Un assassin...

Chapitre XIX

Il ne me quitta pas d'une semelle. Il était constamment en train de veiller sur moi et sur mes actes. Il ne m'avait toujours pas rendu ma dague et j'avais peur. Je dois bien avouer que me voir avec lui dans son lit ne me déplaisait pas vraiment. Au contraire, cela me laissait bien amusée par la situation mais je savais, au fond de moi, que ce qu'il avait dit sur les autres espionnes, il était capable de le faire sur moi. Il avait beau être craquant, beau et musclé, cela ne s'empêchait pas le fait qu'il puisse tuer et torturer les autres. 

La journée touchait à sa fin et, en une journée, l'Entreprise avait réalisé un chiffre d'affaires exceptionnel. Damian prétendit avoir une atroce migraine et me demanda de le raccompagner chez lui. 

C'est ainsi que débutait une autre journée pour moi. Dans la voiture, lors du trajet de retour, Damian s'amusa à jouer avec des mèches de mes cheveux et les tortiller autour de ses doigts. Je le fusillais du regard.

" - Si tes yeux étaient une arme, ils m'auraient achevé depuis longtemps.

- Si ta beauté était un poison, je l'aurai déjà pris depuis longtemps.

- Tu m'excites aujourd'hui plus que d'habitude.

- Pourquoi donc ?

- Peut-être parce que tu es une espionne et que ta mission est de me tuer.

- Toi aussi, tu aimes le danger ?

- Oui. 

- Tu ne devrais pas.

- Pourquoi ? 

- C'est comme ça que j'ai perdu mon meilleur ami.

- Comment s'est arrivé ?

- Oh ! C'était bête ! Il m'avait défié à sauter du haut d'une falaise. Il est parti le premier et la mer s'est reculée à cet instant. Il y avait des rochers. Donc je te laisse imaginer la suite. 

- Je vois. Désolé. 

- Je suis sûre que la mort ne l'aurait peut-être à peine arrêter s'il avait été un vampire. 

- Tu as déjà eu un amoureux, il me semble ?

- Oui mais je l'ai tué.

- Tu aimes la mort ou quoi ?

- Non, c'est qu'il avait trompé la fille qu'il prétendait aimer de tout son cœur. Je l'avais prévenu une fois, deux fois mais à la troisième j'ai vu rouge donc je les ai tous les deux abattus avec la dague que tu as en ta possession.

- Dans le fond, tu es un être sensible sauf ce que tu as vécu te l'empêche de le montrer. 

- Humm... Sans doute, je ne sais pas.

- Pour moi, c'est pareil. 

- Ce n'est pas une raison pour justifier tes crimes. 

- C'est vrai. Mais tu dois bien reconnaître que faute avouée, à moitié pardonnée.

- Mouais... "

Nous arrivâmes à la maison et Alfred nous attendait déjà sur le pas de porte.