Chapitre XXXII

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Je me dois de comprendre entièrement ce Flash-Back et je dois réunir tous les fragments qui sont éparpillés dans ma mémoire.

Il est vrai que c'était bien pire que le combat qui faisait rage hors de mon champ de vision et que Damian était en train de souffrir mais remonter dans le passé, dans son passé. Qui serait prêt à faire ça sans avoir de regrets, des remords ou de la peur de se souvenir de ce que l'on se nie à avouer ?

" Le début de cette espèce de songe éveillé se développe dans un contexte de peur et de mort. Les rues étaient désertes et, tout être, prêt à s'aventurer hors de sa maison, revenait transformé ou mourant. Une lune rouge dominait le ciel sombre. Un château sur une colline devenait l'ombre de cette lune et gouvernait en maître de cette nuit sans fin. A l'intérieur du manoir de la mort, tel était devenu son surnom au fil des jours, une préparation méticuleuse avait lieu. C'était un rituel sacré auquel peuvent avoir accès que les hommes les plus cruels et les femmes les plus dévouées aux arts obscurs.

Recouverts d'un habit blanc, une jeune femme brune dominait ce convoi d'hommes et de femmes vêtus de noir et illuminés par la lueur des flammes inconsommables du diable. Elle avait de magnifiques yeux violets et ses traits du visage finement dessinés. Sa beauté servirait d'appât pour aider les nobles mortels, serviteurs du dieu des Enfers et conseiller le plus sacré du Mal absolument, à dominer le monde et à éteindre définitivement la lumière du jour et les lueurs d'espoir qui brillent dans les quelques bougies encore allumées dans les couvents, monastères, abbayes, églises et cathédrales.

Elle fut placée au beau milieu d'un pentagramme de craie blanchie et entouré de bougies que les siècles les plus obscurs et précédant celui-ci ont dû leur sculpter cette allure de beauté cruellement figée. Pour s'en échapper, le seul moyen était d'implorer la mort de venir avant l'heure à laquelle se pointerait le Diable. La jeune fille méconnaissait ce procédé. Elle se tenait juste agenouillée comme ses geôliers lui avaient finement conseillé. Les larmes de peur venaient se former dans le creux de ses yeux et coulaient sur ce visage d'ange, pour enfin, finir leur course effrénée jusque dans ses mains de peau de porcelaine.

La lumière des chandelles s'éteignit autour des hommes et, dans un tourbillon de poussière se joignirent pour laisser place à un homme aux cheveux longs d'un noir bleuté. Ses yeux d'un bleu indigo faisaient ressortir sa peau légèrement bronzée. Il ne portait uniquement qu'une tunique rouge et un pantalon-pirate de couleur bleu marine. Les traits de sa bouche demeuraient en harmonie avec le restant de son visage parfait. Sa bouche, de couleur rosée telle la jeune pousse au lever du soleil, semblait sortie d'un tableau peint par Michel Ange.

Il s'empara alors de la jeune femme et disparurent dans un tourbillon de flammes.

Quelques heures plus tard, il réapparut, la jeune femme dans ses bras et un nourrisson maintenu par une bulle protectrice dans les airs.

" Vous désirez une source de magie obscure puissante et indestructible, la voici. Prenez-en soin, mortels car, un jour, il se peut que je revienne pour la reprendre. Appelez-la Raven. Elle a des vertus magiques que seul un homme qui l'attire pourra les activer et lui donner accès à ce souvenir, seulement en cas de grand danger."

La bulle disparut et retomba sur un couple d'humains qui ressemblaient comme deux gouttes d'eau à mes parents adoptifs. C'est ainsi que s'achève mon souvenir. "

Un assassin...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant