De retour

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Aurélie

Silence ! crie-je pour stopper la guerre qui grondait, entre ma conscience, mon corps et mon cœur. Ils se battent depuis des jours et je souligne, sans mon consentement. Ils défendent leurs convictions, face à un homme qui m'est interdit.

Mes nuits dans les bras d'Hugo sont chargées de rêve à son sujet. Je suis en sueur à chaque nuit, des sueurs froides. Ma conscience appuie ma décision, par contre ses baisers brûlants imprègnent ma peau, ils m'ont tatoué à vie et mon sang ne bouille que pour lui. Heureusement pour moi, Hugo apaise ma fièvre, il glisse de la pommade sur mes brûlures. Cet homme connait la totalité de mes huit ans, au bras d'un tyran. D'ailleurs il me supporte dans mes nuits de tourment. Et en lâche, je ne le corrige pas quand il pense que mon mal-être vient de mon ancien vie. Mais la vraie vérité honteuse, c'est que mes supplices découlent de Ludovic.

La vie ne peut pas me donner une petite pause happy end. Je ne suis pas une méchante sans pitié, non ! Je suis généreuse, dévouée et facile à vivre. Bon j'arrête là ! parce que je vais m'enfler la tête. Je veux seulement une parcelle de bonheur, pas une torture interminable.

Je me retourne et me retourne dans mes draps, le sommeil me méprise. Mon bouclier rentre au crépuscule, cela explique mon insomnie. Les coupables sont un nouveau groupe qui se produit en ville. Nous étions invitées par sa bande d'amis, mais j'ai décliné l'offre. Je tombe littéralement de sommeil, depuis que Ludo a quitté La Nouvelle-Orléans, mon corps navigue en pilote automatique et temps en temps, il s'éteint et je m'effondre sans rêve. À vingt heures je sombre dans un sommeil lourd, ma respiration est lente et profonde. Cependant au beau milieu de la nuit, mon corps est enveloppé d'une douce chaleur familière et une voix que je connais sur le bout de mes doigts me tire des bras de morphée. Je papillonne des yeux pour me réveille et je me retour vers ce cocon si invitant.
Bonjour, mon amour. Me chuchote-t-il doucement.
Bonjour. Répondis-je en blottissant mon nez dans son cou, la pression dans ma poitrine s'estompe un instant.

Et puis comment à tu trouvé le groupe.

Il était de la bombe, il sort de nulle part et ils font déjà sensation. Le chanteur était charismatique et sa voix grave ainsi que suave rendait les demoiselles hystériques. Cependant je n'ai pu voir son visage complètement, l'éclairage tamisé le cachait partiellement. Finit-il intrigué et il reprit.
Veux — tu les écouter j'ai fait quelques vidéos ?

Pas maintenant dis-je avant de replonger dans les bras de morphée.

OK... répondit-Hugo en se collant à moi et en enfouillant son nez dans mon cou.
Le lendemain des légers coups retentit sur la porte de ma chambre. Je me glisse hors du lit et j'ouvris sur un visage inquiet.
– Je dois te parler, c'est urgent !
– OK dis-je surprise
Esther me prit la main, me tira jusqu'au salon et elle entraîne vers sa chambre, elle ouvrit la porte avec douceur et la referme avec la même délicatesse. Aussitôt je m'assois sur le lit et la regarde en silence.
– Ne me mens pas, OK ! je ne te juge pas, je suis ton amie et je veux t'apporter mon aide.
Je reste silencieuse et statique à cette annonce. Je suis littéralement pétrifié.
Mon amie dépose, sa main sur la mienne et continue est discours.

– Depuis le retour de Ludovic vos réactions étaient en écho, vos agissements mutuels piquaient ma curiosité. Ce soir quand Ludovic a interprété cette chanson j'ai rassemblé la dernière pièce du puzzle, regarde !
Esther me tendit son iPhone et un bel homme sensuel au regard mélancolique avec une voix cassée par des ténèbres apparues. Les quelques paroles qui me virent me fendirent le cœur.

Tes prunelles m'ensorcellent, ta peau sur ma peau, frémit. Ta teinte écarlate n'était qu'à moi. Ensorcelé moi de nouveau Bella, ensorcelle-moi, pour que puisse oublie que tu appartiens à un autre. Ma vie sans toi sera fade. Tu m'as fait découvrir, l'amour. Je t'en supplie, fait rebattre mon cœur. Ensorcelle-moi Bella, ensorcelle-moi pour que je puisse m'oublier en toi, je veux revivre l'aveuglement provoqué par ton amour, retrouver tes bras.

Je referme brusquement le téléphone, chaque syllabe me transperce, mon cœur se tord de douleur, mes larmes ruissellent sur mon visage. En état d'alerte, je me précipite dans les bras d'Esther, des gros sanglots  secoue mon corps tout entier. Esther me caresse doucement les cheveux en me laissant déverser mon chagrin. Je sens ma gorge se libérer de deux mois d'oppression. Je ne suis plus, dans ce merdier.
Je reprends mes esprits après quinze minutes interminables, pour ma meilleure amie. Je lui raconte toute l'histoire d'une traite, elle ne m'interrompt pas et je le vois bien, qu'elle ne me juge pas. Ses prunelles bienveillantes sont teintées d'empathie, je finis mon résumé avec un poids de moins sur la conscience. Mon histoire ne la dégoûte pas, ne la répugne pas, elle semble peinée pour moi. Je suis perdu par sa réaction, je ne m'attendais pas à ça.
Je m'apprête à lui demander de m'éclairer sur mon épine douloureuse, quand la voix d'Hugo me coupe dans mon élan. Je la regarde un bref instant, j'essuie mes joues remplient de larme et quand je tombe sur mon bouclier barbouiller par la nuit. Je replonge dans mes songes, je suis totalement perdu. Il est trop tard pour revenir en arrière, n'est pas ?







         


















Le jumeau de mon exOù les histoires vivent. Découvrez maintenant