qu'elle puisse y parvenir aussi facilement. Hormis les esprits de Kairi, Lisla et Kôtaro font partis de rares personnes à pouvoir invoquer ce portail. 

Et si je savais qu'elle ne pouvait pas y être actuellement, je laissais un doute planer dans mon cœur. Hel vouait une haine sans merci à Aïra. La venue de Kairi était une raison de plus pour l’anéantir.

Emprunter un passage vers le monde des humains demandait une très grande énergie. Et si Hel était très puissante, je doutais qu'elle puisse tenir le coup en tentant de l’invoquer. Voilà pourquoi cette tâche revenait aux esprits de Kairi. À trois, il était plus simple de partager un tel pouvoir.

Et je compris alors que Kairi était fort à sa manière pour supporter une telle magie.