8 : Révélées.

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Marchant dans les rues en silence depuis une petite vingtaine de minutes, se tenant fortement la main, Cara commença à s'inquiéter. Alice ne disait rien, restait cramponnée à elle, mais surtout elle avait l'air terrorisée et triste, ses mâchoires étaient contractées et ses yeux perdus devant elle.
-Tu vas bien? Osa-t-elle demander.
-Et si les gens des foyers me retrouvaient? Et si j'arrivais pas à être comme tout le monde? Murmura Alice regardant droit devant elle.
-Si on te retrouvait on s'arrangerait, je te laisserais pas repartir. Et tu es unique, différente, mais c'est ce qui te rend si particulière et géniale, alors arrête d'avoir peur, je ne t'abandonne pas, jamais. Rassura Cara en collant leurs hanches et leurs bras.
-J'ai un peu peur d'avoir vécu tout ça pour rien, peur d'avoir souffert toutes ces semaines dans le froid, peur d'avoir rencontre une femme super mais de ne pas pouvoir rester avec elle. Avoua Alice au bord des larmes.
-Eh. Arrêtes. Stoppa Cara en se mettant devant elle, prenant son visage en coupe. Je ferais tout ce que je pourrais pour que tu ne retournes pas dans les foyers ou les maisons d'accueils. D'accord? Tu n'as pas fais tout ça pour rien. Je te le promets Alice. Finit-elle en embrassant son front.
-D'accord. Acquiesça la blonde.
-Penses plus à ça. On va juste faire les magasins maintenant. Sourit doucement la brune, en reprenant sa main dans la sienne, pour reprendre leurs chemin. Le magasin de lingerie est là. Fit-elle en pointant le magasin à deux pas.
-Tu te rappelles que ma peau brille, alors je peux pas vraiment essayer les vêtements. Signala la blonde.
-Pas de problème, tu portes mes sous-vêtements depuis des jours et ils te vont apparemment, alors on va prendre la taille comme les miens et si y a besoin d'essayer, je peux essayer moi. Ça te va? Proposa Cara avec un sourire en la faisant entrer.
-Ça me va. J'essaierais tout quand on rentrera chez toi pour s'en assurer. Accepta la blonde.
-Et si chez nous tu te rends compte que quelque chose ne va pas on l'échangera pas grave. J'ai pensé tout, maintenant faut juste que tu choisisses ce que tu aimes. Sourit la brune en lui embrassant la joue.
-Tu es adorable. Murmura Alice en embrassant la fissure des lèvres de la brune, de la même manière que celle ci l'avait fait dans le lit la veille.
Elle se détacha de Cara et alla regarder les sous-vêtements, laissant la brune figée à deux mètres de la porte d'entrée, la fixant, incapable de bouger pour respirer. Que devait-elle comprendre? Alice la désirait comme elle? Elle lui avait offert le même demi baiser que elle, alors ça voulait dire quoi? Que peut-être elle voulait plus? Cara ne savait que faire, elle ne savait pas non plus quoi penser, quoi dire, alors quand elle vit Alice se tourner vers elle avec les joues rougies pour lui montrer une brassière noire en dentelle à des endroits et des bretelles se croisant dans le dos, elle ne pu s'empêcher de l'imaginer avec.
-Ça m'irait tu crois? Demanda la blonde, gênée.
Cara avait envie de lui hurler que oui évidemment que ça lui irait, c'était même une évidence, elle serait tout simplement sublime, et en même temps elle l'aurait trouvé sublime dans probablement tout, mais comment pouvait elle dire cela sans avoir l'air trop exaltée?
-Je pense que oui, tu serais très belle. Acquiesça-t-elle avec neutralité, en se rapprochant d'Alice, cadenassant son coeur qui était sur le point d'exploser.
-Je l'aime bien, je prends les culottes qui vont avec alors. Sourit doucement Alice.
-Tu sais, tu n'es pas obligée de prendre les sous-vêtements les moins chers. Regarde juste ceux que tu aimes, et oublis le prix. Réclama Cara avec un beau sourire.
-Je vais te ruiner à ce rythme là. Grimaça la blonde.
-Ne t'inquiètes pas pour ça. Rassura Cara avec un doux sourire.
-On fait un autre marché, je ne regarde pas les prix, mais si c'est un tout petit peu trop cher tu me le dis, tu n'hésites pas, d'accord? Proposa Alice en tendant sa main.
-D'accord. Sourit la brune en serrant sa main. Va choisir des sous-vêtements maintenant. Gloussa-t-elle.
-T'as bon goût, aide moi à choisir. Réclama Alice.
Les deux femmes restèrent une petite heure, et Cara ne laissa pas le choix à la blonde qui tentait de protester quand elle lui acheta une dizaines de culottes de toutes formes, avec trois brassières et un soutien-gorge. Le sac en main elles saluèrent la vendeuse et sortirent. Dans la rue, Alice passa un bras autour des épaules de la brune et lui embrassa la joue, un baiser appuyé et plein de gratitude.
-Merci. Souffla-t-elle. C'est pas du tout gênant que tu connaisses ce que je vais mettre sur mes fesses. Gloussa-t-elle.
-Tu connais bien les miens, comme ça on est a égalité. Ria Cara en glissant sa main dans la sienne. Et c'est pas comme si j'avais vu tes fesses non plus. Charria-t-elle, en reprenant leur chemin vers la friperie dont la brune avait parlé le matin même.
Alice avait les joues rougies de gêne, elle s'était imaginée les fesses à l'air devant Cara aux mots de celle ci, et ne savait maintenant plus où se mettre. Elle suivit la brune machinalement, alors que celle ci affichait un sourire aussi amusé que fier.
-Pourquoi tu t'amuses toujours à me faire rougir? Grogna la blonde.
-Parce que tu es adorable, vraiment très mignonne quand tu rougis, et que je t'adore. Et en plus c'est vraiment facile. Ria doucement la brune en lui donnant un léger coup d'épaule.
-Arrête s'il te plaît. Marmonna la blonde en rougissant de plus belle. Emmène moi dans ton magasin. Réclama-t-elle pour passer à autre chose, bien trop gênée.
Cara eut un éclat de rire et l'entraîna dans les rues. Elle aimait savoir qu'elle lui faisait de l'effet, ou au moins qu'elle ne lui était pas indifférente. Cara ne savait plus vraiment comment agir, la veille et une heure avant elles partageaient quelque chose qui se rapprochait d'un baiser mais à chaque fois elles faisant comme de rien, et continuaient de se parler comme à deux amies qui se connaissaient depuis quelques jours. Cara voulait plus, mais comment faire pour ne pas l'effrayer? Tout ce qu'elle voulait c'était Alice.
-Tu sais où tu vas là? S'assura la blonde, la voyant le regard perdu devant elle.
-Évidemment. Acquiesça la brune.
-T'avais l'air perdue. Tu pensais à quoi? S'intéressa Alice, en faisant glisser son pouce sur le dessus de la main de la brune.
-Rien, tout va bien. Répondit Cara, en lançant un rapide regard à la jeune femme, pour la rassurer, mais pas trop long, elle se sentait toujours très troublée par elle.
-Je suis là si tu veux, tu le sais hein? Rappela gentiment la blonde et Cara la remercia d'un sourire. On parle tout le temps de moi parce que j'avais une tête qui faisait pitié le jour de notre rencontre, que c'est toi qui m'héberge donc c'est normal que tu veuilles en savoir plus et que en plus de ça j'ai des angoisses qui perturbent ton quotidien, n'empêche tu peux me parler de toi.
-Déjà tu ne fais pas pitié, ensuite tu es chez nous, et pour finir ni toi ni tes angoisses ne perturbent mon quotidien, au contraire tu le rends intéressant et agréable. Et merci, mais t'as le droit de me poser des questions si tu veux en savoir plus sur moi. Sourit Cara.
-Alors ça te tenterait une fin d'après midi et une soirée discussions pour qu'on se connaisse encore mieux? En écoutant de nouveaux vinyles, que je connaisse un peu plus la musique. Proposa gentiment la blonde, curieuse sur la vie de la brune, mais elle n'avait jamais osé avant, ne voulant pas être intrusive avec cette femme si adorable avec elle.
-Avec du thé, et des cookies qu'on fera avant, ça me va. Accepta la brune avec entrain.
-Avec plaisir, on fera des cookies. T'as ce qu'il faut au moins chez toi pour en faire? S'assura soudainement Alice.
-Il me semble oui. Répondit la brune. On est arrivé, alors tu te fais plaisir, et tu t'inquiètes pas du prix, je veux que tu ressortes avec au moins trois teeshirts, deux pantalons, deux ou trois pulls et au moins une chemise. Ok? S'assura-t-elle devant la porte du magasin, en pointant son doigt sur la jeune femme.
-Oui madame. Murmura Alice recevant une tape sur son bras. Je te jure tu fais peur quand tu me donnes des ordres comme ça. Gloussa-t-elle.
-C'est pas mon but, je veux juste que tu m'écoutes et fasses ce que je dis des fois. Allez viens maintenant. Entraîna la brune, en la tirant par la main.
Elles rentrèrent dans la friperie dans laquelle elles restèrent presque une demie heure. Alice avait craqué directement sur certains vêtements, alors elle n'avait pas hésité, elle adorait cette boutique et remerciait la brune d'avoir choisi ce magasin. La brune approuvait tout ses choix, et sans lui dire, Alice commençait à se dire que peut-être la jeune femme n'était pas d'une grande aide, aimant tout sans jamais hésité pour le lui dire. Cependant quand il fallu essayer les vêtements pour s'assurer de ce que ça donnait, Cara le fit sans hésiter, essayant tout ce que demandait Alice. Ce qui lui donna un avantage, au moment du choix, elle obligea Alice à prendre plus qu'elle ne voulait. Elles ressortirent avec trois sacs, remplis de deux jeans, un pantalon en velours, deux chemises larges, deux sweats et deux pulls, six tee-shirts et même une nouvelle écharpe. L'ancienne de la blonde ayant été abimée par les semaines de vie dans la rue, elle avait quelques trous et plus aucune forme ni couleur.
-C'est beaucoup trop. Déclara Alice, alors qu'elle portait deux sacs et Cara aussi, gardant tout de même leurs mains liées.
-J'ai adoré, on refait ça quand tu veux. Sourit la brune, ignorant les mots prononcés.
-Cara, sérieusement. Stoppa la blonde en lui faisant lui faire face. Tu peux pas continuer à m'acheter autant de choses tout le temps. C'est pas possible.
-Alice, arrête, je gagne un peu d'argent et mes parents m'en versent tout les mois, mais bien plus que ce que j'utilise normalement, donc j'ai accumulé et j'ai beau leurs dire de me verser moins, ils continuent. Alors si, je vais continuer à te faire des cadeaux pour la simple et bonne raison que j'en ai envie, parce que j'adore ça et que en plus de ça tu n'as pas eu assez de cadeaux dans ta vie et je veux rattraper ça. Fit sérieusement la brune, en lâchant sa main pour attraper le menton de la jeune femme, l'obligeant à la regarder dans les yeux.
-Je voudrais te faire des cadeaux moi aussi. Admit la blonde. Et ne me dis pas que mon cadeau est d'être chez toi et dans ta vie. Ou je ne sais quoi de ce genre. Ajouta-t-elle rapidement.
-Bon, j'allais dire ça c'est vrai, mais c'est ce que je pense. Et puis tu passes ton temps à me faire de super trucs à manger, et tu es adorable. J'ai besoin de rien d'autre. Tout ce qui manquait à ma vie c'était une douce personne présente à mes côtés. Donc je t'offre ce dont tu as besoin et toi ce dont j'ai besoin. Tout ça pour dire que j'arrêterais pas les cadeaux. Obligea la brune, avant de reprendre sa main pour la tirer. Maintenant on doit faire des cookies. Entraina-t-elle avec un grand sourire.
Alice ne discuta pas et la suivit jusqu'à l'appartement. Dans celui ci elles laissèrent les sacs dans la chambre, enlevèrent leurs chaussures et leurs manteaux et filèrent de suite à la cuisine. En discutant de choses légères, de l'école primaire et du collège elles cuisinèrent des cookies ensemble, Alice dirigeant tout, au départ elle avait voulu faire seule, puisque elle avait dit à Cara le matin même qu'elle ferait tout, cependant la brune l'avait supplier alors elle avait accepté. Les cookies au four, Cara disparu aux toilettes, et Alice se laissa tomber sur la chaise de bureau de la brune pour observer ses cours, intriguées. Un dossier, avec comme titre « Éditeur », attira son oeil, et elle se permit de regarder. Elle regarda les papiers un à un, lisant sans tout comprendre, mais elle finit par tout de même par comprendre l'essentiel. Ses yeux s'écarquillèrent et sa mâchoire en tomba.
-Cara! Hurla-t-elle en se mettant debout, gardant en main un des papiers.
Elle s'avança de l'autre côté de l'étagère, à deux pas du couloir. Elle vit la brune sortir précipitamment de la salle de bain en boutonnant son jean.
-Qu'est ce qu'il y a? Paniqua-t-elle en arrivant au niveau d'Alice.
-T'as écris un livre?! Pardon, t'as écris et publié un livre?! Se reprit la blonde, n'en revenant toujours pas.
-Oh j'avais pas prévu que tu l'apprennes comme ça, mais-
-Je veux le lire. Coupa Alice, voyant le malaise de la brune, elle prit les devants. J'en reviens pas. T'as écris un livre! Je veux le lire, s'il te plaît dis moi oui! Supplia la jeune femme.
-Viens je vais t'en donner un. Proposa Cara, en allant en chercher un sous le bureau qu'elle lui tendit.
-Tu me le dédicaces? Rayonna Alice en regardant la couverture noire au motifs dorés. Elle vit le sourcil arqué et questionneur de la brune. C'est la première fois que je rencontre un auteur, j'en profite. Dédicaces le s'il te plaît. Demanda-t-elle en faisant ses petits yeux doux. Cara reprit le livre et s'assit à son bureau pour écrire dedans. Pourquoi tu ne me l'as pas dis?
-Parce que je savais que tu voudrais le lire, et je redoute la possibilité que tu détestes. Reconnu la brune en refermant le livre et se tournant pour lui donner.
-Je suis sûre que je vais aimer. Sourit Alice en reprenant le livre et se laissant tomber dans le canapé. Raconte moi l'histoire de toi et ce livre.
-Pardon? S'étonna la brune en venant s'asseoir face à elle.
-Raconte moi comment tu t'es mis à l'écrire, comment c'est passé la publication, quand. Tout dis moi. S'intéressa la blonde prête à boire ses paroles.
-Je l'ai commencé à la fin de mes années lycée, j'avais envie d'écrire plus que des textes courts et des poèmes, alors je me suis lancée dans une longue histoire. J'ai écris pendant deux ans. Le dernier mot écrit c'était à la fin de ma première année d'étude. Et je me suis dis que j'avais rien à perdre à l'envoyer à des éditeurs. Elle se coupa un instant et reprit. J'ai eu trois réponses positives sur les dix demandes. J'ai choisi l'éditeur le plus gentil que j'ai rencontré. Six mois après la fin de écriture de mon roman, j'étais publiée. Il est en rayon depuis un an donc. Je suis l'une des rares étudiantes en troisième année de littérature qui est publié un roman. Ria-t-elle nerveusement.
-J'en reviens pas que tu aies écris un livre. Et il a bien marché? Interrogea la blonde.
-Mieux que bien, il est réédité actuellement. Sourit Cara. C'est aussi pour ça que j'ai pas mal d'argent de côté. Appuya-t-elle, tentant de rassurer Alice sur ce point.
La blonde gardait un joli sourire, fixant le livre entre ses mains. Elle finit par ouvrir le livre et lu la dédicace. « J'espère que tu aimeras, que ces mots te feront t'envoler comme tu aimes. Avec toute ma tendresse, ta Cara ». Sans quitter le livre des yeux, elle fit jouer ses doigts avec ceux de la brune.
-Douceur d'ailleurs de Cara Meri. Lu la blonde. Je savais pas que tu t'appelais Meri. C'est ton vrai nom? Pas un nom d'écrivaine? Demanda-t-elle.
-Oui, mon nom complet si tu veux tout savoir c'est Cara Amy Meri. Sourit doucement la brune.
-Amy, ça veut dire "être aimé". Murmura Alice, pensive.
-Je sais, j'aime beaucoup justement pour cela. Et toi tes noms tu les sais? Interrogea Cara, faisant toujours jouer leurs doigts ensemble.
-Alice Agathe Adain. C'est tout ce qui était écris à propos de moi sur mon extrait de naissance. Déclara la blonde.
-Agathe c'est beau, c'est une pierre précieuse. Comme toi et ta peau, précieuse. Sourit doucement la brune en passant sa main libre dans la frange puis les cheveux blonds. Bon, tu liras mon livre une autre fois, les cookies ont sonnés, on fait le thé et va discuter dans mon lit. Enchaina-t-elle en se levant, liant ses doigts à ceux d'Alice pour la tirer.
La blonde se leva et la suivit, laissant le livre sur la table basse avec son carnet et son crayon. À la cuisine, elles préparèrent leurs plateau d'encas, et allèrent sur le lit de Cara. Celle ci choisit un vinyle qu'elle mit sur la platine, pendant que la blonde se laissait aller dans les coussins.
-T'as choisi quoi? Demanda Alice en la voyant placer le vinyle.
-Agnes Obel, Philharmonics, un délice pour les oreilles tu vas voir. Sourit Cara en venant se vautrer dans le lit. Alors, tu voulais parler, qu'est ce que tu veux savoir?
-Tu m'as demandé si j'avais été amoureuse, tu l'as été? Questionna la blonde, en s'allongeant sur le côté, en appui sur son coude, la tête dans sa main.
-Non jamais. Une fois j'ai cru, j'étais très proche d'elle, mais en fait elle jouait avec mon coeur. Je suis rentrée dans son esprit parce que j'avais besoin de savoir, et il s'est avéré que ma découverte, m'a sauvé. Elle m'a empêchée de tomber amoureuse d'une fille qui ne m'aimerais pas. Raconta Alice.
-Je vais te poser une question gênante, t'es pas obliger de répondre. Fit très rapidement Alice peu à l'aise. T'as déjà eu une relation intime avec quelqu'un? Enchaina-t-elle tout aussi vite, ses joues virant rouges pivoines.
-Oui, une fois avec un homme, une fois avec une femme. Répondit Cara, retenant son rire, elle prit un cookie pour s'empêcher de sourire. Je peux te demander ce qu'il en ai pour toi?
-Personne. Avoua Alice en tombant sur le dos.
Les deux femmes passèrent la fin d'après midi, jusqu'à la tombée de la nuit, allongée sur le lit, écoutant l'album d'Agnes Obel, suivi du deuxième de celle ci, Aventine, en grignotant, buvant tout le thé, tout en discutant de leurs vies respectives, apprenant à se connaître mieux. Chaque détail rendait l'autre toujours plus intéressante, et leurs coeurs battaient plus fort à chaque fois.
La dernière chanson du deuxième vinyle finie, la nuit tombée, Cara se redressa dans le lit.
-On commande à manger? Proposa-t-elle.
-Si tu veux. Je veux lire, on peux manger en lisant? Demanda Alice.
-Bonne idée. Je commande, tu vas chercher nos livres sur la table basse du salon s'il te plaît? Fit la brune en prenant son téléphone et composant un numéro.
Alice accepta et partit au salon pour aller prendre les livres. Elle revint avec les livres quelques minutes après et se laissa tomber sur le ventre près de la brune qui était en tailleur, commandant au téléphone. En voyant la blonde tomber près d'elle, elle passa une main dans ses cheveux, caressant son crâne tendrement. Alors qu'elle allait s'arrêter dans ses attentions, Alice se déplaça et posa sa tête sur la cuisse de la brune.
-C'est agréable. Justifia la blonde, la voix douce et rêveuse.
-Ma mère me faisait ça pour m'endormir quand j'étais petite. Confia la brune.
-Et bien il est fort possible que je m'endorme sur toi. Sourit doucement Alice.
-Si tu veux, moi ça ne me pose pas de problème. Murmura Cara, avec un grand sourire, heureuse d'être celle qui servait d'oreiller en cet instant.
-Oui mais je veux lire un livre d'une écrivaine que j'adore plus que tout. Sourit Alice.
-Tu as commencé quoi comme livre? Interrogea Cara, ayant totalement oublié que la jeune femme voulait lire son livre.
-Je vais le commencer là, mais je vais aimer c'est de Cara Meri. Sourit la blonde en se redressant et attrapant son livre pour se caler dans les coussins, buste relevé.
-J'avais oublié. Ria la brune en prenant le sien pour se mettre à côté d'elle. Ne me dis rien avant de l'avoir fini d'accord?
-Juré! Promit la blonde, livre ouvert, commençant à lire.
Cara s'installa confortablement et se mit à lire aussi. Quand on sonna à sa porte elle alla payer et récupéra leurs repas. Elles mangèrent en lisant, échangeant deux ou trois mots, Agnes Obel passant derrière. Le repas fini, leurs ventres pleins, Alice, se laissa glisser pour poser sa tête sur l'épaule de la brune, livre toujours ouvert, se passionnant pour le roman écrit par Cara.
Fatiguant, Cara laissa tomber sa tête sur celle d'Alice, lâchant son livre sur ses jambes. Quand la blonde le vit, elle ferma son livre, et bougea doucement.
-Où tu vas? Demanda la brune, un peu vaseuse.
-Tu t'endors, alors mets toi en pyjama, je vais à la salle de bain. Sourit doucement Alice en récupérant les déchets de leurs repas pour mettre à la poubelle.
Cara sortit son pyjama de sous son oreiller, et se changea sur le lit, sans bouger, se dandinant pour enfiler son pantalon et délaissa ses vêtements sur le sol. Puis elle se glissa sous la couette sur son côté attendant patiemment la blonde, elle avait qu'une envie c'était ce blottir contre elle et s'endormir, elle somnolait déjà.
Alice sortit de la salle de bain en pyjama, et entra dans la chambre. Voyant la brune sous la couette elle déglutit difficilement, alors elle vint vers elle et éteignit la lumière, se penchant au dessus de Cara, pour qu'elle ne dise rien, elle fit le premier truc qui lui passa par la tête. Elle déposa ses lèvres sur celles de la brune, dans un doux et léger baiser, avant de se redresser.
-Bonne nuit. Murmura-t-elle, avant de partir.
Cara ne pu réagir, bien trop figée. Elle sentait encore les lèvres d'Alice sur les siennes, et n'en revenait pas. Ce n'était plus un demi baiser comme les fois d'avant, c'était un vrai baiser, bien trop court à son goût, même si il lui fallu un trop long temps pour se remettre à respirer. Elle tourna la tête et c'est en voyant la place vide à côté d'elle qu'elle réalisa, Alice était encore partie dans le canapé. Elle fit voler la couette et se leva, elle savait que la blonde avait cette peur irrationnelle de déranger, mais elle elle la voulait à ses côtés. Elle sortit de la chambre et fonça au canapé ou la blonde était allongée.
-Y'en a marre! S'exclama-t-elle en faisant voler plaid, pour prendre la main d'Alice et la tirer. Viens dormir dans mon lit. Pas discutable. Obligea-t-elle en l'entraînant dans sa chambre.
-Mais Cara...Tenta la blonde ayant du mal à la suivre.
-Non, pas discutable j'ai dis. Tu dors avec moi. Obligea la brune en la faisant tomber sur le lit.
Alice voulu protester mais en voyant le regard ferme de la brune elle se glissa sous la couette. Cara fit de même et vint contre elle. La blonde se détendit et la serra dans ses bras. Elle regrettait un peu de l'avoir embrassée, même si elle avait adoré, elle avait l'impression d'avoir fait une erreur, comme si elle c'était servi de cet acte pour la faire taire. Cependant l'étreinte qu'elles partageaient en cet instant la rassurait, Cara voulait qu'elle soit là avec elle, et c'était tellement agréable à savoir.
-Bonne nuit Alice. Murmura la brune.
L'étreinte de la blonde se resserra avant qu'elles ne s'endorment.
Au beau milieu de la nuit, Alice, qui avait lâché Cara depuis un moment, se mit à se tordre, les sourcils froncés, ses yeux toujours fermés. Les minutes passèrent et elle lâcha quelques geignements angoissés, avant de se réveiller terrorisée, se redressant brusquement dans un petit cri. Le souffle haché, les yeux paniqués elle regardait autour d'elle avant de sentir une main sur le bas de son dos.
-Non! S'exclama-t-elle en repoussant la main.
-Chuut. Ce n'est que moi. Rassura doucement Cara, réveillée par le sursaut de la jeune femme. Tout va bien, ce n'est qu'un cauchemar. Murmura-t-elle, en restant allongée. Viens là. Fit-elle en l'attirant dans ses bras.
Alice se blottit contre elle, ses mains se cramponnant à son teeshirt, le corps encore tout tendu. Cara caressa son dos pour la rassurer et la calmer.
-Pardon, je voulais pas te réveiller, pardon. Marmonna la blonde contre son torse.
-Arrête ce n'est rien, je suis là, calme toi, ne pense plus à ça. Berça Cara. Tu veux en parler ou pas? Proposa-t-elle.
-Non, je te veux juste toi. Susurra la blonde contre elle.
-D'accord, je ne bouge pas de là. Assura la brune en embrassant son front.
Une main caressant son dos, l'autre les cheveux blonds, elle déposa un second baiser sur la pommette gauche, puis la droite, et enfin la fissure de ses lèvres, elle voulait la rassurer par sa présence.
-Merci ma Cara. Murmura la blonde, le coeur battant rapidement mais plus pour les mêmes raisons que quelques minutes avant.
-Je suis ta Cara? Sourit la brune.
-C'est toi qui a décrété l'être en l'écrivant dans le carnet que tu m'as offert, et aussi dans ton livre dédicacé. Alice se calmait par tant de tendresse.
-J'aime bien l'idée d'être ta Cara. Charma la brune, mourant d'envie de déposer ses lèvres sur celles de la jeune femme face à elle.
-J'aime le fait que tu le sois. Sourit la blonde. Est-ce que tu- merci d'avoir fait partir mes angoisses. Elle ne pouvait pas dire la vérité, elle ne pouvait pas dire à Cara qu'elle voulait l'embrasser encore.
-Je t'avais dis que je pouvais faire fuir tes angoisses. Tu peux tout me dire, tu le sais. Encouragea Cara, qui voyait bien que poser des questions ne mènerait à rien, alors elle faisait passer le message autrement. Vraiment tout, tout, tout.
-C'est juste que. Elle se coupa, regardant les yeux verrons, elle ne savait comment dire les choses alors elle se pencha et posa à nouveau ses lèvres sur celles de Cara qui cette fois réalisa un tout petit mieux la situation et en profita pour alors lui rendre son baiser. Voilà on devrait dormir, on est en plein milieu de la nuit. Enchaina de suite Alice, en décollant leurs lèvres, mal à l'aise.
-Oui, dors, tu as besoin de repos. Acquiesça la jeune femme se mordant la lèvre inférieure, se sentant tant faiblir pour la blonde.
Elle sera à nouveau ses bras autour d'Alice, et la berça pour qu'elle s'endorme, tant pis, elles parleraient du baiser une autre fois, tant qu'elle gardait la jeune femme près d'elle tout lui allait.

{Dessin : inconnu, Pinterest}

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