Aurélie
Mes lagons sont ébahis par le spectacle qui se déroule sous mes yeux. Mon pauvre amour, mon Ludovic s'agite de tout bord tout coté. Il fait des grandes enjambées à travers la pièce, il s'arrache les cheveux, il crie et sa poitrine se soulève rapidement.
Calmez-le, nom de Dieu.
Darren bouche l'embrasure de la porte, Esther tente bien que de mal, d'entrer. Quel chaos ai-j provoqué. J'ai envie d'aller le retrouver, j'ai besoin de le serrer contre moi et de lui promettre que tout va rentrer dans l'ordre mais ma fichue conscience me fige les jambes. Les caméras de loge ne sont pas munie de son et je peste contre ça. Esther réussit enfin à s'introduire dans la pièce... va-t-elle me trahir ? Mon souffle se suspend; elle fonce vers Ludovic, lui chuchote quelques murmures, il se recule brusquement à sa confession. Son visage s'est blanchi en un instant, elle le prend dans le creux de son cou et il se laisse faire, avide d'une épaule pour le soulager.
Une pointe de jalousie transperce mon cœur, même si je sais la vérité, celà me tort. Ludovic s'effondre dans ses bras, elle glisse son bras le long de sa colonne pour le calmer. Je ferme les écrans, rouge de jalousie.
Elle le console simplement, c'est ma meilleure amie, je suis juste trop méfiante, gracieuseté de mon ex.
Je dois me ressaisir, retourner en bas. Mon corps me l'empêche, je souffre par cette constatation ; Ludovic a les mêmes couteaux que moi, il meutrie notre poitrine. J'hyperventile, je dois apaiser ma crise d'angoisse qui veut se déclarer... Hugo. J'ouvre ma porte avec frénésie, je dévale les marches qui m'entrainent vers le bas. Une larme mouille mon cerne creux. Un nuit sans Hugo signifie que Ludovic envahit mon esprit et le sommeil me quitte.
Je l'essuie comme tous les autres qui ont fait surface dans les derniers mois. Ce geste mécanique est maintenant imprégné en moi.
Mon amour pour Ludovic n'est pas conforme, ça ne doit pas exister. Je ne peux pas combattre cette anomalie et je ne veux pas transformer la douleur à Ludovic en dégoût infligé par son jumeau.
Merci cerveau de me faire divaguer, je vais encore plus mal. Ma respiration saccade de plus en plus, vite Hugo, retrouver Hugo.
Je traverse le couloir d'un pas pressé, au détour du bar, j'aperçois tout monde sauf Ludovic et Esther ; Darren parle avec Hugo et Jérémy. Super la potiche de Ludo a disparu.
Je me précipite vers mon Hugo, en m'apercevant il tend le bras et me niche au creux de son épaule et puis il me chuchote ses inquiétudes en m'embrassant au sommet du crâne.Sa chaleur m'enveloppe instantanément, ma bulle de protection se referme et m'apaise. Mon rythme cardiaque ralentit ainsi que mon souffle. Mon protecteur retourne sa tête vers Darren, pour recommencer la conversation écourtée par ma présence. Les propos de Darren me viennent par bride, je me concentre pour ne pas tendre l'oreille.
(Je le savais, Esther et Ludovic nous cachaient quelque chose. Quand elle l'a retrouvé, il a arrêté de s'agiter et après un chuchotement, il s'est écroulé dans ses bras.)
Jérémy prit la parole avec enthousiasme. (J'espère qu'ils vont se retrouver, Ludovic est l'ombre de lui-même depuis des mois, il navigue dans son quotidien, comme un fantôme meurtri par son passé. Ces deux-là, c'est un coup de foudre, j'en suis sûr.)
Mon corps se rédit sous la main d'Hugo, un frisson parcours mon corps à cet échange.
Un coup foudre...
Mon protecteur me regarde avec une ridule inquiète.
- Ça va Auré. A-t-il glissé à mon oreille.
Je répondis un peu dans le vague.
- Oui, j'ai seulement des sueurs froides et mon cœur me tranche la gorge.
Il me flatte le dos, compatissant pour mon mal. Ce geste rempli de bienveillance amplifie la bile. Je me donne la nausée. Je porte ma main à mes lèvres et me précipite vers les toilettes, avides de vider mon mépris pour moi-même. Au loin, Hugo s'agite en me voyant, il rage par ma trajectoire, les toilettes des dames. Il ne peut s'enquérir de mon état dans cet endroit. Mon protecteur ordonne à Darren d'aller chercher Esther. Je peste contre lui, je ne veux pas qu'elle me voie comme ça. Surtout que je suis encore démontée par la scène, qu'elle m'a offert, une demie-heure plus -tôt. Je cours, je cours, je dois me réfugier avant que mon cœur sorte définitivement, il cogne dans ma poitrine. Enfin arrivé ! je prends la première porte et je m'accroupis avec justesse. Ma gorge est en feu pourtant, cette douleur me fait du bien. Je la mérite, je suis tombée amoureuse de deux hommes ; un amour enveloppant, doux et un amour vital qui me collent à la peau. Sortir d'un enfer pour en provoquer un autre ceci est ma fatalité. La porte grince légèrement, je n'ai pas la force de me lever. Ma porte n'est malheureusement pas fermée, des pas feutrés s'approchent doucement.
- Aurélie, tu es là.
- hum. Dis-je la bouche asséchée par ma fin soirée.
Cette sortie était censée m'éclairer et voici le constat, je suis déchirée entre le bien-être sans souci et le vrai amour qui nous rend avides de l'autre.
Je sanglote, m'accroche à la cuvette des toilettes.Les prunelles d'Esther me détaillent.
- Oh, ma belle. Pleurniche-t-elle
Elle m'encercle de ses bras, me supporte. Elle glisse mes mèches mouillées par la sueur derrière mes oreilles. Ensuite, elle porte ses mains à mes joues et me chuchote que tout va bien aller. Je secoue la tête, moi je n'y crois pas, rien ne va. Je n'ai pas le droit à mon happy end. Je m'écroule, le black-out me submerge. Je sens Esther s'affairer, un raffut monte dans la pièce ; des bras chauds et rassurants me soulèvent et me collent à son torse. Cette odeur m'est familière... Ludovic. Mon protecteur lui dit des directives.
Il se rallie pour moi.
Tout cet amour m'apaise et je sombre pour de bon.
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Le jumeau de mon ex
Chick-LitAurélie 24 ans revient d'une relation toxique, Darren lui propose d'être son rebound " un ami améliorer" mais qu'est qu' Aurélie avait pas prévue, c'est Ludovic le magnétique jumeau de Darren. S'est-elle tromper de jumeaux?