Ouverture

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« -Taehyung. Tu ne te rappelles vraiment pas?
Taehyung. Reviens demain. S'il te plaît. Tu verras. »




Je te contemple,
Tissant le fil de nos amours
Au rythme d'une danse éperdue
Tel un flocon fondu
Trouvant refuge dans un bourgeon perdu

Je nous contemple,
Démêlant la tresse du temps
Effectuant le dernier pas d'une valse
Qui ne nous appartient déjà plus
Ton esprit s'envole, illusion frivole

Je me contemple,
Au bord du gouffre glacial de l'oubli
Dans le reflet vide de nos vies
Faible battement, souffle léger
Une chaleur venue d'ailleurs

Et Puis Plus Rien




« -Taehyung. Tu ne te rappelles vraiment pas?
Taehyung. Reviens demain. S'il te plaît. Tu verras. »





Quelques mots qui réveillent son âme pourtant prête à s'enfuir. Taehyung a rêvé cette nuit. Ou peut-être n'était-ce encore qu'une de ces visions. Il se lève et passe devant son reflet. C'est douloureux. Depuis quelques temps, il ne lui ressemble plus. Il ignore pourquoi. Taehyung ne connaît plus rien. Mais il a rêvé cette nuit. Et il se souvient.





Il marchait dans la ville sans nom ni visage ni vie. Le crépuscule venait caresser ses cheveux d'une brise incomplète. Il se couchait sur une journée insipide dans un monde vide il venait se heurter sur un esprit artistique dans un monde vide. Perdu dans ce labyrinthe d'expériences éphémères, Taehyung se laissa guider par ce crépuscule. Puis le crépuscule l'abandonna et la nuit le fit courir. Il n'avait pas couru depuis tellement longtemps. Il ne savait pas où il était. Et il arriva devant un grand bâtiment blanc.





Le souffle de l'ennuie se loge dans ses poumons. Taehyung sort et Taehyung marche vers l'Usine et Taehyung sent ses jambes s'alourdir quand un nom lui revient en tête. Jungkook. Est-ce de toi que j'ai rêvé? Qui es-tu?





Il n'était plus lui-même face à cette battisse d'espoir et de volonté. Quelque chose l'y appelait et il ne put résister. La grande porte s'ouvrit et des néons fleurissants se plongèrent dans ses yeux. Il avançait et tout était léger. Il y avait des peintures aux murs, des statues dans les allées et de longs couloirs d'espoir.





Taehyung effectue des gestes qu'il ne comprend pas toute la journée. Et ce nom tourne toute la journée. Jungkook. Jungkook. Jungkook. Il avait rêvé cette nuit. Souvenir vague qui s'efface et qui tiraille son coeur. C'est étrange. Tu ne te rappelles vraiment pas?





Les peintures chuchotaient et les statues le fixaient d'un regard familier. Taehyung se sentait vivre et le musée s'ouvrait à lui comme l'éclosion d'un monde que jamais il n'aurait espéré. Taehyung respirait les oeuvres Taehyung respirait la vie et Taehyung ne put s'empêcher, il commença à courir. Le temps était tellement léger et la matrice était tellement loin.





Taehyung marche vers son habitat. Il est tard et Taehyung n'ose pas s'aventurer dans le labyrinthe de désespoir qu'est la ville. Pourtant il l'avait fait, dans son rêve.





Taehyung s'était perdu. Et une petite pièce s'imposa à lui. Une petite pièce qu'il n'avait pas encore visitée. Taehyung entra.

L'apparition.

Un ange maigre blême et meurtri, incompris d'un monde sans vie.





Taehyung vit sans vivre. Ses journées se répètent et les chiffres ternes de la matrice emplissent son esprit. Et quelques fois, il y a ce rêve. Et puis souvent, il y a ce rêve. Et toutes les nuits, il y a ce rêve. Taehyung vit sans vivre marche sans vivre se réveille sans vivre dort vivant. Et Jungkook est là. Dis, à quoi tu ressembles? Je t'oublie tous les matins.





Crépuscules imaginaires - TaekookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant