Ses plus grandes peurs

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PDV d'Adrian:

Mary a peur. Je le sens, et moi, je suis mal à l'aise. Je me suis transformé contre mon gré. J'ai retenu mon loup trop longtemps. Elle me fixe sans bouger le moindre membre. Elle ose tout juste cligner des yeux, trop occupée à observer mes crocs, sortant tout juste de ma gueule. Je lui grogne après, mais c'est involontaire. Mon loup ne la reconnais pas, il ne l'aime pas, du moins, pas encore, puisque je ne l'ai pas averti. 

- A... A... Adrian? Tu... Tu es quoi... Tu es quoi au juste? me demande Mary. Tu me comprends?

Je lui réponds par télépathie, grâce à mon don. 

"Mary, approche-toi. Je ne te ferais rien. Approche, je t'en prie. MARY! Viens, tu peux me caresser, je ne te ferais aucun mal". 

Mais mon loup n'était pas de cet avis. Il lui fait comprendre par grognements que si elle approchait sa main, ou elle tout court, il la mangerai. Alors, elle n'ose pas. Au contraire, elle s'en va en courant, dans la direction opposée. Vers les chevaux, elle va monter sur Fabuleuse, prend la corde qui maintient Miraculax, et les entraîne dans les écuries, car puisque leur box étaient restés ouverts, ils étaient ressortis, mais étaient restés l'un à coté de l'autre. Elle appuie sur le bouton qui ouvre tous les box automatiquement. Ils sortent tous, au galop, en suivant Fabuleuse et Miraculax, les chefs du troupeau équins. Je les suis en courant, et c'est mon loup qui me contrôle. Aucun de mes chevaux ne m'a jamais vu sous ma forme de loup, alors, ils redoublent de rapidité, et il m'est impossible de les rejoindre. Je m'arrête, et arrive à reprendre le pouvoir sur mon loup. Je me transforme en humain, et regarde au loin Mary et tous mes chevaux partir dans la prairie. Ils ne s'arrêtent pas, même devant leur nourriture. Affolés, il ne seront pas calmés avant de me revoir, sous ma forme présente, c'est-à-dire, humain. 

J'appelle Mary sur son portable. 

- Adrian? Tu m'as fait peur! Je m'en vais, et j'entraîne tes chevaux! Je ne veux pas qu'ils te voient tel que tu es, un monstre! Ma plus grande peur, tu sais ce que c'est?

- Non, mais Mary, reviens, s'il te plait, je t'en supplie! Tu n'imagines pas la colère de mon père quand il va apprendre que tous mes chevaux se sont enfuis! 

- Je m'en fous de ton père! Je t'ai posé une question! Connais-tu ma plus grande peur?

- Non, Mary...

- Ce sont les choses comme toi! Les loups-garou! Et tu sais pourquoi, Adrian? Le sais-tu?

- Non, Mary, mais s'il te plaît, reviens-moi.

- Mes parents sont morts à cause d'un loup-garou! Il avait le pelage noir, je les ai vus mourir! Je l'ai vu ce loup partir, rassasié. Je rentrais chez moi d'une journée de cours! 

- Alors, c'est pour ça que tu as quitté ton ancien lycée?

- Oui, c'est pour cette raison, Adrian. Je ne te reviendrais pas, car je ne suis pas ta chose. Je ne suis pas ta louve! Je ne suis qu'une humaine!

- Mary! Reviens avec les chevaux! Ils sont affolés, je les vois d'ici! Ils ne se calmeront que s'ils me voient. Je suis leur protecteur! Ramène-les. J'ai un truc à te dire, que je ne peux pas dire au téléphone. 

PDV de Mary: 

Je coupe la communication, et j'essaie de calmer les chevaux. C'est impossible. Si je les ramène, ils verront Adrian, mais, moi, serais-je capable de le revoir, même en tant qu'humain? Une seule solution, y aller. Je remonte sur Fabuleuse et reprends la corde de Miraculax. Je les redirige au galop vers les écuries, et tous les chevaux me suivent. Ils se calment, en effet, dès qu'ils voient Adrian. Je le vois aussi, triste, et moi, il me voit, peureuse. J'ai perdu mes parents, il y a deux mois, alors que je rentrais du collège. Ils saignaient abondamment, et sont morts par la suite. "Un loup-garou", a réussi à articuler ma mère. Ce sont ces derniers mots. Mon père, ses derniers mots, je m'en souviens et je me les rappelle à chaque fois  que je me sens mal "Mary, va chez ta sœur, prends soin de toi, nous serons toujours dans ton cœur. Je serais avec toi à chaque instant de ta vie." 

Je ressens la vie de mon père, qui résonne en moi. 

- Mary? S'il ta plait, descend de Fabuleuse. Elle veut boire. 

Je descends de son dos et elle va dans son box boire de longues gorgées d'eau.

- Alors? Que veux-tu me dire?

- Viens avec moi, s'il te plait. Allons dans mon bureau.

- Tu as ton propre bureau Adrian? C'est classe! Tu es vraiment bien vu finalement!

- Oui, c'est grâce à mon père. 

PDV d'Adrian:

Nous sommes dans mon bureau, à présent. J'invite Mary à s'asseoir sur la banquette. Elle le fait, croise les jambes et attend. Je me suis accroupi, mes mains sur ses jambes, et je la regarde.

- Mary, je vais te poser tout d'abord une question qui n'a rien à voir avec ce que je veux aborder avec toi par la suite. Veux-tu être ma copine? Je te le redemande oralement, et je ne veux pas que tu me dises non ou oui, sans réfléchir. Réfléchis. Ferme tes yeux et prend un temps de réflexion. 

Elle ferme ses yeux, et j'attends. Elle décroise ses jambes mais je laisse mes mains sur ses genoux. Elle ne me repousse pas, au contraire, elle met ses mains sur les miennes. J'approche mon visage du sien, pendant qu'elle a ses yeux fermés. Elle ne s'attend pas à ce que je vais faire. Je pose délicatement, mes lèvres sur les siennes, et elle répond une fois de plus à mon baiser. Nous ne nous arrêtons pas, elle se couche sur la banquette, et je la suis. On se tourne et elle finit sur moi, c'est quand elle me regarde que nous arrêtons de nous embrasser. 

- Je crois que tu as ta réponse maintenant, Adrian. 

- Je crois aussi, mon cœur. Mais... Attend, chou. Je dois te dire la chose importante pour laquelle je t'ai amenée dans mon bureau. Lève-toi, s'il te plait. 

- Oui, Adrian. Alors, que veux-tu?

Elle se recouche, mais je lui dit:

- Reste assise, s'il te plait. Ça va être un choc aussi mental que physique. 

-D'accord. 

Je pars m'asseoir dans mon siège, et je lui dis:

- Mary... Comme tu le sais, je suis un loup-garou. Et le conseil des loups m'a prévenu qu'une nouvelle recrue allait arriver. Cette personne ne le sait pas encore, mais...

- Attends. Pourquoi tu me dis ça?

- Je vais en venir au fait. Laisse-moi deux minutes. Le conseil des loups m'a demandé de m'occuper de cette personne. Quand ils m'ont dit son nom, j'ai eu un choc. Car cette personne, je l'aime profondément, et c'est toi...

Je t'ai toujours aiméeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant