• Anna •
7h45, mes enfants sont dans la voiture pour que je les conduisent à l'école. Cela fait presque trois semaines que Sofia et Rose ne vont pas en cours. Il faut que j'aille expliquer la situation dans leur école respective. Après que tout le monde soit descendu je part pour le lycée de Sofia. Je me gare à l'extérieur plus traverse la cours vers le bâtiment administratif. Je voit Emma, Antoine assis sur un banc et un autre garçon debout à côté en train de discuter. Je me dépêche d'entrer dans le bâtiment pour éviter les diverses questions sur l'absence de Sofia. Emma a appelé plusieurs fois à la maison mais je n'ai pas eu la force de décrocher. Après avoir réglé les papiers au lycée, je vais à l'école de Rose, avec les certificats médicales. Quand tout ça est terminé, je prend la route de l'hôpital.
Arrivée là-bas, je prend l'ascenseur, traverse le couloir et entre dans la chambre de Rose. Sofia était déjà là, les yeux cernés comme si elle n'avait pas beaucoup dormi. Elle se lève et vint n'embrasser, puis se blottit contre moi.
• Sofia •
Je reprend ma place, près de Rose. Un peu plus tard, la porte de sa chambre s'ouvrit et je ferme les yeux priant pour qu'il ne soit pas déjà l'heure. J'avais perdu toute notion du temps ici.
- Bonjour madame Burtier.
La voix masculine m'informa que c'était le médecin, et non l'infirmière. Après une seconde de soulagement je me suis souvenue que ce n'étais pas forcément une bonne nouvelle.
- Bonjour docteur.
- Madame, est-ce que votre mari pourrait venir ici à l'hôpital dans la journée ?
- Oui il est prévu qu'il vienne dans une heure, mais pourquoi qu'est-ce qui ce passe ?
Je vois ma mère changer de couleur. Littéralement. Elle devient plus blanche que les murs de cet hôpital, et je pense que je ne devais pas être loin de cette teinte non plus. Je sens les battements de mon cœur tellement fort qu'on pourrait les entendre à l'autre bout du pays.
- J'ai à vous parler de certaines choses, mais nous allons attendre votre mari. Et il est préférable que vos enfants restent à proximité de l'hôpital....
Mon père est désormais dans le bureau du médecin, tenant ma mère par les épaules. Après dix minutes de négociations j'ai pu avoir accès au bureau aussi, accompagnée d'Alex qui me prend la main dès que la porte se referma derrière nous. Le docteur Robertson prend une inspiration puis commence à parler.
- Votre fille, Rose est maintenant dans le coma depuis plus d'un mois. Notre tentative d'éveil s'est révélée être un échec. Nous avons essayé différents traitement et différent produits mais ils n'ont pas eu le résultat souhaité. A l'heure qu'il est, votre fille est en choc cardiogénique. Nous pouvons tenter différent traitement mais à ce stade... Ils n'auront probablement aucun effet...
- Qu'est-ce que .... Qu'est-ce que ça veut dire ?
Tous ces mots sortis qu'un dictionnaire de médecine se bousculaient dans ma tête. Je comprend petit à petit ce que ça veux dire mais je ne veux pas y croire. Je ne pouvais pas le laisser prononcer ces mots qui allaient faire mal qui allaient rendre tout ça réel. Mais je ne pouvais pas bouger, ou même parler. Je ne pouvais rien faire que penser et avoir peur. Quand le médecin reprend une inspiration pour parler, je fermai les yeux et serre les poings si fort que des petits croissants violets se forment au creux de ma main. J'ai comme un poids qui m'empêche de respirer correctement. Mon cœur bat de plus en plus vite attendant les mots. Les mots qui feraient mal. Mais je ne les entend pas. Je n'entend plus rien. Je ne sens que le sol de dérober sous mes pieds m'empêchant de dire quoi que ce soit. Quand je réussi à ouvrir les yeux, je vois la mine désolée du médecin, puis ma mère effondrée dans les bras de mon père. Je me dégage de la poigne d'Alex d'un coup d'épaule et sorti du bureau. Ils m'appelèrent tous les quatre pour me retenir mais je n'y fait pas attention. Je traverse le couloir jusqu'à l'ascenseur, puis descend jusqu'à un étage au hasard. En sortant, je sens des larmes rouler le long de mes joues. Plus loin, c'est la salle d'attente. Ils sont tous là, mes frères et sœurs, mes cousins et leurs parents. Je ne pouvais pas aller leur dire. Je sors et laisse mes pas me guider. Les larmes ne cessent de couler le long de mes joues. Une femme m'arrête pour me demander si j'avais besoin d'aide. Je ne trouve pas la force pour lui répondre et je continue mon chemin. Lorsque que m'arrête, je vois que j'étais devant la porte de chez Emma. J'hésite un instant à sonner, puis essuie mes larmes avant d'appuyer sur le bouton. La porte s'ouvre sur Laurent, qui perdit son sourire en me voyant.
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Parce que la solitude rend fou...
Romance" Si elle s'en va aujourd'hui j'en crèverais. Je dois agir. Et vite. La voiture de sa mère dans laquelle elle voyagera probablement va partir d'ici une heure. Je ne peut pas la laisser partir à l'autre bout du pays sans lui parler avant qu'elle part...