Chapitre 1🌙

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point de vue : Dominique, président du Conseil des Humains.

- Les loups garous reprennent le dessus, Adriel. Les troupes sont dispersées et incapables de former un mur solide. Dix ont réussi à passer la frontière ces deux dernières lunes.

- Nos hommes ne sont pas des machines. Je te rappelle que nos armes ne sont pas mortelles, contrairement aux blessures que les loups peuvent nous infliger.

- Si vous étiez mieux organisés, la défense du territoire se passerait mieux. Je ne doute pas de tes capacités de leader, fils, ni de celles de nos hommes. Vous êtes armés car contrairement aux loups garous, vous ne guérissez pas rapidement. N'oublie pas : bien que les forces ne soient pas égales, nous ne sommes pas des monstres dépourvus de raison. Cela nous différencie d'eux.

- Alors que proposes tu, si ce n'est pas de les blesser plus sévèrement.

- Tu as besoin de renfort. J'ai envoyé nos gardes à la recherche d'une des meilleures chasseuses du pays, elle est redoutable.

- Si tu parles de la fille Diaz, elle n'existe pas. Où si elle existe, elle ne doit pas être aussi vaillante qu'on le dit. Jamais une chasseuse aussi jeune n'a intégré nos rangs.

- Elle a quasiment ton âge... On verra bien ce qu'elle vaut quand elle sera parmi nous. Crystal arrive demain matin. Tiens toi bien et réserve lui un bon accueil. Je compte sur toi pour ne pas te montrer hautain. C'est pour toi que je fais ça.

- Oui père. Je tâcherai de ne pas oublier.

***

point de vue : Crystal Diaz.

Je n'ai rien à perdre. J'ai déjà tout perdu. Ma famille, mes amis, aucun ne sont restés. Ils avaient décidé de partir à la recherche du Royaume de Paz il y a quelques temps. Aucun d'entre eux n'était revenu depuis presque trois ans.

Cet endroit était un lieu imaginaire, tiré d'un conte pour enfant. Pourtant, ça leur avait donné de l'espoir, et peut être que si j'y avais cru, je serais avec eux. C'est ça qu'il me manquait, après tout : l'espoir.

J'avais au moins hérité de mes parents leur talent de chasseur. Ils étaient des guerriers exceptionnels, et avaient même fait parti de l'ordre du Conseil, jusqu'au jour où ma mère rentra un soir, sans mon père. Il avait succombé à ses blessures suite à plusieurs morsures.

Le lendemain, ma mère prit la décision de quitter le village de GreenValley. Elle ne m'avait pas vraiment prévenue, ayant juste laissé un mot sur la table. J'ignorais si j'étais réellement traumatisée par cette histoire, ou bien si je me contentais simplement de refouler mes sentiments.

J'ai immédiatement accepté la proposition du président du conseil. Je ne sais pas exactement ce qui m'attend là-bas, mais cela sera toujours mieux que de rester à me morfondre dans mon coin sur le passé. Ma mère m'a abandonnée, je me suis faite à cette idée.

Livrée à moi-même, je me entraînée sans relâche de mes quatorze à mes dix sept ans. Le maire Alvon m'a beaucoup aidé. C'était un homme âgé avec beaucoup de savoirs qu'il m'a enseigné avant sa mort. Ce ne fut pas simple, même très dur cependant je n'ai jamais baissé les bras, car je n'ai pas eu le choix : c'était soit devenir chasseuse, soit mourir de faim. Il a bien fallut que je gagne un peu d'argent pour survivre. Alvon a toujours cru en moi. 

J'ai conscience d'avoir encore beaucoup de choses à apprendre sur ce monde, j'ai la certitude que mes efforts paieront.

Ma réputation s'est bâtie au fur et à mesure que je réalisai des missions pour les habitants. Je ramenai du gibier, et j'avais remporté le tournoi des guerriers de GreenValley.

Les Âmes LunesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant