Dois-je choisir? partie 2

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Le souffle me manque; un picotement persiste dans mon cœur, comme des centaines de petites brûlures inoffensives. Je suis jalouse de cette femme, sans le pouvoir vraiment, je ne peux m'octroyer ce sentiment. J'enfile mon ancien masque de marbre avec réflexe, ainsi ma protection en place, je prends une grande respiration et j'ouvre timidement la porte. Le regard d'Esther suit mes mouvements tandis que je dépose un pied sur le trottoir bonder de monde.

Je me sens si seul parmi tous ses gens.

Ma best prend mon bras et nous passons à la hauteur de mon ancien amant, sans un regard pour lui. Je garde la tête haute pour ne pas éveiller de flamme, qu'elle soit bonne ou mauvaise. Avant d'entrer dans le club, je sens le regard de Ludovic brûler ma peau. J'ai terriblement soif tout d'un coup, ma gorge est un Sahara. Nous traversons le club pour satisfaire ma soif. La musique suave retentit à mes oreilles, ma peau reçoit une décharge de sensualité ; l'atmosphère est lourde, comme je l'avais prédit. Je me dirige vers le bar et demande deux shooter de vodka que j'engloutis aussitôt livrés. Une belle chaleur m'envahit et me procure la chair de poule. Enfin je reprends du poil de la bête, d'ailleurs ce courage me porte jusqu'à Darren et les autres invités, incluant Ludovic et sa « fréquentation ».

Je vais devoir l'affronter un jour, OK, le « un jour » est maintenant, je ne peux plus me défiler.

Mon beau Darren me gratifie de son plus beau sourire charmeur, ma présence semble le réjouir grandement. Malheureusement pour moi Ludovic trône fièrement à ces côtés et un sourire mesquin et malveillant déforme son visage. Je le regarde pétrifier, ses prunelles me fixent, il analyse chacun de mes mouvements et il sent mon mal-être et saute sur l'occasion. Il lance à Hugo en me détallant :

– Hugo c'est ça ?

Mon bouclier hoche la tête pour confirmer les dires.

– Je garderais un œil sur cette superbe Bella. J'ai vu quelques regards subjectifs à son endroit. Ça serait dommage de la perdre, parmi tous ses vautours.

Un sourire sombre traverse son visage pendant qu'il échappe ses paroles.

Qui est cet homme ? Où est mon m sourire ?

Je dois m'éloigner de lui, il va plomber ma soirée. Je prends mon protecteur par la main en protestant que mon immobilité m'a causée des fourmillants dans les jambes et il va falloir y remédier. Sa chaleur se repend de ma pomme à mon corps tout entier. Tout va bien aller, maintenant, je suis entre bonnes mains. Je me mis en route vers le centre de la piste de danse, je tasse les corps collants et fiévreux sur mon passage, d'ici je suis caché de ses chocolats amers qui me scrutent sans gêne. Je commence à danser doucement, le rythme envahit mon esprit, mes membres se trémoussent en écho de cela de mon partenaire ; je tourne autour de lui en me frottant à son corps. Ludovic revire sa tête quelquefois, pour observer mon petit jeu de sensualité. Après quelques minutes de regard fuyant, ses prunelles assombries, ses traits dessinent le même sourire inconnaissable de tantôt. Il prend la taille de sa partenaire et l'entraîne vers la piste.

Oh, oh qu'a-t-il en tête?

Son corps s'active, cela me donne chaud, mon bas-ventre me picote étrangement, mon regard est aimanté à lui. Il est si beau, il m'a tellement manqué. Mon obsession interdite démasque ma contemplation. Nos regards s'accrochent l'un à l'autre. Il essaie de dissimuler une petite moue de bonheur, ses prunelles ombrageuses s'éclaircissent un peu et un éclat d'amusement berce celle-ci. Je soutiens son regard pour ne pas briser cette magie qui s'opère entre nous. Je me trémousse sans pudeur, à son attention. Hugo inconscient de la véritable raison de mes déhanchements s'échauffe ; il se fond dans mon cou et me chuchote des mots doux à l'oreille; et puis avec un élan d'excitation, il me capture le visage et me gratifie d'un baiser passionné ; malaise de la proximité de Ludo, je me détache délicatement de son étreinte sans le brusquer. Au même moment, j'aperçois mon secret pesté par cette affection, il tire les cheveux de ses tempes, un pli de colère transperce son visage. J'observe mon amour interdit ventilé de rage, il m'observe sans pouvoir se calmer. Par réflexe je ferme les yeux pour fuir son regard. Dans mon trou de sûreté, j'entends sa compagne le questionner sur son changement brutal d'attitude. Je rouvre les yeux et je découvre mon ténébreux, il se précipite vers les loges, maintenant c'est lui qui me fuit. Je reste pétrifié par les événements. Tout se déroule aux ralenties pour moi, Darren et Esther se pressent à sa suite tandis qu'Hugo m'interroge sur tout cela. Je le regarde en haussant les épaules, comme si je n'en savais rien.

Foutaise, c'est moi son déclencheur.

Je m'enfonce de plus, en plus dans la semoule. Les contradictions coulent dans mes veines. Mon corps se déclare la guerre; ma conscience me gratifie d'un énorme malaise mais mon cœur à besoin de savoir, s'il va bien.

Mon inquiétude est trop forte, je dois savoir.

Je quitte la piste en protestant un malaise dû à l'alcool et que mon remède m'attend dans mon aquarium de travaille. La vérité est qu'il y a des caméras dans les loges, je vais pouvoir le voir. Je ne peux plus garder mes distances. Le voir dans cet état, ma réveillé d'un profond sommeil, son air meurtri ma poignarder, me cache derrière Hugo plus longtemps ne fera qu'accroitre les choses. Je dois minimiser les casses, avant que d'autres personnes en souffrent. Je ne veux pas devenir un monstre.

Le jumeau de mon exOù les histoires vivent. Découvrez maintenant