13 : Rentrées.

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Cara cherchait ses clés dans sa poche depuis une longue minute, Alice derrière elle. Toute deux étaient stressées, ça se voyait aisément sur leurs visages. La brune finit par sortir ses clés et ouvrir la porte. Dans l'entrée elles évitèrent les yeux de l'autre, et se débarrassèrent de leurs manteaux et leurs chaussures. Les sacs au sol, elles finirent par se regarder, gênées.
-Chocolat chaud dans le lit? Proposa la blonde.
-Avec un vinyle. Acquiesça Cara avec un léger sourire.
Alice embrassa sa joue, pour la rassurer, tout autant que se rassurer elle même. Elle s'écarta lui disant qu'elle la retrouvait dans la chambre avec les chocolats chauds. La brune acquiesça et alla dans la chambre, elle prit les sacs avec elle et les abandonna au bout du lit, avant d'enlever son pull et de le laisser avec les sacs. Elle fouilla dans l'un et en sortit son vinyle d'Aurora, All my demons greeting me as a friends, elle le plaça sur sa platine et ajusta pour que les notes commencent. Elle resta debout devant, les yeux fermés se délectant de la voix de cette femme, rauque et douce, qu'elle l'aimait. Alice entra dans la chambre et vint s'asseoir sur le lit.
-Je suis là. Murmura-t-elle, sortant la brune de son écoute totale. Elle a une voix qui fait vibrer, c'est qui? Enchaina-t-elle en tendant sa tasse à la jeune femme.
-Aurora, celui que j'ai eu par ma soeur. Informa la brune en prenant sa tasse et s'asseyant en tailleur sur sa couette près de la blonde. Qui commence?
-Moi. Répondit la blonde. Elle prit une gorgée. Je t'ai trouvé magnifique dès le premier jour, je t'ai adoré rapidement. Tu es une femme intéressante, gentille et douce. Tu comptes beaucoup pour moi, tu es comme mon pilier. J'ai confiance en toi, et j'ai des sentiments que je ne sais qualifier exactement pour toi. Commença-t-elle avant de prendre une gorgée de chocolat. Au bord de la fontaine je t'ai dis que j'avais peur. Je n'ai pas peur de nous, pas peur qu'on soit plus que des colocataires amies, ce n'est pas ça. J'ai peur d'être pas assez, j'ai à peine vingt ans, je suis une gamine, j'ai aucune expérience de la vie, pas de travail, pas d'études, je vis totalement à tes crochets depuis quelques semaines. Et je sais que pour le moment ça te plait, mais dans quelques mois t'en aura peut-être marre. Je suis une gamine recherchée par les services sociaux depuis ma fugue, je veux pas compliqué ta vie. J'ai l'âme abimée et le coeur cabossé, tu mérites d'être heureuse, et j'ai réellement peur de ne pas être capable de te rendre heureuse. Alice se tut, la tête baissée, les yeux sur son chocolat.
Cara s'était attendue à tout mais pas à ça, elle n'arrivait pas à croire que la blonde se voyait ainsi. Elle but son chocolat cherchant ses mots et posa sa tasse. Délicatement elle prit la tasse de la blonde et la posa aussi, avant de prendre les mains de la jeune femme dans les siennes, en s'asseyant face à elle, les jambes étendues de chaque côté de la blonde.
-Alice, je te vois tout sauf comme une gamine qui va compliqué ma vie. Tu es jeune femme éblouissante, capable de tant de choses, et chaque jours tu me rends un peu plus heureuse. Elle lâcha une de ses mains et attrapa le menton de la jeune femme pour lui faire relever la tête. Tu m'as parlé à coeur ouvert, alors à mon tour. J'ai craqué pour toi au moment où tu t'es installée dans mon canapé, toujours frigorifiée et terrorisée. Depuis je t'ai découverte cultivée, intelligente, douce, adorable, attentionnée. Tu passes ton temps à me faire des petits plats, à me parler de tout, à t'as t'intéresser. Tu ne compliques pas ma vie, tu l'embellies. Tu rends mon quotidien plus beau, je passais mon temps à me noyer dans les livres, dans mes écrits et dans mes études. Maintenant, je me noie dans les livres avec toi, et c'est tellement mieux. Je me lasserais jamais de toi.
-Tu dis ça maintenant, reprit Alice, mais dans-
-Non, Alice je n'y crois pas. Les gens ou je les apprécie et c'est pour un très long temps, ou je me force avec eux et au bout d'un moment je ne peux plus les voir. Ma particularité me permet de savoir l'importance des gens pour moi, ou l'importance qu'ils prendront. Et tu es la première pour qui je sais j'aurais toujours de fort sentiments. Révéla-t-elle avec un léger sourire. Même si tu ne veux pas qu'on soit plus que des amies, je ne te laisserais pas partir, je t'abandonnerais pas.
-Pourquoi moi? Murmura Alice, un peu perdue, dans l'incompréhension totale face à tant de gentillesse, elle n'avait pas l'habitude.
-Parce que justement tu es toi. Unique. Adorable, tu me soutiens, tu m'aide, tu acceptes tout de moi, tu as tellement de points communs avec moi, je veux dire, mon esprit se perd à penser que nous avons été faites pour nous accorder, et que c'est à nous de choisir si nous désirons tenter plus qu'une belle amitié. Cara caressa la joue de la blonde.
-Je t'adore tellement Cara, mais j'ai tellement peur. Si ça marche pas et qu'on brise tout? Je n'ai personne d'autre que toi, tu es mon monde. Je n'ai pas été aimée, je n'ai pas eu de parents comme toi. Une larme perla sur la joue de la blonde et Cara la balaya. Dans La ballade de l'impossible, Naoko dit à Watanabe « Je me demandais comment on pouvait aimer les gens. », moi je me demande toujours. Je n'ai jamais aimé, et je n'ai jamais été aimée, je ne sais pas ce que c'est.
-Alors je t'apprendrais. Et j'apprendrais avec toi. Je n'ai jamais aimé en dehors de ma famille. Elle se pencha et embrassa le front de la blonde. Tu mérites d'être aimée, et je veux être celle qui t'aimera envers et contre tout. Je veux pouvoir t'offrir ça, ça me rend dingue de savoir que durant vingt ans personne n'a été là pour t'aimer, pour prendre soin de toi. Tu es si belle, si géniale, il m'est inconcevable de ne pas t'avoir dans ma vie, comme il m'est impensable de te laisser penser que tu n'as pas le droit d'être aimée.
-Mais si je n'arrivais pas à t'aimer comme tu dois être aimée? Marmonna Alice, toujours apeurée de n'être pas assez bien.
-Je n'ai pas peur de ça, tu es un être entier et bon, et je sais que je serais la femme la plus chanceuse du monde si tu m'aimais, même un tout petit peu, je m'estime déjà extrêmement chanceuse de t'avoir dans ma vie et mon monde, et encore plus quand tu me dis que tu m'adores. Sourit Cara, un sourire plein de tendresse pour rassurer la blonde.
-Je t'adore, mais je continue d'avoir peur. Murmura Alice. Hier soir tu disais que ta tête pensait et que tu n'y pouvais rien, mais tu pouvais pas me dire à quoi tu pensais, tu peux maintenant?
-Je pensais que toi dans mes bras était l'une des meilleures sensations au monde, et que j'avais peur de te perdre. Je me disais aussi que mieux encore c'était t'embrasser, mais j'avais si peur que ça ne se reproduise jamais. En fait, dans tes bras, contre toi ou simplement te parler me fait me sentir légère et bien, et je ne veux pas perdre ça. Je pensais que si ça ne tenait qu'à moi, je voulais pouvoir passer mon temps avec toi, pour te câliner et t'embrasser. Confia la brune, les joues légèrement rougissantes.
Alice lâcha la main de la brune, et caressa doucement la tête de la jeune femme, jusqu'à glisser ses doigts dans la queue de cheval brune, qu'elle ramena sur l'épaule de la concernée. Celle ci ne bougeait pas, regardant le visage de la blonde, qui elle était concentrée sur ses mouvements. Les cheveux bruns étaient longs, arrivant jusque sous sa poitrine, et Alice laissa glisser sa main sur le ventre de la brune, puis sa hanche, la cuisse jusqu'à son genou. Elle attrapa sa main qu'elle porta à ses lèvres et déposa un baiser dans la paume qui déclencha un frisson dans le corps de Cara.
-Alors, on essaye? Murmura la blonde.
-Je le veux énormément moi. Répondit Cara, alors que la jeune femme embrassait le creux de son poignet. Mais je veux surtout pas que tu te sentes forcée, je ne veux pas que tu aies peur. Ajouta-t-elle.
-Avec toi ou non j'aurais peur. Elle embrassa encore le poignet. Et tu es la seule capable de faire s'atténuer mes angoisses jusqu'à leurs disparition. Ajouta-t-elle en déposant ses lèvres sur le milieu de l'avant bras de Cara.
-Alors on est quoi? Interrogea doucement la brune en se délectant des caresses des lèvres sur son bras.
Alice embrassa le creux du coude, mais ne pu pas faire mieux à cause du teeshirt.  Elle s'avança légèrement, en tailleur, elle dû reposer ses genoux sur les cuisses de la brune, qui avait toujours ses jambes étendues autour d'elle. Les yeux vairons la regardaient avec tant de tendresse qu'elle se sentait un peu rassurée. Elle déposa ses mains dans le creux des reins de Cara et avec une grande lenteur elle frotta son nez contre celui de la brune.
-On pourrait dire, je crois, que tu es ma petite amie, non? Susurra-t-elle en continuant son geste.
-J'adorerais ça. Souffla Cara.
Alice eut un sourire, et éloigna son visage  de celui de la brune, d'un petit centimètre, juste pour regarder ses yeux. Elle la vit sourire et pour la première fois de sa vie, elle sentit que la personne qu'elle tenait dans ses bras était sincère et ne jouait pas avec son coeur. Lentement elle se pencha et fit s'effleurer tendrement leurs lèvres. Elle sentit les mains de Cara glisser sur ses bras, jusqu'à ses épaules, pour l'enlacer, la rapprochant un peu plus d'elle, l'obligeant à faire glisser ses mains de ses reins à son dos. Alice la serra dans ses bras, et captura les lèvres de Cara des siennes, dans un tendre baiser. La brune soupira dans le baiser, un soupir de contentement et de satisfaction. Le baiser devint plus appuyé mais il gardait cette douceur qui leurs était propre. Quand le souffle leurs manqua, leurs coeurs battants à tout rompre dans leurs cages thoraciques, elles détachèrent leurs lèvres laissant un sourire apparaître sur leurs lèvres.
-Ça veut dire que j'ai le droit de faire ça quand je veux? Murmura Cara.
-Tu dois le faire quand tu veux. Sourit doucement Alice en embrassant son nez. Par contre, je voudrais qu'on prenne notre temps.
-Bien sûr, je le veux aussi. Acquiesça la brune. Dans un premier temps on garde cette évolution pour nous si tu veux?
-Ça va être compliquée, on fait le Nouvel an avec ton frère et ta soeur, et je compte bien t'embrasser à minuit. Confia la blonde avec un sourire.
-C'est vrai. S'amusa Cara. De toute façon ils sont tous persuadés qu'on est ensemble et ma mère m'a dit que si au premier janvier quand ils viennent on n'est pas ensemble, elle me le fera regretter. Alice gloussa un coup et la brune caressa sa nuque du bout des doigts. Alors qu'est ce que tu entendais par prendre son temps?
-Je veux t'embrasser et t'enlacer, être souvent dans tes bras, mais pour le moment, je veux pas plus. Tu comprends? Cara lui sourit, mais elle se sentit obliger de s'expliquer. Je te l'ai déjà dit, je n'ai jamais eu de relation intime avec quelqu'un, et je veux que ma première fois soit belle avec toi, mais pas tout de suite. Quand tout sera merveilleux, amoureux et fou. Tu vois?
-Oui Alice, j'attendrais le temps que tu voudras. J'ai juste besoin de tes lèvres et de tes câlins. Lui sourit Cara en embrassant son nez.
-Merci. Alice l'embrassa du bout des lèvres, rapidement. C'est le meilleur des cadeaux d'anniversaire du monde ça.
-C'est pas ton anniversaire, seulement demain. La reprit la brune.
-Oui, mais à priori demain on sera toujours ensemble. S'amusa doucement Alice.
-C'est vrai. Sourit Cara. D'ailleurs on doit aller faire des courses pour demain. Et acheter un gaufrier.
-Tu les veux ces gaufres spéciales hein? S'amusa la blonde en brossant son nez au sien.
-J'en rêve depuis que tu m'en as parlé. Admit la brune.
-Je t'en fais ce soir, pour le repas si on a tout pour ça. On y va alors? Proposa la blonde.
-Oui on y va. Mais avant embrasse moi encore. Réclama la brune.
-Tu ne peux déjà plus t'en passer. Se moqua doucement Alice en embrassant l'arrête de la mâchoire de la brune.
-Je peux je pense, mais je ne veux plus. Admit Cara. Juste un baiser, un seul et on va faire les courses. Réclama-t-elle à nouveau.
Alice lui sourit tendrement et déposa ses lèvres sur les siennes, dans un doux baiser. Elle était accro, c'était fini, jamais elle ne saurait se passer des lèvres de la brune, elle allait avoir envie de l'embrasser en continu pour le reste de ses jours. Elle était totalement fichue. Les lèvres se détachèrent et la blonde lui sourit. Devant la bouille de Cara, elle ne pu se retenir et embrassa le nez de la jeune femme.
-Maintenant on y va sinon jamais on réussira à bouger. Ordonna-t-elle en se détachant d'elle.
-Se serait mal? S'amusa Cara.
-Pas du tout d'un point de vue sentimental et d'envies. Commença la blonde, debout, vidant son sac à dos pour l'utiliser. Mais demain c'est mon anniversaire, et je veux le fêter avec toi, en plus je veux te faire des gaufres ce soir, et pour tout ça faut vraiment aller faire les courses. Justifia Alice.
-C'est vrai. Accepta la brune dans un soupir, en enlevant son vinyle de la platine.
-Bon, ton porte monnaie, la liste de course, un sac en plus, on a besoin d'autre chose? Demanda Alice en balançant le sac sur son dos.
-Non, tu prévois toujours bien. Sourit Cara en enfilant ses chaussures, regardant la blonde faire de même. On va passer t'acheter une autre paire de chaussure si on a le temps.
-Non, c'est bon, celle ci font l'affaire. Refusa gentiment la blonde en laçant les concernées.
-Et moi je te dis que je veux acheter une nouvelle paire de chaussure à ma petite amie, pas de discussion. Répondit la brune en lui volant un baiser.
-On va pas encore avoir cette discussion, à chaque fois on se renfrogne et on arrive à rien. Grogna Alice, croisant les bras, face à la jeune femme devant la porte d'entrée.
-Y a pas de discussions, je te laisse pas avec des chaussures qui s'abiment à cause du temps. Je veux que tu en achètes d'autre. Rétorqua Cara.
-Mais le soucis est là, je n'achète rien, tu achètes tout, je suis dépendante de toi, et ça commence à me rendre folle. Gronda la blonde sérieusement agacée par tout ça. Si je pouvais te faire des cadeaux, alors ça ne me poserait pas de problème, tu comprends?
-Oui je comprends, mais qu'est ce que tu veux que je fasse? Que je t'achète plus rien? Interrogea Cara, s'agaçant à son tour, ne supportant plus cette éternelle dispute entre elles.
-Le strict minimum. Répondit Alice. On achètera des chaussures quand celles ci seront foutues.
-Je ne suis pas d'accord. Tu n'as qu'une paire de chaussures, l'autre jour tu les as portées deux jours d'affilés, résultat elles étaient trempées et n'ont pas eu le temps de sécher, et donc tu les as remises trempées, c'est mauvais pour ta santé. Je ne suis pas d'accord. Expliqua Cara, devant l'air toujours aussi renfrogné de la jeune femme. Écoute, je pourrais les acheter sans toi ces chaussures, je connais ta pointure et tes goûts, mais je préfèrerais sincèrement faire ça avec toi.
-Pourquoi tu ne veux jamais rien entendre? Marmonna Alice, désespérée.
-Parce que j'aime te faire des cadeaux, être là pour toi, et passer de doux moments avec toi. Cara posa ses mains sur les joues pâles et caressa les pommettes de ses pouces. Parce que je t'adore, et je veux rattraper le manque de cadeaux, de tendresse et d'affection que tu as subit dans ta vie.
Alice lâcha un léger soupir, attendrie, il n'y avait rien à faire, Cara était une vraie tête de mule et ne lâcherais pas son idée, et pour une fois elle gagnait. Elle fit un pas en arrière, prit son manteau et donna le sien à la brune.
-On y va, sinon j'aurais pas le temps de faire à manger. Déclara-t-elle en enfilant son bonnet.
-Ça veut dire que tu es d'accord? Sourit Cara en mettant son manteau.
-Ça veut dire que tu me fatigues, mais que maintenant je ne sais plus te résister, et que je ne suis pas d'accord, mais que je vais le faire quand même. Marmonna Alice en passant les bretelles de son sac à dos sur ses épaules.
-Merci. Rayonna la brune, en attrapant son visage pour l'embrasser tendrement.
-Oui c'est ça, embrasse moi pour faire passer la pilule. Ironisa la blonde en la poussant légèrement malgré le sourire au coin de ses lèvres.
Cara gloussa et ouvrit la porte. Elle glissa sa main dans celle d'Alice et quitta l'appartement, l'entrainant dans les escaliers, qu'elles descendirent en quatrième vitesse, en riant doucement. Que c'était agréable, elles se sentaient libres d'être, sans peur ou stress de voir partir l'autre, elles n'avaient plus rien a cacher, tout était dit, et tout était simple au final. Dans la rue, elles prirent le bus pour aller faire les courses, mais dans celui ci il n'y avait qu'une seule et unique place assise, alors Cara la laissa à la blonde, mais une fois assise celle ci la tira sur ses genoux.
-T'es une perle. Sourit Cara en embrassant le front de la jeune femme.
-J'ai jamais compris cette expression, je l'ai lue dans des livres mais je ne comprends pas son sens. Remarqua la blonde.
-Une perle est un objet magnifique et très recherché fut un temps, toujours un peu aujourd'hui, donc quand on dit à une personne qu'elle est une perle c'est qu'elle est formidable. Expliqua la brune.
-Alors c'est très mignon. Sourit Alice. J'ai une question quand même, est ce qu'il y a une chose que tu ne sais pas? S'amusa-t-elle.
-Des millions de choses. Répondit Cara dans un léger rire. Par exemple je ne connais pas tout de toi. Ajouta-t-elle sérieusement en passant une main sur sa joue.
-Tu en connais beaucoup quand même. Remarqua la blonde.
-Mais je suis sûre qu'il y a plein de choses que j'ignore encore de toi. Ajouta Cara, ses doigts glissant dans les cheveux blonds. Que j'adore ta frange. Murmura-t-elle en embrassant son front.
-Merci ma Cara. Sourit la blonde. On devrait pas descendre? Remarqua-t-elle en voyant les enseignes dehors.
-Oh si t'as raison! S'exclama Cara, en appuyant sur le bouton au dernier moment.
Le bus s'arrêta et elles descendirent, se rendant dans le magasin à deux pas. Elles déambulèrent dans les rayons, remplissant le caddie qu'Alice poussait, s'amusant par moment à donner de l'élan et s'appuyer sur le caddie, pour rouler rapidement. Elles prirent tout ce qu'il y avait sur la liste, plus les petits trucs qu'elles apercevaient et qui les tentaient, du chocolat, des bonbons, de quoi grignoter, des bières et deux bouteilles de vins, pour le lendemain. La brune promit à Alice un vrai bel anniversaire, allant jusqu'à prendre des petites décorations pour elle. Elles pensèrent au gaufrier au dernier moment, s'amusant toute les deux elles avaient presque oublier le repas du soir, mais quand Alice remarqua qu'elle n'avait pas acheter d'oeuf, la brune repensa tout de suite aux gaufres promises. Une fois tout rangé dans les sacs à dos, le gaufrier dans un sac qu'Alice insista pour porter, elles marchèrent dans la galerie marchande, si Cara avait oublié le repas du soir, elle n'avait par contre pas oublié la nouvelle paire de chaussures. Devant le magasin, elle s'arrêta et Alice leva les yeux au ciel.
-Vraiment? Soupira-t-elle.
-Oui vraiment, aller viens, fais moi plaisir, garde ton beau sourire, et t'as qu'à voir ça comme un cadeau d'anniversaire en avance. Proposa alors la brune, en prenant sa main libre pour la tirer.
-Ça m'irait très bien, si je savais que tu n'avais pas fait d'autre cadeaux, mais vu comme je te connais je sais que y en a d'autres. Remarqua Alice en la suivant, mais en trainant les pieds.
-J'avoue, y en a plusieurs autres. Grimaça Cara en la regardant, ce qui fit grommeler la blonde. Oh mais m'en veux pas. C'est ton anniversaire, le premier ensemble, et en plus tes vingt ans, j'ai le droit de te gâter. Justifia la brune avec une moue.
-Tu te rends compte que tu trouves toujours une excuse pour m'offrir quelque chose? Remarqua Alice avec un sourire.
Cara lui sourit et posa ses lèvres sur les siennes, avant de la tirer vers les étagères pour regarder les chaussures. Elles mirent un moment mais Alice porta son dévolu sur des bottines, bordeaux et noires à lacets. Cara les paya et la blonde repartit avec les nouvelles aux pieds et les autres dans un sac. Elles sortirent, et allèrent patienter à l'arrêt de bus. Sac sur le dos, Alice appuya son épaule sur la paroi. Cara se mit devant elle avec un sourire.
-Arrête d'être si fière de toi. Grogna la blonde en la foudroyant du regard.
-Je suis pas fière, seulement contente, tu as de nouvelles chaussures qui te vont vraiment bien, tu es belle et je sais pas vraiment, je suis juste contente. Sourit tendrement la brune.
-On fait les courses et tu es contente? Tu es vraiment atypique Cara Meri. S'amusa gentiment Alice, en attrapant l'écharpe de la brune pour jouer avec.
-Oui je suis contente, parce que je ne fais pas les courses seule, parce que je me suis même amusée, que tu vas nous faire des gaufres et que en plus de ça, j'ai le droit de faire ça si je veux. Elle se pencha et captura lentement la lèvre inférieure de la blonde des siennes.
Alice la garda contre elle en la tenant par son écharpe. Elle se délectait des lèvres douces qui caressaient les siennes, elle ne se souvenait pas avoir ressentit quelque chose d'aussi agréable auparavant. Elles avaient du embrasser quatre ou peut-être cinq femmes, ou plutôt filles, avant Cara, mais cette dernière était tout simplement parfaite. Ses lèvres étaient sucrées, ses baisers doux et chaleureux, elle était un réel cadeau.
-Je regrette pas du tout cette décision. Sourit Alice contre ses lèvres.
-Moi non plus, je regrette par contre de ne pas avoir parler de tout ça plutôt. Répondit la brune en restant collées à elle.
-Pas moi, si on avait parler avant, on se serait moins connues, j'aurais plus peur encore, et j'aurais peut-être fait capoter notre relation dès les premiers jours. Non, je ne regrette pas du tout qu'on est pris notre temps, je crois que c'est une bonne chose même. Rétorqua la blonde, ne lâchant pas l'écharpe.
-Tu as peut-être raison, nous ne le saurons jamais. Cara tourna la tête vers la route. Le bus arrive dans une minute. Déclara-t-elle. On sera chez nous à dix neuf heure alors, ça ira?
-Oui, on mange pas avant vingt heure, vingt heure trente, environ. Le temps de faire la pâte, qu'elle lève et je ferais cuire les gaufres en même temps qu'on mangera. Proposa Alice.
-Parfait. T'es une chef. Sourit la brune, enjouée, avant d'embrasser le nez de la jeune femme.
Alice laissa passer un léger rire, juste au moment où le bus arrivait. Elles reprirent les sacs et montèrent dans le bus. Le trajet fut rapide, les deux étages de l'immeuble à monter furent eux bien moins facile avec les sacs pleins. Dans l'appartement Alice alla directement à la cuisine et se mit à ranger, ces chaussures aux pieds et son manteau posé sur une chaise. Cara la rejoignit quelques minutes après et l'aida à ranger ce qu'il restait. Une fois tout fait, la brune alla ramasser son manteau et revint vers la cuisine, Alice était déjà lancée dans la préparation du repas. Elle se glissa à côté d'elle.
-Besoin d'aide? Demanda-t-elle.
-Non, je gère tout, toi tu reposes. Sourit la blonde en déposant un baiser sur sa joue.
-Il faudrait que j'écrive un peu. Déclara Cara, en se collant au dos de la blonde, enlaçant ses hanches.
-Tu dois écrire quoi? Interrogea Alice.
-Depuis deux mois j'écris un nouveau livre. Avoua la brune, le front sur l'épaule d'Alice.
-Quoi?! S'exclama la blonde en arrêtant sa cuisine pour la regarder. Tu écris un deuxième livre et tu ne m'as rien dis?! S'agaça-t-elle en se tournant vers la brune.
-Je voulais d'abord savoir si tu aimais le premier. Informa Cara, un peu penaude.
-Je l'aime ton livre, alors t'as intérêt à faire de moi ta première lectrice du deuxième. Maintenant va écrire je gère le repas. Ordonna gentiment, mais fermement, la blonde.
-Tu seras la première, promis. Merci. Sourit Cara en lui volant un baiser au coin des lèvres.
Elle laissa Alice pour aller prendre son ordinateur et aller s'asseoir dans le canapé. En tailleur l'ordinateur sur les genoux, elle souffla un coup et tenta de se concentrer pour écrire. Douceur d'ailleurs, son premier livre, racontait un voyage, un véritable voyage, mais un voyage dans l'esprit d'une personne, d'une jeune fille, elle avait mêlé des propos de réflexion, de philosophie, et sentimentaux. C'était une réflexion sur la vie vu par une jeune d'adulte d'une vingtaine d'année, qui se cherchait, autant professionnellement, que personnellement, ou sexuellement. Pour ce nouveau livre, elle abordait des sujets aussi importants, un peu philosophiques mais le personnage avait douze ans, une autre manière de voir, un peu plus naïf mais pour elle c'était une manière de retranscrire son monde et sa solitude d'enfant. Jeune, les gens la trouvait un peu étrange, elle était si souvent seule, perdue dans les livres, ses parents la savaient heureuse ainsi, alors ils ne l'avaient pas embêtée, mais ses professeurs et son entourage la critiquait. Elle n'était pas une enfant comme les autres, c'est ce qu'elle mettait dans son livre, sa vision du monde étant enfant, en dévoilant les insolites d'une manière irréelle, comme les rêves d'une enfant. Son personnage principal c'était elle, même si elle ne disait pas "je". Elle avait commencé à écrire deux mois auparavant, mais elle travaillait sur ce projet depuis un an, elle l'avait pensé, puis établi la chronologie précisément, créé son personnage avec exactitude et prévu le déroulé du livre. Depuis qu'Alice était dans sa vie, elle écrivait moins vite, moins tout court en fait. Concentrée, elle ne vit pas la blonde arriver, elle réalisa sa présence seulement quand celle ci s'assit contre elle, son livre en main.
-T'as fini? Interrogea-t-elle en regardant toujours son écran.
-La pâte lève. T'as réussi à écrire un peu? Demanda Alice, affalée, la tête posée sur le bras de la jeune femme.
-Un peu oui. J'avance doucement mais sûrement. Sourit Cara. Mais t'es une grande perturbation dans mon temps d'écriture. Ajouta-t-elle dans un murmure en passant son bras autour des épaules de la blonde, avant de se remettre à taper.
-Désolé. S'excusa la blonde. Tu veux que j'aille ailleurs pour te laisser te concentrer? Proposa-t-elle, gênée.
-Surtout pas, reste avec moi. Réclama la brune en embrassant la tête de sa petite amie.
-D'accord. J'ai pas envie de lire. Marmonna la blonde en lâchant le volume sur le canapé, pour se tourner pour pouvoir enlacer la taille de la jeune femme en posant sa tête sur son abdomen. Pousse moi si je te gêne.
-Non, j'aime t'avoir près de moi. Sourit Cara. Si tu t'endors, je dois te réveiller dans combien de temps.
-Vingt minutes maximum. Bredouilla la blonde contre elle.
Cara acquiesça et passa une main dans les cheveux blonds, avant de se remettre à taper son histoire. Il ne fallu que quelques minutes avant qu'elle sente le souffle régulier de la blonde contre elle. Alice finit même par ronronner dans son sommeil ce qui la fit doucement sourire. Elle n'avait jamais aimé autant écrire, et pourtant c'est ce qu'elle préférait faire.

{Dessin : inconnu, Pinterest}

Briller.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant