À la sonnerie de son réveil, le premier réflexe de Cara fut de se tourner pour voir si Alice était finalement venue, mais elle ne trouva qu'une place vide. Elle soupira en coupant la sonnerie du réveil et sortit de son lit en grommelant. Elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi elle était si frustrée et si en colère d'avoir dormi seule alors qu'elle n'avait passé qu'une nuit à côté d'Alice, elle ne pouvait pas être si accro à le jeune femme que ça, si? Elle attrapa des vêtements simples et se rendit dans la salle de bain, pour se coiffer et s'habiller. Elle n'arrivait pas à faire disparaître se sentiment de frustration, il fallait qu'elle trouve un moyen pour obliger la blonde à venir dormir avec elle. Sa chemise large boutonnée et son jean enfilé, elle démêla ses cheveux et sortit de la salle de bain pour aller à la cuisine. En passant par le salon elle regarda le canapé, mais Alice n'y dormait pas, le plaid était poussé, le carnet rouge ouvert sur la table avec un crayon dessus, l'oreiller avait encore la forme de la tête, mais personne n'était là. Elle alla alors dans la cuisine et en entrant une odeur de pancakes et de café arriva à ses narines. Alice était là, debout devant la gazinière, dos à elle, faisant des pancakes, sur le comptoir central les assiettes et les verres de jus d'orange étaient disposés, avec des couverts et tout ce qu'elle avait pu trouver dans les placards pour mettre sur les pancakes. Cara sentit son coeur se gonflé de gratitude et elle afficha un grand sourire en s'avançant.
-Ça sent délicieusement bon. Fit-elle en arrivant dans le dos de la blonde qui sursauta en l'entendant.
-Oh tu m'as fais peur! S'exclama Alice en reprenant son souffle. Ton café est prêt et il y a déjà plein de pancakes de fait, tu peux manger. Sourit-elle doucement.
-T'es géniale! Merci. Sourit la brune en embrassant la joue de la jeune femme avant d'aller s'asseoir sur le tabouret de bar de l'autre côté du comptoir. Tu as bien dormi? Questionna-t-elle.
-Assez bien, tu sais après des nuits dans le froid et dehors il ne faut pas grand chose pour passer une bonne nuit. Sourit Alice avant de se retourner, dos à la brune pour retourner la pâte. Et toi? Prête pour ta matinée?
-J'ai pas envie d'y aller, je préférerais rester avec toi ici. Marmonna Cara. Pourquoi tu es debout si tôt d'ailleurs? Enchaina-t-elle.
-Je me suis réveillée à six heure donc je me suis dis que un petit déjeuné te ferais plaisir. Expliqua la blonde avec un léger sourire en lui donnant les deux pancakes tout chaud avant de se tourner à nouveau.
-Ça me fait très plaisir c'est vrai, mais dis moi la vérité. Tu as été réveillée par un cauchemar? Interrogea Cara, suspecte en mangeant.
Alice retourna les pancakes et revint près du comptoir s'accoudant dessus, se retrouvant face à la brune, près d'elle.
-Oui Cara, j'ai fais un cauchemar, mais je vais bien, ne t'inquiète pas. Rassura-t-elle.
-Si tu dormais dans mon lit tu ferais pas de cauchemar et dans le pire des cas je pourrais être là pour toi. Justifia Cara.
-Mais tu es là pour moi déjà. Tout va bien d'accord? Répondit Alice avant d'aller s'occuper des pancakes dans la poêle.
-Je lâcherais pas l'affaire. Mais je dois y aller alors on en reparle plus tard. Signala la brune en finissant son café. Je vais emporter des pancakes, ils sont bien trop bons. Ajouta-t-elle en emballant une pile des petites crêpes, elle les mit dans son sac et alla dans l'entrée mettre son manteau et ses chaussures, avant de revenir à la cuisine prête à partir. Je reviens vers midi. Fit-elle avant de passer un bras autour des épaules d'Alice pour la serrer et embrasser sa joue. Merci encore pour tout ça, à tout à l'heure.
Elle lâcha Alice qui était immobile, ne s'étend pas attendue à une étreinte, aussi courte soit elle. La brune partit avec un sourire aux lèvres, fière de son effet, mais aussi le coeur battant à ce contact qui la faisait se sentir si vivante.
De son côté Alice mit quelques minutes à retrouver commet bouger, et rangea la cuisine en mangeant des pancakes. Elle avait vu large, il restait plus de la moitié des pancakes qu'elle avait fait, mais pas grave, il y en aurait pour les prochains matins et pour les petits creux de la journée. Elle avait aimé le pétillement de bonheur dans les yeux de la brune quand celle ci avait vu le petit déjeuné. C'était la moindre des choses, elle adorait cuisiner alors si elle pouvait aider à sa manière et avec ce qu'elle avait se serait déjà ça, une manière de la remercier pour son hospitalité, ses cadeaux et sa tendresse à son égard.
La cuisine à nouveau propre elle retourna au salon et reprit son carnet là où elle s'était arrêtée au réveil. Elle avait commencé le carnet avec La ballade de l'impossible, elle avait présenté le livre, fait un résumé pour s'en souvenir, mais un résumé avec sa vision des choses, et en comparant à celui du livre elle avait rit en voyant qu'elle ne résumait pas de la même manière. Elle avait écris aussi des morceaux de livre dont elle se souvenait, des choses qui l'avaient touchée et qui vaguaient encore dans sa tête, avec même des motifs et des dessins représentant abstraitement l'histoire. Et la double page c'était transformée en quatre pages. Cara avait eu une bonne idée, ainsi elle se souviendrait de ce livre assez précisément même dans des années. Finissant d'écrire sur ce livre, elle tourna à nouveau la page du début et relu une énième fois le message laissé par la brune. Son coeur accélérait à chaque mot, c'était vrai, elle n'était plus seule, elle avait Cara près d'elle, comme un ange, douce et protectrice, adorable à chaque instant, oui elle avait de la chance, elle n'était plus seule et en plus elle avait trouvé la perle rare. Elle caressa du bout des doigts la fine écriture et avec un léger sourire dessiné au coin de la lèvre elle referma le carnet.
Elle se leva et alla à la chambre, sur le lit, parfaitement refait, trônait des vêtements, deux pulls, trois teeshirts et trois pantalons. Cara les avait sorti pour elle, pour qu'elle choisisse ce qu'elle voulait. Elle attrapa le jean taille haute large, le teeshirt noir et le pull rouge. Lui piquant une paire de chaussette, elle alla à la salle de bain, avant de revenir à la chambre pour choisir un vinyle. Avec délicatesse, elle les passa un par un, puis en choisi un. First Aid Kit, Ruins. La pochette était en noir et blanc et deux femmes, le regard au loin se tenaient l'une à côté de l'autre. Pourquoi celui ci? Elle n'en savait rien, juste quelque chose qui l'attirait dans la pochette et le nom de l'album. Elle le plaça sur la platine et dès les premières notes elle se sentit s'envoler. Elle avait bien choisi. Laissant la porte de la chambre et de la salle de bain ouvertes, pour mieux entendre, elle alla se déshabiller pour prendre une douche. Elle ne se regarda pas dans le miroir, par habitude, évitant son reflet, et alla sous le jet d'eau. Elle se lava rapidement vérifiant que sa brûlure guérissait bien comme lui avait expliqué la brune, et celle ci l'ayant bien soignée, la plaie était propre et moins voyante qu'avant.
Sortant de la douche, elle s'emmitoufla dans une serviette après avoir essuyé ses cheveux pour qu'ils ne gouttent pas. Puis elle s'essuya rapidement, remit ses sous-vêtements, puis le jean et le teeshirt col roulé et manches longues. Les chaussettes aux pieds elle se mit devant le miroir, comme chaque matin elle vérifia minutieusement que aucun morceau de peau pailleté n'était voyant. Les notes de musiques l'entraînaient et rassurée de voir que les vêtements couvraient bien sa peau dans son entièreté, elle esquissa un sourire et en se frottant la tête pour sécher ses cheveux elle se laissa à se dandiner en rythme. Ce vinyle était unique, elle n'avait jamais entendu une telle musique, elle se sentait légère, comme un nouveau départ.
Peigne en main elle démêlait son carré blond en se regardant dans le miroir quand elle eut envie de changement. Elle laissa ses bras tomber le long de son corps, fixant son reflet. Elle savait ce qu'elle pouvait faire. Elle ouvrit deux tiroirs avant de trouver une paire de ciseaux, et celle ci sortie, elle reprit le peigne, coiffant ses cheveux de manière à bien couper et faire quelque chose de propre. Elle piqua une pince pour attacher les cheveux qu'elle n'allait pas couper et mit sa serviette sur le meuble pour ne pas mettre des cheveux partout. Elle souffla un coup et prit les ciseaux. Elle fit glisser le peigne lentement dans ses cheveux et l'arrêta. Elle plaça les ciseaux dessous et coupa doucement. Elle avait souvent coupé les pointes de ses cheveux mais jamais elle n'avait tenté un changement ainsi. Elle coupa, plusieurs fois, ajustant, repassant le peigne plusieurs fois, puis elle posa tout après plusieurs dizaines de minutes. Elle secoua la tête après avoir enlevé la pince, pour remettre ses cheveux en place et passa une main dedans. Elle devait attendre que ça sèche pour ajuster, alors elle retourna à la cuisine et commença à couper les légumes pour s'en faire une poêlée, voulant faire plaisir à nouveau à Cara, elle aimait la voir sourire et gourmande, c'était une vision des plus adorable, elle s'en délectait.
Les légumes cuisant, elle alla remettre le vinyle au début, ayant comme un coup de foudre pour les voix de ses deux femmes, et retourna dans la salle de bain. Elle passa le peigne à nouveau dans ses cheveux, avant de prendre les ciseaux pour ajuster, mais seule elle avait du mal. Alors qu'elle fredonnait la chanson passant en tentant de couper ses cheveux, elle entendit la porte d'entrée.
-Eh ça sent trop bon encore ici! S'exclama la brune alors qu'elle venait de lâcher son sac après avoir fermé la porte.
Alice sortit de la salle de bain et quand la brune eut posé son manteau elle la vit enfin. Elle en laissa tomber sa mâchoire, parce que Alice et son carré blond c'était charmant, mais Alice et son carré blond avec une frange c'était juste sensationnel. Le ventre de la brune se tordit, sentant ses sentiments s'agiter bien trop fort. Mais la blonde, n'ayant aucune réaction de plus, commença à se dire qu'elle avait fait une erreur, que peut-être était elle encore moins belle qu'avant.
-Tu n'aimes pas? C'est moche? Ça ne me va pas? Enchaina-t-elle inquiète, passant nerveusement ses mains sur sa frange.
-Ah si si! S'exclama la brune en attrapant ses poignets pour lui faire arrêter ses gestes et l'admirer. Tu es magnifique. Je m'y attendais pas. Murmura-t-elle. Tu as coupé toute seule? Réalisa-t-elle alors.
-Oui. J'étais pas trop sûre de moi, et j'aurais besoin de toi pour ajuster les mèches de devant. Tu veux bien m'aider? Réclama Alice, gênée, ses poignets toujours emprisonnés par les mains de la jeune femme.
-Bien sûr, je vais t'aider. Accepta Cara avec un doux sourire relâchant doucement ses poignets.
Alice prit délicatement sa main et la tira dans la salle de bain devant le miroir. Elle lui donna les ciseaux et le peigne et la laissa la coiffer. Cara était entièrement collée à la blonde pour bien faire les finitions de la frange, et celle ci n'en pouvait plus. Elle retenait son souffle, s'empêchant de respirer pour ni bouger ni montrer sa gêne d'être si proche d'elle. Après quelques minutes Cara reposa les ciseaux et le peigne et fixa la frange.
-Ferme les yeux. Ordonna-t-elle et la jeune femme obéit sans discuter. Elle souffla sur la frange pour enlever les petits cheveux coupés qui s'accrochait encore et passa ses doigts dedans. Elle profita des yeux fermés pour embrasser la joue de la jeune femme. Voilà, tu es adorablement belle. Souffla-t-elle.
-Merci. Rougit Alice en rouvrant les yeux avant de se tourner vers le miroir. Je m'en suis pas trop mal sortie, elle est bien cette frange. Sourit-elle.
-Oui, tu avais super bien coupé, il y a avait presque rien à reprendre. Pourquoi as tu fais ça? Interrogea la brune en la regardant par le biais du miroir.
-J'avais envie de changement. Tu m'offres un nouveau départ et j'avais envie de marquer ça en changeant quelque chose de physique. Expliqua Alice avant de se remettre face à elle. Ça me va vraiment bien? J'ai pas fais une erreur en prenant la décision de couper? S'inquiéta-t-elle.
-Alice. Appuya Cara avec un sourire en posant ses mains sur ses épaules. Tu es absolument merveilleuse, d'accord? La blonde hocha la tête charmée. Bon maintenant je dois te dire que ça sens très bon mais légèrement le brûlé. Déclara-t-elle faisant s'arrondir les yeux de la jeune femme.
-Le repas! S'exclama Alice en partant rapidement vers la cuisine.
La brune suivit et lorsqu'elle entra les odeurs de légumes et d'épices flottaient dans l'air, la faisant saliver. Elle s'approcha de la gazinière ou la blonde faisait sauter les légumes dans la poêle.
-C'est prêt. Tu veux bien me donner les deux assiettes que j'ai sorti sur la table? Demanda la blonde.
Cara les lui donna et elle la remercia d'un sourire doux avant de servir. Les assiettes pleines, la brune les entraina dans la chambre, la faisant s'asseoir sur le lit pendant qu'elle mettait un nouveau vinyle. Elles mangèrent, assises face à face.
-Oh mais c'est délicieux! S'exclama la brune. Où tu as appris à cuisiner comme ça? Lui demanda-t-elle.
-Ça doit avoir un avantage d'être dans une famille d'accueil qui te prend pour Cendrillon. Ironisa la blonde.
-Oh je suis désolé. S'excusa Cara, honteuse de lui rappeler ce genre de souvenir, ce n'était pas son intention en demandant où elle avait appris à cuisiner aussi bien.
-Tu pouvais pas savoir, ne t'excuse pas. Sourit gentiment la jeune femme. J'ai quand même quelques bons souvenirs, j'ai appris à cuisiner, j'ai lu autant que je pouvais, j'ai aussi appris à dessiner, et surtout on m'a donner la passion de la photographie, alors en vingt ans de vie j'ai quand même eu de bons souvenirs. J'oublierais pas mon enfance, j'apprendrais à vivre avec et j'en tirerais ce que j'ai à retenir et voilà. Expliqua sereinement la blonde.
-T'as vingt ans? Interrogea Cara.
-Dans tout ce que je viens de te dire t'as juste retenu mon âge? Ria Alice faisant sourire la brune. J'aurais vingt ans le vingt sept décembre. Admit-elle.
-Oh super! On le fêtera ensemble, d'accord? S'enjoua de suite la brune.
-Je ne l'ai presque jamais fêté, mais d'accord. Juste toi et moi? S'assura la blonde, un peu angoissée à l'idée d'être le centre de l'attention.
-Juste toi et moi, un repas, un gâteau avec des bougies et un cadeau. Sourit la brune.
-Pas de cadeau. Défendit de suite Alice.
-Oh si! J'ai déjà une idée. Fit fièrement Cara en finissant son assiette. Laisse moi te faire des cadeaux, j'adore ça, et je n'ai personne à couvrir de cadeaux autre que toi. Ajouta-t-elle dans un souffle pour attendrir la blonde.
-Tu m'agaces. Soupira la blonde, défaitiste, elle n'arrivait pas du tout à résister à la jeune femme.
-Merci. Sourit Cara en se laissant tomber en étoila dans le lit. Alors t'aime la photographie? Enchaina-t-elle.
-J'adore, je me débrouillais pas mal d'après celui qui m'as appris, mais le père de ma dernière famille d'accueil à casser mon appareil. Confia la blonde, toujours en tailleur la regardant.
-Mais pourquoi? S'indigna la brune.
-Parce que je n'avais pas fait ce qu'il voulait, mais on s'en fiche, je veux pas parler de lui. Déclara Alice avant de s'allonger sur le ventre, en appui sur ses coudes proche de la brune. T'as passé une bonne matinée? Demanda-t-elle.
-Oui, j'avais littérature française, et j'ai un nouveau livre à lire et il a l'air particulièrement génial. Sourit doucement Cara. D'ailleurs j'irais l'acheter cet après midi, tu viendras comme ça.
-D'accord, pas de problème. Acquiesça la blonde. C'est quoi comme livre? Demanda-t-elle.
-Journal d'un corps de Daniel Pennac. Répondit la jeune femme. Il raconte une histoire d'une vie, à travers les sensations du corps, et son évolution. Je trouve cette idée absolument top! S'exclama-t-elle avec un grand sourire.
-Tu as l'air heureuse en tout cas. Remarqua Alice avec un tendre sourire, ravie de la voir ainsi.
-Mais je le suis. Mes cours sont géniaux, je lis de superbes livres, je t'aie toi, je peux discuter de littérature avec toi, tu me fais des super plats, t'es adorable, je rentre ça sent super bon, je ne suis plus seule, et c'est grâce à toi. Lista Cara en se tournant vers la blonde. Je t'adore, même en si peu de temps je t'adore. Admit-elle sincèrement.
Alice émue se coucha face à elle et passa un bras autour de son corps pour la serrer contre elle. La brune lui rendit de suite l'étreinte, c'était si agréable.
-Je t'adore aussi. Confia à son tour Alice.
Les bras de Cara se resserrèrent autour d'elle. Elles avaient ce sentiment grandissant en elles qu'elles étouffaient au mieux, mais dans les bras de l'autre elles se sentaient tout simplement complètes et heureuses.
-Reste chez moi. Ne pars jamais. S'il te plaît. Murmura Cara en se décollant assez pour regarder les yeux émeraudes.
-Je partirais un jour, tu le sais. Je ne peux pas éternellement habiter ton canapé. Viendra un moment où tu trouveras quelqu'un dont tu tomberas éperdument amoureuse et avec qui tu voudras surement vivre, il faudra alors que je ne sois plus la. Chuchota Alice.
Elle avait raison, elle le savait, elle avait raison de dire cela, c'était une vérité, mais ça n'en était pas plus facile. L'idée qu'un jour quelqu'un d'autre serait à sa place en cet instant lui tordait le coeur. Elle ne pouvait plus le nier, même à elle même, elle voulait être cette personne qui resterait toujours dans les bras de la brune, mais elle savait pertinemment que Cara méritait bien mieux qu'une fille perdue et sans abris.
-Je veux personne d'autre que toi chez moi, Alice. Déclara sincèrement la brune, la sortant de ses réflexions démoralisantes.
-Je resterais jusqu'à ce que tu trouves la personne qui fait battre ton coeur et qui te rend vivante et heureuse. Je resterais jusqu'à ce que tu trouves l'amour. Accepta la blonde.
Cara soupira, bon la blonde n'avait pas l'air décidée à comprendre que elle ce qu'elle voulait c'était juste elle. Celle qui faisait battre son coeur, qui la rendait heureuse et vivante depuis quelques jours c'était Alice, elle ne disait pas ses mots à la légère, elle voulait vraiment que la jeune femme reste dans son appartement avec elle.
-Dis moi, Alice, tu as déjà vécu ça, ce que tu as décris comme l'amour? Osa-t-elle demander alors qu'elles étaient couchées sur le dos côte à côte.
-Non. Jamais. Appuya Alice les yeux dans le plafond. Je ne m'attache pas facilement et si cela arrive il se trouve que j'ai rarement de la chance, celles à qui j'ai fais confiance m'ont toujours déçues. Répondit-elle.
-Celles? Interrogea Cara en tournant la tête vers la blonde, elle avait se pétillement dans le ventre, l'espoir que peut-être ses envies deviennent plus.
-Ah oui, on en avait pas parler. Marmonna la blonde en se redressant, les joues rougies de gêne. Elle s'assit près de la brune qui était toujours couchée. Je préfère les femmes aux hommes, ça ne te dérange pas? Grimaça-t-elle en la regardant.
Cara se releva, s'asseyant à son tour.
-Pas le moins du monde. Je n'ai pas de préférences entre hommes et femmes, alors je ne te jugerais pas. Rassura Cara en posant sa main sur celle d'Alice. Je te l'ai déjà dit, je peux tout entendre, je ne te jugerais sur rien, ne t'inquiète pas. Souffla-t-elle.
-Merci. Sourit doucement Alice.
Satisfaite et heureuse elle se détendit d'un coup, soufflant, elle n'avait plus de secret pour cette femme, plus rien à cacher, et en plus de ça Cara était elle aussi attirée par les femmes, et cette idée la rendait bêtement heureuse. Sans s'en rendre compte, ne contrôlant rien, ses mains se mirent à crépiter, comme des dizaines d'étoiles scintillantes dans sa paume et au bout de ses doigts.
-Mais qu'est ce qui m'arrive?! Paniqua-t-elle en lâchant Cara par peur de la blesser, se reculant au coin du lit le plus loin de la jeune femme possible.
-Ta magie s'agite, essaye de te calmer. Tenta la brune. Mais voyant que ce n'était pas gagné elle ferma les yeux et se concentra. En utilisant sa magie à elle, elle réussit à rentrer dans l'esprit de la blonde pour l'apaiser, faisant disparaitre les crépitements dans ses mains. Lorsqu'elle rouvrit les yeux elle s'approcha de la blonde et glissa ses mains dans les siennes, voulant la rassurer. Tout va bien d'accord? C'est juste tes émotions qui te jouent des tours.
-Mais je contrôle rien, imagine ça arrive dans la rue?! Et puis comment j'ai fais pour les faire disparaitre? S'inquiéta Alice.
-Calme toi. C'est moi qui t'es obligée à arrêter, je suis rentrée dans ton esprit pour t'y obliger. Expliqua la brune.
-T'es rentrée dans ma tête? Paniqua Alice.
-On peut dire ça comme ça, mais ne t'inquiète pas je n'ai rien fais d'autre que te calmer, je n'ai pas lu ni écouté tes pensées. Promit Cara.
-D'accord, jamais tu ne fais ça sans mon accord, promets le moi. Ordonna la blonde en serrant les mains de Cara dans les siennes.
-Je le promets, je ne ferais pas sans ton avis. Jura la brune. Bon maintenant que tu vas mieux, que tu es détendue on va mettre nos manteaux et sortir. Fit-elle en sortant du lit pour enlever le vinyle de la platine. Ton manteau est propre et sec en plus, et tes chaussures aussi. Sourit-elle en allant vers l'entrée.
-Merci beaucoup. Fit Alice en se levant et prenant les deux assiettes. Elle alla à la cuisine, les mettre dans l'évier puis revint vers l'entrée. Cara avait remit ses chaussures et enfilait maintenant son manteau. En se grattant la nuque elle s'avança penaude. Tu devrais y aller sans moi.
-Pourquoi ça? S'exclama la jeune femme qui n'aimait pas du tout cette idée.
-Regarde ce que j'ai fais tout à l'heure, si ça arrivait dans la rue se serait la catastrophe, non je ne veux pas t'attirer des ennuis, je préfère rester cachée ici. Expliqua la blonde en tirant sur ses manches.
-Arrête de faire ça. Souffla Cara en posant ses mains sur ses bras. Écoute Alice, moi je sais que tout se passera bien, c'est une évidence, et je veux que tu m'accompagnes, je veux que tu sois près de moi, j'ai envie de t'emmener avec moi, envie de me balader avec toi. Je veux aussi que tu prennes l'air avant de péter un plomb ici. Et puis tu es magnifique, se serait tellement dommage que personne ne puisse le voir. Ajouta-t-elle en remettant une mèche de la frange d'Alice en place.
-Vraiment? Demanda la blonde.
-Vraiment vraiment. Acquiesça Cara.
-Tu ne me laisses jamais? S'assura Alice.
-Jamais. Toujours près de toi. Promit Cara avant d'attraper le manteau de la blonde. Allez on y va, ou ma soeur va encore dire que je ne sais pas être à l'heure. Sourit-elle pour détendre la blonde.
-Tu es souvent en retard? S'amusa gentiment Alice en mettant ses chaussures.
-Disons que l'heure n'est pas mon point fort. Plaisanta Cara.
-Je suis une horloge moi, je ne suis jamais en retard, j'ai appris ça dans les foyers, on avait pas le droit d'être en retard. Expliqua la blonde en lassant ses chaussures.
-En retard pour quoi? S'intéressa la brune, tout en redoutant la réponse, à chaque fois qu'elle savait que quelque chose d'anormal pour une enfant était arrivé à Alice elle s'énervait, bouillonnait et avait envie de la défendre.
-Pour les repas qui était à dix-neuf heure et pas après, les rendez vous avec les éducateurs quand tu avais une tendance rebelle, et j'avais aussi des rendez vous avec une psy. Si tu n'avais qu'une seule minute de retard tu te faisais disputer, c'était fou, alors j'étais toujours à l'heure. Je me faisais assez disputer pour le reste. Ria-t-elle.
-Il y a vraiment beaucoup de choses que j'ignore de toi. Remarqua la brune alors qu'Alice se redressait prête à partir.
-Et pourtant tu es celle qui en sait le plus sur cette planète. Sourit la blonde. Bon on y va?
-Oui, viens. Acquiesça Cara en prenant sa main dans la sienne et liant leurs doigts, elle voulait à tout prit la rassurer.
Elles quittèrent l'appartement, descendirent les deux étages et arrivèrent dans la rue. Alice n'avait pas mis les pieds dehors depuis que Cara l'avait ramenée chez elle. Elle regarda ses pieds dans la neige et eu un sourire.
-Tout va bien? Demanda la brune.
-J'ai l'impression de pas connaître la neige, j'ai l'impression de tout découvrir. Sourit Alice en lâchant sa main pour faire des pas dans la neige avec un sourire. J'ai vécu dehors des semaines mais j'avais fini par détester tout ça, alors que là avec toi c'est différent. Confia-t-elle en continuant d'avancer se rapprochant du bord de la route.
Cara souriait devant ce spectacle, la blonde avait l'air d'une enfant émerveillée, elle adorait voir cela. Mais elle vit rapidement que la jeune femme n'avait pas vu qu'elle arrivait au début de la route, alors quand elle vit une voiture arriver elle prit peur, la blonde était au bord du trottoir.
-Alice! Appela-t-elle en se précipitant, elle enlaça la taille de la jeune femme et la tira contre elle au moment où la voiture passait. Collée à son dos, ne la lâchant pas, ayant eu peur. Ne me refais pas ça. Marmonna-t-elle.
-Pardon. Je regardais pas. Excuses moi. Fit de suite la jeune femme avant de sortir de son étreinte, et de voir les yeux brillants et apeurés de Cara devant elle. Je vais bien, grâce à toi, merci. Elle passa ses bras autour des épaules de la jeune femme et la serra contre elle à son tour, elle n'avait pas hésité en voyant la jeune femme si mal et en plus les manteaux les séparait ce n'était pas pareil que si elle l'avait fait plutôt dans l'appartement quand elle avait parlé sur le lit, ce n'était pas la même intention ni la même signification. Elle voulait jute la rassurer. Pleurs pas, c'est bon, tout va bien. Rassura-t-elle en sentant Cara la serrer fortement.
-J'ai eu peur, je t'ai vu passer sous la voiture pendant un instant. Expliqua la brune. Regarde où tu vas, et ne me lâche plus, je t'en prie. Réclama-t-elle.
-D'accord. De toute façon j'adore la neige mais beaucoup moins les gens alors je reste près de toi. Assura la blonde en se détachant doucement. Tu m'en veux pas hein?
-Non, je ne peux pas t'en vouloir pour ça. Sourit Cara en la regardant. J'adore ta frange. Tu es belle. Ajouta-t-elle, avant de voir les joues de la blonde s'empourprer et la faire sourire. On va vraiment être en retard. Remarqua-t-elle.
Elle glissa sa main dans celle d'Alice et l'entraîna vers chez sa soeur.{Dessin : Maruti Bitamin, instagram}
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Briller.
General FictionAlice. Cara. Elles sont uniques et font des choses dites extraordinaires, digne des films. Lors d'un soir d'hiver, elles se rentrent dedans. Les choses deviennent trop étranges quand Cara se fait curieuse et qu'Alice explose sa tasse de thé avant...