2 : Découvertes.

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Alice sursauta et ouvrit les yeux. Le souffle haché, paniquée, elle regarda autour d'elle, perdue. Elle se souvint, Cara l'avait accueillie, et elle s'était endormie sur son canapé, elle était en sécurité. Elle se recoucha, remontant le plaid sur elle, et souffla un coup. Elle n'avait aucune raison d'avoir peur, elle devait absolument se détendre, elle ne craignait rien. Mais pourtant à chaque fois qu'elle fermait les yeux, des flashs de son cauchemar revenaient. Sa nuit était finie, il était six heure et elle savait qu'elle ne dormirait plus. Elle s'assit sur le canapé et tendit le bras pour allumer la lampe sur la petite table à côté. Elle se leva en se frottant les yeux, et regarda autour d'elle. Elle était sur le canapé face à la télé, près du mur, de l'autre côté un bureau recouvert de papiers près d'une grande étagère remplie de livres, qui la séparait de l'autre canapé sur lequel Cara et elle avaient prit une boisson chaude en arrivant hier. La pièce était assez grande, des couleurs chaleureuses, et des photos trônaient sur le mur face au deuxième canapé. Elle s'approcha du bureau et vit les feuilles de cours parfaitement bien organisées, puis elle se tourna vers la bibliothèque qui était vraiment énorme et remplie. Tellement saturée de livres que certains étaient rangé en pile à côté où sur les tables basses près des canapés, en fait en regardant bien il y avait des livres à peu près partout. Elle lu les tranches de livres, en reconnaissant certains, d'autres l'attirant, elle notait les titres dans un coin de sa tête, un jour elle les lirait. Son regard s'arrêta sur un livre. Murakami, La ballade de l'impossible. Elle avait commencé à le lire des semaines auparavant, mais n'avait pas eu le temps de le finir avant son départ, pourtant les pages qu'elle avait lues l'avaient transportées. Elle retourna s'asseoir dans le canapé, entourant le plaid autour de son corps et ouvrit le livre, le reprenant au début. Elle n'avait pas lu depuis si longtemps, depuis des semaines, elle qui pendant des années avait lu chaque jour pour s'évader, n'avait pu le faire depuis sa fuite.

Cara arriva vers huit heure, les cheveux dans tout les sens, se frottant les yeux, sur la pointe des pieds, ne sachant pas si la blonde était réveillée. En arrivant au salon elle vit la lumière et passa devant la bibliothèque pour voir Alice passionnée par son livre qui ne l'avait pas vue.
-Bonjour. Déjà réveillée? Demanda-t-elle avec un sourire.
-Oh! Bonjour. Répondit Alice, surprise. Il est quelle heure? Osa-t-elle demander, voyant qu'elle tenait une centaine de pages dans sa main gauche.
-Huit heure. Sourit Cara.
-Et bien je suis réveillée depuis deux heures. Remarqua-t-elle, n'ayant pas vu le temps passé. Je me suis permise de prendre un livre dans ta bibliothèque. Ses joues s'empourprèrent, gênée.
-Pas de problème, ne t'inquiète pas. Rassura Cara. Tu as choisi quoi? S'intéressa-t-elle, curieuse, elle avait toujours pensé que les lectures pouvaient définir un bout des gens.
-Murakami, La ballade de l'impossible. Répondit Alice en montrant le livre. Je l'avais commencé mais n'est pas eu le temps de le finir.
-Il est magnifique. Je l'ai adoré. Affirma la brune, toujours contre la bibliothèque. Je vais faire le petit déjeuné, les crêpes d'hier soir et un thé ça te ferait plaisir? Proposa-t-elle.
-Heu...oui merci beaucoup. Je vais t'aider. Fit Alice en se mettant debout, toujours gênée d'être chez la jeune femme.
Elle suivit la brune vers la cuisine, et celle ci la voyant hésitante passa une main dans ses cheveux blonds pour mettre une mèche derrière son oreille, voulant la rassurer. Alice rougit devant ce geste tendre, tirant sur ses manches, mais le sourire de Cara la rassura, et elle esquissa un sourire à son tour pour la rassurer. Elles se rendirent alors à la cuisine pour préparer les crêpes et le thé.
Le petit déjeuné prêt, les deux femmes retournèrent au salon, se mettant dans le canapé devant la télé.
-Alors tu aimes les livres? Demanda doucement Cara, ne voulant pas la brusquer mais se faisant de plus en plus curieuse sur cette jeune femme.
-Les mots en général. Ils me font m'évader. Je pourrais passer ma vie à lire des livres. Souffla la blonde avec un léger sourire heureux.
Les livres étaient l'une des rare chose de la vie qui la rendait heureuse. Malgré ça elle continuait de tirer sur ses manches.
-Pourquoi fais tu cela? Murmura Cara en montrant ses bras, apeurée de la réaction qu'elle pouvait avoir.
Alice déglutit et tenant ses manches elle arrêta de tirer dessus.
-Hier tu m'as dis que tu étais différente, que tu avais un secret. C'est quoi? Demanda Alice.
-Réponds moi et je te le dirais. Sourit gentiment Cara.
Alice soupira regarda les yeux verrons face à elle avant de regarder ses bras caché par les manches.
-Je dois cacher mon corps, ma peau à une particularité qui a une tendance à faire paniquer les gens quand il la voit, et ils me rejettent à chaque fois. Vu comme tu es adorable avec moi je ne veux pas que tu vois, tu changerais d'avis. Expliqua Alice. À ton tour.
-Je peux faire des choses que seulement les livres racontent, comme le reste de ma famille d'ailleurs. Déclara Cara, recevant un regard interrogatif de la blonde, elles se fixèrent un moment, attendant que l'une ou l'autre dise quelque chose. Bon j'en ai marre des sous entendus. Reprit la brune. Je t'ai dis que j'arrivais facilement à cerner les gens, et j'arrive à savoir quand une personne peut faire des choses, comme moi, que l'on ne trouve que dans les livres. Et je suis sûre que tu en es capable. Finit-elle sérieusement, la fixant.
Alice déglutit, ses doigts se resserrant autour du tissu du pull. Elle souffla un coup évitant le regard de la jeune femme qui attendait une réponse. Elle se pencha pour prendre sa tasse de thé, et la tint de ses deux mains.
-Je vois pas de quoi tu parles. Déclara-t-elle comme si de rien n'était alors que ses mains compressaient nerveusement la tasse qu'elle tenait.
-Si tu vois très bien, alors dis le moi. Je sais que tu peux faire des trucs que tu ne comprends pas. J'en suis persuadée, et rassure toi je ne te rejetterais pas alors avoues le. Enchaina de suite Cara.
Les doigts d'Alice se resserrèrent sur la tasse de thé, et aux derniers mots de la brune la tasse éclata. Le thé brûlant tomba sur son ventre, la faisant crier de douleur, et sursauter, les morceaux de verre s'éparpillant autour d'elle et sur elle.
-Alice! Paniqua la brune en posant sa tasse pour tirer la jeune femme. Suis moi, le thé est brulant faut que tu ailles sous l'eau froide. Déclara-t-elle en l'entraînant vers la salle de bain.
Dans celle ci elle la fit rentrer dans la douche et fit couler l'eau froide sur elle. Alice ne fit pas attention à autre chose qu'à la sensation de brûlure et de l'eau qui apaisait la douleur. Elle perdit de vue toutes ses obsessions. Cara lui retira son haut pour que l'eau dégouline directement sur sa peau, mais une fois le pull lâché elle remarqua alors la peau de la jeune femme. Alice grimaçait, adossée à la paroi de la douche, l'eau glissant sur sa peau, elle ne fit pas attention à la réaction de la brune.
Cara admirait la peau si particulière devant elle. Elle comprenait mieux l'attitude d'Alice, cette façon de tirer sur ses manches pour se cacher. La peau pâle face à elle brillait. Alice avait une peau pailletée, de manière aléatoire, seul ses mains et son visage n'était pas brillant.
-Alice...Souffla la brune, n'en revenant pas.
Elle n'avait jamais vu ça. En tant qu'insolite, sachant faire des choses extraordinaires, elles avaient entendu beaucoup de légendes, dont une qui disait que une personne à la peau pailletée était signe que c'était une insolite très puissante. Elle avait raison, Alice était particulière, très différente, encore une fois elle l'avait bien cernée.
En entendant son prénom, la blonde réalisa qu'elle ne portait plus qu'une brassière, elle était découverte. Elle ferma le robinet de douche et se redressa, son ventre toujours douloureux. Elle se tourna vers Cara, hésitante, en gardant appui sur la paroi d'une main, l'autre frottant nerveusement sa peau.
-Ne me rejette pas s'il te plaît. Murmura-t-elle.
-Tu es splendide...Soupira Cara en continuant de l'admirer.
La blonde releva le regard vers elle, elle s'attendait à tout sauf à ça, c'était la première fois qu'une personne réagissait ainsi face à sa peau. Une grande nouveauté. Elle avait toujours aimer sa peau brillante et pailletée, mais le regard et la réaction des gens l'avaient fait se détester, au point qu'elle ne supporte plus de voir sa peau. Mais Cara la trouvait belle, cette femme était réellement un cadeau.
-Tu ne vas pas me mettre dehors? S'assura-t-elle tout de même.
-Bien sûr que non. Assura Cara en venant enfin la regarder dans les yeux, réalisant de nouveau qu'elle était toujours brûlée. Viens que je te soigne. Fit-elle en prenant sa main.
Elle la fit sortir de la douche et l'assit sur le rebord de la baignoire tout à côté de la douche, avant de sortir de quoi la soigner du placard. Elle appliqua délicatement une crème pour aider la peau brûlée à guérir. Puis elle prit sa main et l'entraîna dans sa chambre.
-Je vais te passer un sweat. Lui dit-elle en ouvrant son placard pour en sortir un et le lui donner. Tes jambes n'ont rien? Demanda-t-elle.
-Non, mais le pantalon est trempé à cause de la douche. Signala la blonde.
-Enlève le, je te sors un pantalon souple. Proposa Cara en se tournant.
Peu à l'aise, Alice enfila le sweat pour ensuite retirer son pantalon. Lorsque la brune se mit face à elle, lui donnant un pantalon, elle ne pu empêcher ses joues de rougir, mal à l'aise. Elle enfila rapidement le pantalon, releva le regard sur Cara. Celle ci lui tendait la main, alors elle la prit et se laissa entrainer vers le salon. Là-bas, la brune prit le temps de ramasser tout les débris de verre et fit en sorte que le canapé sèche. Elle prit alors le plateau avec le petit déjeuné dessus pour aller sur l'autre canapé, celui face au couloir. Elle sortit un plaid sec et fit signe à Alice de s'asseoir avec elle.
-Je peux faire des choses extraordinaires mais je ne contrôle rien. Admit enfin Alice.
-J'avais compris en voyant la tasse exploser. Sourit doucement Cara. Ta peau est sublime. J'avais jamais vu ça avant. Remarqua-t-elle.
-Tu es la première qui me dit ça. Reconnu la blonde un peu gênée. Comment as tu su que j'étais différente? Et puis je suis quoi exactement? Tu as dis tout à l'heure que toute ta famille était comme ça, moi je suis seule depuis toujours, j'ai jamais pu en parler. Je suis quoi? Et toi qu'est ce que tu es,? Interrogea-t-elle.
-Déjà tu es humaine, un être vivant et beau. Mais tu es particulière. Reprit doucement Cara, sachant qu'elle se lançait dans une histoire surprenante pour la blonde. Nous sommes une petite centaine dans le monde à faire des choses extraordinaires, on nous appelle les insolites. Ce qu'on fait c'est de la magie. Chacun d'entre nous à une magie qui lui est propre, par exemple, moi avec ma magie je peux rentrer dans la tête des gens et leurs faire faire des choses, je peux aussi gérer leurs émotions et sentiments. Je peux aussi parler à quelqu'un à travers nos esprits. Je peux faire beaucoup de choses tant que ça concerne l'interaction des esprits et des corps. En ce qui te concerne je ne sais pas encore, mais je peux t'aider à le découvrir. Tu n'es plus seule. Finit Cara avec un sourire rassurant.
-Mais pourquoi ma peau est ainsi? Demanda Alice, toujours un peu perdue.
-Certains insolites ont une particularité, moi j'ai la capacité de sentir si les personnes sont des insolites ou non, si elles sont bonnes ou non. Comme je l'ai fais avec toi. Sourit Cara. Toi, ta peau est ta particularité. Les insolites ayant une particularité sont la preuve qu'ils font parti des plus forts. L'informa-t-elle.
-Et dans ta famille ils sont tous des insolites? Questionna Alice, de plus en plus intriguée, se sentant comprise et plus à l'aise que jamais elle ne l'avait été dans sa vie.
-Oui, ma mère a une particularité aussi, mais pas le reste de ma famille. Sourit la brune, aimant voir le pétillement de joie dans les yeux émeraudes de la jeune femme face à elle.
-C'est quoi leurs magie à eux? Continua Alice, se tournant, se mettant en tailleur de profil au dossier.
-Ma mère, Ella, peut manipuler les corps, les faire bouger et faire des choses à sa guise, et sa particularité est qu'elle voit le coeur des gens, littéralement parlant, elle voit leurs coeur dans leurs poitrine. Commença à citer Cara. Mon père, Néo, à une magie très proche de la mienne mais moins puissante. Mon petit frère Gaëtan, peut parler avec les animaux et créer de forts liens avec eux. Et ma soeur Ambre, à un contrôle sur tout ce qui a un lien avec la terre. Termina-t-elle.
-Ta soeur est plus grande que toi? Questionna la blonde, curieuse.
-Non, j'ai un an de plus qu'elle et trois de plus que Gaëtan. Sourit Cara. À ton tour de parler. Encouragea-t-elle en lui donnant sa tasse de thé. Je t'en prie te brûle pas cette fois.
Alice esquissa un sourire et prit la tasse dans ses mains, soufflant doucement sur la boisson chaude pendant que la brune prenait sa propre tasse.
-Je suis orpheline. J'ai connu plusieurs familles d'accueils plus ou moins nulles. Je suis partie de la dernière. La plupart du temps ils me viraient de chez eux en découvrant ma peau ou alors parce qu'il en avait marre. Alors je retombais au foyer à chaque fois. La directrice m'aimait beaucoup -ou m'aime beaucoup- mais elle n'a pas réussi à m'adopter ni à devenir ma famille d'accueil. Elle se fichait de ma peau, et s'intéressait à moi. Mais elle n'a pu m'adopter, je l'ai appris il y a plusieurs semaines, alors je me suis enfuie de la famille où j'étais. Raconta Alice le nez dans sa tasse.
-Tu veux dire que ça fait des semaines que tu es dans le froid jour et nuit? S'exclama Cara, n'en revenant pas.
-Oui. Acquiesça Alice gênée. Mais des fois je trouvais le moyen de m'abriter pour la nuit. Et puis je préférais ça que le système dans lequel j'étais. De toute façon dans un an j'aurais été obligée de partir alors autant le faire maintenant.
-Et bien c'est décidé tu restes ici tant que tu n'as rien de stable où aller. Déclara très sérieusement Cara.
-Non, mais je ne peux pas m'incruster dans ta vie ainsi. Refusa la blonde, ses joues s'empourprant gênée de cette proposition, qui avait tout de même fait naître un bouillonnement heureux en elle. Surtout que dans deux semaines c'est Noël donc c'est des fêtes de famille-
-Tu viendras dans ma famille. Ils t'accueillerons à bras ouverts. Rassura Cara, faisant un peu plus rougir Alice.
-Alors dis moi quoi faire pour toi ou pour t'aider en échange. Réclama la blonde.
La brune lui sourit, et réfléchit une seconde, elle avait bien une idée, une envie, mais elle n'osait pas vraiment, elle ne voulait pas effrayer Alice qui était enfin à l'aise et souriante avec elle. Mais son envie pris le dessus.
-Je voudrais revoir ta peau. Quémanda-t-elle tout bas.
Alice rougit de plus belle et posa sa tasse. Elle fixa les yeux verrons de la jeune femme face à elle et osa. Elle porta ses mains au bas de son sweat prêté par la brune et le tira pour le relever et l'enlever. Elle se retrouva en brassière devant Cara qui avait posé sa tasse de thé, l'observant minutieusement.
-Ta peau à toujours été comme ça? Murmura la brune en fixant les paillettes sur la peau de la jeune femme.
-Non. J'avais une peau normale, comme tout le monde, jusqu'à cinq ans, et un jour sans que je comprenne rien des paillettes ont apparu progressivement, jusqu'à dix ans environ et depuis je suis ainsi. Raconta Alice. Je n'ai jamais été me baigner, je n'ai jamais mis de maillot de bain, je ne me suis jamais dénudée devant qui que se soit, à cause de cette particularité.
-Je suis la première à te voir ainsi? Interrogea Cara en la regardant minutieusement.
Alice hocha la tête un peu gênée. Il était clair maintenant que Cara lui plaisait, elle avait cette irrépressible envie de se blottir dans ses bras, de plus jamais bouger. La brune était la première à la regarder sans étonnement, sans dégout total pour sa peau et sa personne, la première à ne pas la juger ni la rejeter, la première à l'aider. Elle posait un regard bienveillant sur elle, doux, elle était la bonté et la gentillesse incarnées, Alice avait encore du mal à y croire. Du mal à réaliser qu'elle avait une personne qui lui offrait un toit, l'hospitalité, et qui en plus de ça donnait de l'intérêt à sa personne.
-Est ce que, ça va te paraître bizarre comme question, mais est ce que je peux te toucher? Demanda Cara en remontant enfin ses yeux vers ceux de la blonde.
-Effectivement c'est bizarre, mais vas y juste évite de toucher la où le thé m'a brûlée, c'est sensible. Accepta Alice.
La brune posa tout doucement le bout de ses doigts sur les épaules dénudés de la blonde, caressant doucement la peau brillante. Au touché sa peau était comme toute les autres, parfaitement lisse, un aveugle ne pourrait savoir sa différence.
-Tu es vraiment extraordinaire. Murmura Cara toujours pas habituée à une telle particularité, qu'elle trouvait véritablement belle.
-Merci. Mais je vais remettre mon haut, j'ai un peu froid en brassière. Plaisanta Alice, pour cacher sa gêne.
-Pardon, j'avais oublié. S'excusa Cara en enlevant sa main. C'est juste que tu dégages quelque chose de fou et ta peau m'hypnotise totalement. Reconnu la jeune femme en regardant la blonde remettre son sweat. 
Les deux reprirent leurs tasses de thé et la finirent en silence, se lançant des regards par moment, gênées toutes deux. Cara se sentait irrémédiablement attirée par la blonde, elle avait d'abord cru que c'était parce que sa particularité avec détecté Alice comme insolite, mais même maintenant qu'elle savait tout, que les choses avaient été mises à plat, elle se sentait toujours attirée, même plus qu'avant et ne savait pas vraiment comment agir. Elle avait passé le plus clair de sa vie à apprendre à contrôler sa magie et plongée dans les livres, elle n'avait jamais été attirée, ni ressentit cette espèce de boule d'émotions dans son ventre qui la tiraillait.
-Je vais pas déranger ta vie en restant chez toi? Demanda la blonde, coupant le fil de pensées de Cara.
-Alice, je te l'ai dis je suis ravie que tu restes ici, et si tu dérangeais je ne t'aurais pas proposé de rester. Rassura Cara en posant sa main sur la cuisse de la jeune femme pour la convaincre de sa sincérité.
-Merci à toi. Souffla Alice. Tu es la seule personne que j'ai rencontrée qui a réussi à apaiser la peur qu'il y avait en moi, je me sens calme et en sécurité avec toi, alors merci, vraiment merci. Admit-elle.
-Tu agites ma vie tranquille alors merci à toi de m'avoir bousculée hier. Ria gentiment la brune. Par contre demain et après demain j'ai quelques cours, alors je te laisserais seule ici. Tu peux prendre autant de livres que tu veux, fouiller les placards à la recherche d'un truc qui te plait à manger, et tu peux aller t'étaler sur mon lit si tu veux, il est bien plus agréable que les canapés. Proposa Cara.
-Je déjà repérer des livres supers que je veux lire. Mais les canapés m'iront bien. Sourit Alice un peu gênée.
-Tu serais bien mieux sur mon lit, il est recouvert de coussins et j'ai aussi la télé dans ma chambre, et en plus de ça j'ai mon lecteur de vinyles là-bas. Encouragea Cara.
-Tu veux vraiment m'attirer dans ton lit? S'amusa la blonde.
-Je culpabilise de te laisser sur le canapé. Regarde t'as mal dormi, tu t'es réveillée à six heure. Remarqua la brune, réellement embêtée, n'ayant pas relevé le sous entendu dans cette question.
-C'est pas à cause du canapé, alors ne culpabilise pas. Tenta de rassurer Alice.
-C'est à cause de quoi? S'intéressa alors Cara, en repliant ses jambes sous ses fesses se mettant face à la blonde, prête à tout savoir, se rapprochant doucement d'elle et se retenant de lui tomber dans les bras.
-Depuis petite je fais des cauchemars, rien d'important. Écarta Alice, ne voulant pas s'attarder sur le sujet, ne voulant surtout pas attiré la pitié, elle détestait ça.
-Mon frère en faisait petit, je le berçais et il se rendormait dans les bras facilement, donc je maintiens si tu dormais dans mon lit je pourrais t'aider à dormir. Enchaina de suite Cara, avec un léger sourire au coin des lèvres.
-Tu sais qu'on se connait depuis moins de vingt-quatre heure? S'amusa la blonde devant l'entrain de la jeune femme.
-Je sais, et comme je suis quelqu'un qui n'est pas facilement sociable et à l'aise avec les gens mais que je le suis vraiment avec toi je suis pas prête de lâcher. Provoqua la brune. Mon lit fait deux mètres de large, c'est pas pour rire, il fait vraiment deux mètres de large, alors on aura largement la place pour dormir.
-On est pas à ce soir de toute manière alors on verra. Abdiqua Alice sentant que de toute façon cette discussion allait droit dans un mur, parce que apparemment Cara était aussi buttée qu'elle.
Elles restèrent à se défier du regard un moment puis Alice se mit à poser des questions sur les études de littérature de la jeune femme. Ne faisant pas d'études elle était curieuse de se que pouvait lui apprendre Cara. La littérature était un monde qu'elle aimait, un monde qui l'avait toujours transporté dans un ailleurs, les mots la fascinaient ils pouvaient être si doux et si blessants, ils avaient plus de puissance qu'un coup, plus d'influence sur les choses de la vie et du monde que n'importe quoi.
Cara finit par réaliser qu'elle avait un devoir à finir pour le lendemain et se précipita à son bureau avec son ordinateur et se mit à travailler. Alice décida alors de reprendre la lecture de son livre, assise dans le canapé qui était près du bureau. Son regard se perdait dans les lignes mais par moment il déviait et elle détaillait la brune qui était toujours vêtue de son pyjama simple et qui en travaillant avait mis de fine lunettes noires et rondes sur son nez. Elle était concentrée et ne voyait donc pas le regard doux d'Alice sur elle. Celle ci s'imprégnait de chaque détail, remarquant la grâce qui émanait de la jeune femme dans chaque mouvement, même quand elle replia une jambe contre son torse pour travailler. Les deux ne s'étant pas changées, elles avaient toujours les cheveux dans tout les sens, et Cara finit par les attacher dans un haut chignon désordonné, ce qui permit à Alice de distingué un léger tatouage dans sa nuque. Elle tenta de voir  ce que c'était et se pencha, mais son mouvement attira le regard de Cara sur elle, provoquant le rougissement de ses joues.
-Tu cherches quelque chose? Demanda gentiment la brune.
-Non, non. Marmonna Alice gênée.
-Oh tu caches quelque chose toi. Dis moi, pas de secrets maintenant, la dernière fois que tu as tenté de me cacher quelque chose t'as fini ébouillantée par ton thé. Sourit Cara.
-C'est petit ça. Grogna la blonde. J'essayais juste de voir ton tatouage dans le cou. Avoua-t-elle à demie voix, n'osant pas vraiment.
-C'est une lune avec autour des lignes montrant son rayonnement. C'est par rapport à ma particularité. Je détecte les insolites, et d'après la légende les gens comme moi sont tellement rares qu'on en compte un par siècle, et ma particularité serait liée à la lune. Expliqua Cara avec un sourire doux pour la rassurer.
-Tu me parleras plus des légendes qui accompagnent l'histoire des insolites? Quémanda la blonde.
-Je finis de travailler et on ira se poser dans ma chambre avec de la musique en discutant si tu veux. Accepta Cara avec un sourire.
Alice la remercia d'un sourire et la regarda se replonger dans son devoir, repoussant du doigt ses lunettes par moment. Cette femme l'impressionnait, elle la trouvait tout simplement magnifique. Elle n'avait jamais ressentit une si forte attirance. Elle secoua la tête pour envoyer valser ses idées et se replongea dans son livre.

[Dessin : anonyme, Pinterest]

Briller.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant